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Nagui (Tout le monde joue avec la mémoire) : « J’aimerais ne pas banaliser le concept en faisant ça tous les mois »

Tony Cotte
Publié le 21/04/2015 à 20:12

Après avoir réussi à détourner les fameuses ménagères de moins de 50 ans du Juste Prix, Nagui a plus que jamais le vent en poupe au sein du service public. Animateur et producteur heureux, il revient ce 21 avril avec un nouveau format, Tout le monde joue avec la mémoire. L’ambition première du bon élève de France Télévisions : proposer du fond et de la forme le temps d’une soirée en direct.

A l’occasion de Tout le monde joue avec la mémoire, vous constituez un duo inédit à l’écran avec Michel Cymes. En quoi êtes-vous complémentaires ?

Nagui : Dans les magazines sérieux de Michel, il y a toujours une forme d’humour. Et dans mes jeux, j’essaie au mieux de faire passer des valeurs. Je suis convaincu que l’on apprend toujours plus en s’amusant. On propose du fond et de la forme avec ce souci d’instruire et de divertir qui, si j’ai bonne mémoire, font partie des fondamentaux du service public. Il n’y a pas de gagnant ou de perdant. Nous n’avons pas de roue qui tourne ou de cagnotte. Il n’y a pas de sous à gagner… en l’occurrence pour personne sur cette émission [Rires.]

France 2 refuse de parler d’objectifs d’audience. Le producteur que vous êtes partage-t-il cette vision ?

La chaîne ne s’en fixe peut-être pas, mais moi oui. J’aimerais qu’on soit autour de trois millions. Après ne soyons pas bêtes, la courbe a son importance. Je me souviens de cette émission que j’avais faite sur une autre chaîne où il y avait 12.5 millions de téléspectateurs dans le premier quart d’heure. À la fin, il ne restait plus que 5 millions de personnes. Évidemment, la moyenne était bonne, mais pas l’évolution.

« La moindre idée que vous apportez appartient aux ayants droit »

Le direct est-il essentiel pour Tout le monde joue avec la mémoire ?

Pour l’interaction, il n’y a aucune autre possibilité. Notre rêve c’est qu’il y ait 3 millions de gens devant la télé et trois autres millions connectés via l’application ou sur France 2.fr. Le vrai intérêt c’est qu’on en discute le lendemain à la machine à café.

Récemment, plusieurs émissions en direct ont connu des couacs avec leurs applications dédiées. Ce dispositif rajoute-t-il du stress supplémentaire ?

On ne fait appel qu’à des bons qui, en cas de panne, seront de futurs eunuques [Rires.] Ils s’appellent Visiware et ont déjà fait des tonnes d’émissions interactives sans la moindre panne. Mais il suffit d’une ; il n’y a jamais 100% de garanties. D’un point de vue technique, tout est assuré pour éviter le moindre problème.

Par quel autre aspect Tout le monde joue avec la mémoire se distingue-t-il des autres quizz ?

C’est un format norvégien que l’on a fait évoluer. Nous nous sommes appuyés sur un neurologue qui a donné son aval sur certains points. Notre volonté est de ne pas de tomber, comme nos camarades d’Europe du Nord, dans un divertissement classique pour tester sa mémoire comme on l’a déjà vu avec le code de la route ou le baccalauréat. Et sur la forme, l’une des fiertés de Tristan Carné, notre réalisateur, c’est la réalité augmentée. On va voir des pictogrammes avec des hommes et des femmes dessinées qui vont apparaitre à l’écran pour symboliser, en temps réel, le résultat moyen sur les différents types de mémoires en fonction du sexe, de l’âge ou des régions.

« L’audience ne fait pas tout, mais ça aide »

Peut-on toujours parler d’adaptation en changeant drastiquement un format étranger ?

Si on prend l’exemple de N’oubliez pas les paroles, la version d’aujourd’hui n’a rien à voir avec ce qu’on faisait avant. Ce que l’on propose désormais, on l’a totalement créé même si ça reste la propriété des Américains. La moindre idée que vous apportez, qu’elle soit bonne ou mauvaise, leur appartient puisqu’elle a été écrite sur leur bible. Dans un groupe comme Banijay, quand vous recevez un mail des Norvégiens présentant leurs formats et que vous trouvez les idées bonnes, ça ne serait pas sain de s’en inspirer et de les développer de son côté. Ça me parait essentiel quand une boite de production vous propose quelque chose, même si vous allez plus vite qu’eux pour la mettre à l’antenne, de respecter les ayants droit.

Vous partagez la production de ce prime avec Pulsations…

Jamais je n’aurais eu l’inconscience de dire à France 2 : « Voilà on va faire une émission avec des magnétos sur le fonctionnement de la mémoire et je vais les produire ». Dans ce cas, cela s’appelle une production exécutive et vous ne faites que payer les bandes, le magnéto, la caméra et débaucher des gens chez 17 Juin [société partenaire de Pulsations, elle-même propriété de Christian Gerin, Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse, ndlr.]. Un simple coup de fil a eu lieu pour définir de la coproduction. Sincèrement, si ça pouvait se passer toujours comme ça à la télé, ce serait un bonheur. Il n’y a pas de discussions ou de problèmes d’égo.

En cas de succès, le programme reviendra-t-il à un rythme régulier ?

J’aimerais que ça reste événementiel et ne pas banaliser le concept en faisant ça tous les mois. En revanche, on envisage de faire une déclinaison autour de l’Histoire avec Stéphane Bern. On en a déjà parlé et on sait même quel historien sera notre caution pour les magnétos. Pour ça, il faudrait que la chaîne suive. L’audience ne fait pas tout, mais ça aide. Et ce n’est pas moi qui vais dire l’inverse avec ce qui se passe en access.