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Miss France / Miss Nationale / Mister France : une grande famille divisée

Claire Varin
Publié le 21/02/2011 à 11:59

« Je sens que j’ai le peuple avec moi », déclarait Geneviève de Fontenay, en décembre 2010 sur l’antenne de RTL. Galvanisée par sa popularité, Madame de Fontenay - dont le nom est associé à Miss France depuis cinquante ans - est entrée en résistance. Suite à son émoi suscité par la controverse autour des photos sexy de Valérie Bègue et à ses désaccords avec Endemol, la « dame au chapeau » a claqué la porte de Miss France. Chargeant ses valises de maillots de bain et de tubes de laque, elle a repris les routes françaises à la recherche de sa Miss Nationale. En créant un nouveau concours de beauté, construit autour de son image, « Miss élégance 1957 » a réaffirmé ses valeurs.

Car au-delà d’une histoire de rubans, c’est bien la personnalité de Madame de Fontenay qui captive et qui fait l’objet d’un documentaire diffusé sur W9 ce lundi 21 février à 22h25. Le film la suit dans son parcours du combattant à la recherche de sponsors et à la rencontre des candidates de régions. Pimentée de coups de gueule et de confidences, À la recherche de la Miss Nationale montre pour la première fois les coulisses d’un concours de beauté. Une aventure risquée qui a abouti par le couronnement de Barbara Morel, élue Miss Nationale 2011, le 5 décembre 2010, au lendemain de l’élection de Miss France. Une guerre des miss, dont personne n’est sorti indemne, chacun y allant de ses petites phrases acerbes.

Geneviève de Fontenay joue de cette image de David contre Goliath. Mais son départ a-t-il vraiment ébranlé la machine du plus important concours de beauté de France ? La dernière élection de Miss France a réalisé son plus mauvais score d’audience depuis son arrivée sur TF1, avec 6,88 millions de téléspectateurs, soit un million de moins que l’année précédente. Le public serait-il tout simplement en train de se lasser de ce défilé de trois heures ?

Alors que ça se crêpe tristement le chignon chez les miss, l’élection de Mister France fête ses dix ans. Le concours est une première fois diffusé à la télévision en 2003 et rassemble 5 millions d’inconditionnels sur TF1. En comparaison, Miss France réunissait 9,2 millions de personnes la même année. Après un passage éclair - qui offre un coup de foudre à Laurence Boccolini - sur la première chaîne, le concours Mister France disparaît de la télévision et ne revient qu’en 2010 sur une chaine de la TNT, qui diffuse en différé le sacre d’Anthony Garcia (candidat de Secret Story 4).


Cette année, NRJ 12 retransmet à nouveau l’élection et mise, cette fois, sur le direct. Un concours bien moins strict que son pendant féminin. Si passée 25 ans, une femme ne peut plus représenter la France, un homme se fait encore ambassadeur de la beauté française après 30 ans. (Hugues Parsy, candidat 2011, représentant la Haute-Normandie est âgé de 34 ans.) Sur la forme, l’élection de Mister France s’éloigne des codes du gala traditionnel, préférant Clara Morgane à un Jean-Pierre Foucault, et emprunte quelques ingrédients à la télé-réalité.

Ainsi, avant la diffusion de la finale, place à « la croisière des Misters », au cours de laquelle, les candidats tenteront une « opération séduction » sur le jury et le public. Ils ont sept jours pour montrer leur personnalité, leur motivation, leur style et leur générosité à travers des épreuves physiques et de séduction. Cours de danse, interviews, défilés, sont également au programme pour ces prétendants au titre de « plus bel homme de France ».

S’ils étaient 3000 candidats au départ, nos bachelors nationaux ne sont plus que 10 au début de la croisière (contre 33 pour Miss France et 25 pour Miss Nationale). Et chaque jour, un jeune homme est éliminé. Ensuite, le jury - composé de Rachel Quesney (Présidente du Comité Mister France), d’Astrid (Les Anges de la télé-réalité), Caroline Receveur (Secret Story) et Mister France 2010 - et le public départageront par leurs votes les cinq finalistes.

Les futures audiences devraient laisser entrevoir ce que le public attend d’un concours de beauté. L’élection de Mister France opte pour une attractivité surfant sur la popularité sexy de la télé-réalité, se plaçant aux antipodes de la cérémonie fleuve et des protocoles défendus par la dame au chapeau.