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Moïse Santamaria (Un si grand soleil, Soap Awards 2019) : « La relation entre Claire et Manu est du réchauffé... »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 09/09/2019 à 19:24 Mis à jour le 11/09/2019 à 11:07

Le flic d’Un si grand soleil, Manu Léoni, vit sous les traits de Moïse Santamaria sur France 2. Le comédien, qui a entamé sa carrière de comédien à ses 30 ans, s’épanouit pleinement dans le feuilleton pour lequel il est nommé dans la catégorie « Meilleur acteur de l’année » pour la cérémonie des Soap Awards.

Joshua Daguenet : Vous faites partie des huit comédiens nommés pour le Soap Award du « Meilleur acteur » dans un feuilleton français. Pourquoi Manu est-il aussi populaire ?

Moïse Santamaria : J’y ai mis toute ma sincérité, de la bienveillance et ce que je pensais être le mieux pour me mettre dans mon personnage. En le travaillant, il devient progressivement une part de moi-même. Il touche sans doute un vaste panel représentatif de la population. J’ai des retours aussi bien de jeunes, de mamies, de jeunes femmes, de pères de famille et de policiers qui m’ont dit qu’ils voient un collègue. Mais j’ai eu aussi pas mal de compliments de téléspectatrices qui me trouvent charmant.

Est-il plus agréable d’être complimenté par des « collègues » policiers ou des femmes charmées par votre physique ?

(rires.) Je remercie les téléspectatrices et les téléspectateurs car eux aussi peuvent me trouver à leur goût. Après, d’un point de vue professionnel, quand des flics me disent « là, on voit un flic », en tant que professionnel et acteur, ça me touche plus car cela valide mon travail. Ce n’est plus une question de plastique mais d’interprétation. Un flic est avant tout un homme, comme un menuisier, et comme une infirmière est d’abord une femme. J’ai voulu apporter une sensibilité à ce personnage et il y a des murs dressés pour se sécuriser. Petit-à-petit, j’ai réussi à montrer la carapace entourant ce personnage, puis à l’effriter. Cela évite de le voir sous une seule et même couleur.

Le couple formé avec Claire est aussi l’un des deux duos nommés aux côtés de Julien et Alice pour le Soap Award du « Couple de l’année ». Comment travaillez-vous votre complicité avec Mélanie Maudran à l’écran ?

Naturellement. La complicité s’est réalisée en discutant un peu de nos vies, en ayant l’envie de travailler l’un avec l’autre, en essayant de trouver des choix pour rendre des scènes drôles, touchantes, agréables à regarder.

La dernière grosse intrigue a donné lieu à un rapprochement entre votre personnage et son ex. Voyez-vous Manu dans les bras d’une autre femme que ceux de Claire ?

Dans quelques temps, Manu va vivre une histoire d’amour très forte. Nous pensions que Manu partagerait une histoire d’amour avec Claire mais tout le monde s’est trompé. La relation sera passionnelle dans laquelle les êtres se disent « Je t’aime » assez clairement.

« J’ai réussi à montrer puis effriter la carapace de Manu »

Claire va-t-elle accepter la situation ?

Il y a des tentatives de rapprochement, mais au final, c’est du réchauffé et ce sont avant tout de très bons amis. Manu lui a dit qu’il sera toujours là pour elle et je trouve ça beau plutôt que d’être dans le tâtonnement. Claire va également vivre une histoire sentimentale mais la rencontre de Manu sera plus sauvage.

La fille de Manu a fait un rapide séjour à Montpellier. Souhaiteriez-vous qu’elle s’installe définitivement auprès de son père afin de développer plus en profondeur votre personnage ?

Il s’avère qu’une nouvelle intrigue commence. Camille est venue à Montpellier pour les vacances mais elle va revenir chez son père et fuguer. Nous sommes sur quelque chose d’émotionnellement très fort et trois intrigues en une autour de Manu et de sa fille vont s’enchaîner. Il va péter les plombs et perdre sa fille pendant sept jours. Cela va l’emmener jusqu’à des endroits très dangereux. Ce scénario est à voir car il est très bien. Ça m’est arrivé de me dire que des choses ne sont pas terribles, qu’on se fait un peu chier, que les décors ne sont pas tops… mais là on est tous très contents !

Vous êtes-vous déjà ennuyé dans Un si grand soleil ?

Quand c’est trop administratif, que l’on n’est pas assez dans le jeu, il faut trouver des astuces. Moi, je vibre assez quand c’est intense et que je suis bien présent. Je sais pourquoi j’existe. Quand on joue des arches importantes dans lesquelles on ne ment pas, cela ne fait que confirmer ce pourquoi on est là. Cela devient passionnel.

Le pari d’un troisième feuilleton quotidien était risqué pour France 2. Vous, comédiens, avez-vous ressenti la pression des audiences après des premiers mois en dents de scie ?

Nous avons réalisé dès le départ une moyenne de 3.7 ou 3.8 millions de téléspectateurs. Globalement, je n’ai pas ressenti cela même si nous avons un peu baissé cet été. Au début, nous nous sommes interrogés sur l’effet de curiosité et la communication. J’ai trouvé les chiffres assez bons, et maintenant, ça se passe de mieux en mieux. Je salue mes collègues de Demain nous appartient et de Plus belle la vie car nous n’avons pas à nous tirer dans les pattes, mais je dois reconnaître qu’en terme de mise en scène, d’image et de beaucoup de choses, je trouve le produit meilleur. Nous sommes quelques fois sur de la qualité unitaire avec des réalisateurs de renom.

« Si on enlève les intrigues policières, cela devient Les feux de l’amour »

Chaque feuilleton est notamment incarné par un ou plusieurs superflics. Pensez-vous que les personnages de loi sont les piliers de ces programmes quotidiens ?

« Pilier » n’est pas un nom que je me donne. En France, les séries et intrigues policières plaisent. Les téléspectateurs aiment les personnages qui les représentent. Si on enlève les intrigues policières d’Un si grand soleil, cela devient Les feux de l’amour.

Vous avez démarré votre carrière de comédien sur le tard. Est-ce un regret d’avoir attendu aussi longtemps avant de vous lancer dans ce milieu ?

Je n’ai absolument pas de regret. Cela m’est tombé dessus et cela a pris écho plus tard. Je suis issu d’un milieu où les parents n’ont ni le temps ni les moyens de nous inscrire à des cours de théâtre. À mes 26 ans, une fille d’un acteur très connu m’a dit que je devrais m’y rendre, et là-encore j’ai refusé en lui disant que je devais gagner ma vie. J’ai commencé à tourner à 30 ans dans un film de cinéma avant de réaliser que j’ai toujours joué la comédie dans ma vie. Je suis quelqu’un d’accessible et les gens sentent que je suis du même monde qu’eux.

Après la fin d’On va s’aimer un peu, beaucoup, êtes-vous en quête d’un nouveau projet à côté d’Un si grand soleil ?

Je suis toujours à disposition pour de nouveaux projets avec des rôles qui tiennent la route. Je suis actuellement en développement d’un long-métrage avec un réalisateur sur un premier rôle. France Télévisions sait qu’ils peuvent m’utiliser sur autre chose. Je ne peux pas rester au même endroit, j’aime proposer de nouvelles choses. Malgré Un si grand soleil, je suis partant pour d’autres aventures. Je m’arrange toujours avec le planning et aller voir ailleurs donne des bouffées d’oxygène.