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Midi en France : premiers pas pour Laurent Boyer sur France 3

Aurélie Demarcy
Publié le 05/02/2011 à 18:12 Mis à jour le 26/02/2014 à 12:19

Alors que France Télévisions annonçait lors de sa rentrée 2010, une volonté de redonner une identité à chacune de ses chaînes, France 3, elle, se voyait attribuer celle de la proximité. Un objectif que Pierre Sled, directeur des programmes, s’est appliqué à atteindre, en faisant appel à « l’ami des stars ». Après 23 ans de collaboration avec M6, Laurent Boyer n’a pas hésité à rejoindre le service public où il officie depuis le 31 janvier, comme présentateur du magazine de la mi-journée : Midi en France.

Diffusé sur deux tranches horaires, autour de l’édition d’information du 12/13, que sont celles de 10h50 et 13 heures, ce programme itinérant propose aux téléspectateurs de partir à la découverte d’une ville, à l’occasion d’un événement culturel, et ce, pendant une semaine. Entouré de 14 chroniqueurs, Laurent Boyer s’attache donc à décrypter la diversité des régions de l’hexagone, en abordant des thématiques comme la musique, la littérature, l’histoire, ou encore la gastronomie.

Alliant « pédagogie et divertissement », Midi en France se présente comme un patchwork de rubriques, où chaque intervenant parle de sa discipline. Au casting de cette nouvelle « bande », le public retrouve une animatrice bien connue de la chaîne, Évelyne Thomas. L’ex-présentatrice de C’est mon choix part, ici, à la rencontre de personnes ayant tout mis en œuvre pour réaliser leurs rêves. De son côté, Clémentine Portier-Kaltenbach (qui officie chaque week-end sur RTL aux côtés de Laurent Boyer dans Le grand quiz des histoires de France) revient sur l’histoire de la région concernée, tandis que Vincent Ferniot en présente les particularités culinaires. Pour ce qui est de la culture, Leila Kaddour a répondu présente, au même titre que Nathalie Simon qui, elle, s’attache à faire lumière sur le bien-être et l’écologie. La chronique Tourisme est assurée par Jean-Sébastien Petitdemange, celle de la médecine revient au Docteur Jean-Louis Boujenah, alors que sa consœur vétérinaire, Docteur Hélène Boucher orchestre celle des Animaux. Enfin, Jérémy Come s’engage à lister les règles de la bienséance, au cours de sa rubrique Savoir-vivre, et à passer en revue l’actualité de la presse people.

Et puisque l’émission laisse une part certaine à la bonne humeur, voire à l’humour des rubriques à l’image de celle des Objets ou des Lieux insolites reviennent respectivement à Aurélien Pécot et Dorothée Kristy. Jean-Marc Lubin, alias « Lulu », a, quant lui, laissé son acolyte Charlie, pour partir à la recherche des personnages les plus iconoclastes des régions visitées.
Laurent Boyer l’avait largement souligné, ce concept l’avait « fait chavirer ». Raison pour laquelle, l’animateur, avide d’échanges et de travail sur le terrain, n’avait pas caché son enthousiasme en présentant son programme : « Être dans une relation de proximité et d’empathie avec les gens me motive. Le service public me correspond et me ressemble » avait-il alors affirmé soulignant, cependant, avoir quitté une chaîne où il était « très bien ».

Modernité et dynamisme s’imposent donc comme le fil conducteur du magazine « populaire et culturel » voué à dépoussiérer l’image quelque peu désuète de France 3. Dès lors ce « cocktail plutôt réussi à mi-chemin entre Le grand journal de Canal + et Comment ça va bien ! de France 2 » comme le qualifie Le Parisien connaît des débuts mitigés. En effet, les trois premières diffusions ont rassemblé pour la tranche horaire de 10h50, une moyenne de 250 000 téléspectateurs, avec 5.8% de part de marché. Un score quasi similaire à Côté Maison et Côté Cuisine diffusés dans cette même case horaire, la semaine précédente. Pour ce qui est de la seconde partie de l’émission, programmée entre 13 heures et 13h40, avec ses 550 000 téléspectateurs en moyenne et ses 4% de part de marché, elle peine à rivaliser avec le best of de 30 millions d’amis qui à la même heure parvenait à rassembler 900 000 téléspectateurs, soit 5.5% du public présent devant son petit écran.

Des premiers chiffres qui ne déstabiliseront pas la chaîne : « Sur France 3, on a de la patience » soulignait la direction. Aussi, décidée à roder un programme qui n’aura disposé que d’un délai de 50 jours pour prendre forme, la chaîne joue la prudence et, loin d’une volonté de performance immédiate, préfère engager son magazine itinérant sur les voies de la sécurité et de la longévité...