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Nip/Tuck > Kelly Carlson retrace le parcours de la série

Tony Cotte
Publié le 12/07/2007 à 00:16 Mis à jour le 11/04/2011 à 17:18

De passage en France, Kelly Carlson en a profité pour donner une conférence de presse. Moult journalistes, essentiellement masculins, se sont placés aux premières loges pour admirer l’actrice. Celle qui interprète la sulfureuse Kimber revient sur son rôle pendant la quatrième saison de Nip/Tuck et fait le point sur son parcours. Retranscription d’une conférence très « testostérone »...

La quatrième saison de Nip/Tuck est diffusée depuis le 5 juillet sur M6. Pouvez-vous situer votre personnage dans ces nouveaux épisodes ?

Kelly Carlson : Kimber est toujours séparée de Christian. Ce qui lui est arrivée lors de la troisième saison l’a beaucoup affectée. Elle va se tourner vers la Scientologie. Mais il est difficile de parler de l’évolution de mon personnage sans révéler les intrigues des nouveaux épisodes. Ce que je peux dire, c’est que Kimber reste toujours aussi imprévisible. Globalement, cette saison est plus drôle et bien plus légère que les précédentes. Et à l’inverse de la plupart des séries, notre audience continue d’augmenter au bout de quatre années d’existence.

Quel est, selon vous, le point fort de ces nouveaux épisodes ?

Kelly Carlson : La force de cette saison est incontestablement les nombreux guests, comme Larry Hagman, Jacqueline Bisset, Brooke Shield ou encore Catherine Deneuve. Mais je ne figure pas dans l’épisode où elle apparaît. Je n’ai pas eu la chance de la rencontrer.

Kimber est censée être récurrente, pourtant vous n’apparaîssez que dans huit épisodes de cette nouvelle saison...

Kelly Carlson : Troy et McNamara restent le cœur de la série. Les autres protagonistes gravitent simplement autour d’eux. Nous sommes des acteurs de second plan et les intrigues alternent entre nous. La répartition me semble équitable. Je suis pleinement satisfaite de ce rythme là et je ne veux pas lasser les téléspectateurs (rires).

Avec le recul, pouvez-vous nous résumer l’évolution de votre personnage depuis la première saison ?

Kelly Carlson : Ca va me prendre la journée (rires) ! Au début de la série, Kimber est le cliché parfait de la jeune provinciale qui débarque en métropole. C’était une fille très naïve et influençable. Elle a fait beaucoup d’erreurs par amour pour Christian. Je pense que c’est la raison pour laquelle elle est appréciée du public. Au fil du temps, elle tombe très bas mais fait constamment des efforts pour avancer dans n’importe quel domaine, que ce soit le porno ou la Scientologie. Elle finit toujours par rebondir même dans les situations les plus critiques.


Considérez-vous Kimber comme une victime ?

Kelly Carlson : Les protagonistes ont plusieurs dimensions. C’est ce qui est intéressant dans Nip/Tuck. Kimber est forte et se fait beaucoup d’argent. On peut penser qu’elle réussit parfaitement mais, à partir du moment qu’elle fréquente Christian, tout s’effondre. C’est un point commun à tous les personnages de la série : ils ont chacun, dans leur vie respective, une personne qui les affaiblit.

Comment voyez-vous Kimber pour l’ultime épisode de la série ?

Kelly Carlson : Je pense qu’elle finira avec Christian. Cela risque de prendre du temps. Mais avec Nip/Tuck, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer !

Etes-vous encore étonnée aujourd’hui de ce que l’on réserve à votre personnage ?

Kelly Carlson : Il m’arrive fréquemment de me demander jusqu’où les scénaristes vont aller. Même les intrigues les plus folles sont possibles ! Par exemple, je n’avais jamais embrassé une femme avant la série et j’ai dû le faire devant 40 personnes. C’était vraiment inconfortable. J’ai adoré en revanche la scène lorsque Kimber se drogue dans la salle de bain. C’était intense et en même temps tout l’inverse de moi...

Peut-on dire que Kimber est la « dark side » de Kelly ?

Kelly Carlson : Tout le monde peut se reconnaître dans le côté faible de Kimber. Elle est liée d’une certaine manière à Kelly. Même si je ne consomme ni alcool ni drogue, je comprends qu’elle ait envie de vivre ce genre d’expériences. Mais Kimber a toujours de bonnes intentions. Je me reconnais facilement dans cette facette de sa personnalité.

Nip/Tuck a une importante dimension métaphorique. Quel est, selon vous, le véritable message que la série tente de faire passer ?

Kelly Carlson : Je pense que le personnage de Kimber est une métaphore à elle toute seule. C’est une belle femme mais elle est blessée. C’est ce que la série explique : les blessures intérieures ne peuvent pas se soigner par la chirurgie esthétique. Mais il y a deux façons de regarder Nip/Tuck. La première est de tout prendre au premier degré et d’être choqué par certaines scènes. L’autre consiste à voir le côté plus profond et intellectuel de la série et de se rendre compte qu’il y a de nombreuses métaphores.

Pour la première fois dans une série télévisée, le téléspectateur peut découvrir avec précision certaines pratiques de l’église de Scientologie. Avec le recul, quel regard portez-vous là-dessus ?

Kelly Carlson : Je n’ai pas d’opinion sur la question. Il y a des gens adorables qui en font partie. Je ne fais pas de différence entre les personnes quelle que soit leur croyance. J’essaye simplement de ne pas être impliquée dans le débat. Pour mon personnage, l’église de Scientologie est nécessaire. Kimber a besoin d’une structure et d’être entourée. Ca lui a permis de prendre du recul par rapport à Christian. Mais elle a toujours tendance à aller dans l’excès dans tout ce qu’elle entreprend. Elle n’y échappe pas avec la Scientologie...


Etant donné la sensibilité du sujet, ne craignez-vous pas d’avoir des répercussions des membres de cette religion et plus particulièrement des adhérents présents dans le milieu ?

Kelly Carlson : Au départ, les scientologues ont beaucoup apprécié... jusqu’au dixième épisode. Vu la tournure que les choses prennent à la fin de la saison, ils n’ont pas vraiment aimé. Mais Nip/Tuck a traité du sujet de manière objective sans jamais prendre partie ou exagérer les différentes pratiques ni même les tourner en dérision.

Avec quel membre de l’équipe vous entendez-vous le mieux ?

Kelly Carlson : On travaille beaucoup et en dehors des studios on ne se fréquente quasiment pas sauf avec Julian (McMahon, ndlr). On s’amuse énormément tous les deux sur les tournages. C’est un homme marrant. Je ne devrais pas vous dévoiler ça mais lors de la dernière scène d’amour entre nos deux personnages, Julian m’a prise à partie et m’a dit « il y en a marre de faire des relations sexuelles à l’écran, c’est si ennuyeux et organisé... rendons les plus réelles » ! Et nous l’avons fait ! (rires)

En parlant de relations sexuelles... Possédez-vous la poupée Kimber ?

Kelly Carlson : Bien sûr ! (rires) Vous ne la voulez pas ? Je cherche à la vendre (rires). Mais elle pèse près de 60 kilos, ce n’est pas très pratique à déplacer. Avoir une poupée ne me dérange pas mais une poupée gonflable à mon effigie, c’est troublant. Je n’y pense pas. Les intrigues sont tellement nombreuses que l’on en oublie certaines. En revanche, ma famille a été mortifiée en regardant ces épisodes (rires).

The Marine est sorti en France il y a quelques semaines de façon très discrète. Pouvez-vous nous présenter ce film ?

Kelly Carlson : Je joue le rôle de Kate Triton, l’épouse d’un marin. Elle est tout le contraire de Kimber. C’est une femme très douce et gentille qui se fait enlever. Et mon mari va tout faire pour me délivrer. En gros, c’est un film d’action très simple destiné aux garçons de 15 ans. Ca ne demande aucune réflexion (rires). L’équipe ne sera pas contente de lire ça mais c’est la réalité. J’aime l’action. Ca me change de Kimber qui est un peu trop glamour. J’adore faire mes propres cascades et j’ai été servie dans The Marine.

N’êtes-vous pas déçue des piètres performances que le film a réalisé au box office ?

Kelly Carlson : J’ai toujours eu conscience que ça ne rentrerait pas dans les annales du cinéma. Quand j’ai commencé à jouer dans Nip/Tuck, j’ai reçu de nombreuses critiques pour le côté trash de la série et celui de mon personnage. Cela m’avait beaucoup affectée. Au fil du temps, on se forge une carapace. Aujourd’hui, je suis blindée. L’essentiel est de rester humble. J’ai conscience que le film n’a pas eu le succès escompté mais la carrière d’une actrice est aussi faite de bas comme de haut.