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Nouvelle Star / Dédé, les doigts de fée > André Manoukian

Katia Blétry
Publié le 28/02/2007 à 00:04 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

André Manoukian apprécie les bons mots et la musique. Le groupe M6 lui permet d’exercer ces différents talents à travers Nouvelle Star et Dédé, les doigts de fée, sa nouvelle émission sur Paris Première. Compositeur, auteur, producteur, il a marqué de son empreinte le jury de Nouvelle Star aux côtés de ses trois acolytes, Marianne James, Dove Attia et Manu Katché. Toutelatele.com est parti à la rencontre d’André Manoukian sur le télésiège d’une station de ski. Une rencontre « ovniesque et cosmique » comme les affectionne Dédé...

Katia Blétry : Vous présentez depuis le 21 février Dédé les doigts de fée sur Paris Première. Quel effet cela vous fait-il d’être seul aux commandes d’une émission ?

André Manoukian : En fait, je ne suis pas tout seul, je suis avec un piano, un contrebassiste et un batteur. Cela veut dire que je suis avec la musique. Comme je ne suis pas journaliste, je me suis caché derrière des instruments pour poser des questions. Je reste donc dans mon élément car la musique est le moteur de l’émission.

Katia Blétry : Comment définiriez-vous le concept de ce nouveau programme ?

André Manoukian : Je prépare mon interview, je lis la biographie de mes invités et au lieu de poser des questions, je les pose avec des morceaux de musique. Je trouve que la musique est un super vecteur pour aller dans l’affectif, l’émotion, le souvenir. J’aime bien écouter les histoires des autres. Tout petit, mon père me racontait l’Iliade et l’Odyssée.

Katia Blétry : Comment choisissez-vous les chansons que vous soumettez à l’invité ?

André Manoukian : Si j’ai, par exemple, un invité qui était dans son passé militant révolutionnaire, j’ai envie de lui jouer l’Hymne international et le Temps des Cerises. Je lui demande après quel morceau il préfère. Je lui pose une question en musique, ce morceau va lui faire penser à des choses et donc réagir. D’après ce qu’il me dit, je peux aussi réagir. Un échange va pouvoir se faire grâce à la musique.

Katia Blétry : Comment est venue l’idée de vous servir des notes de musique pour poser des questions ?

André Manoukian : En parlant avec Jacques Expert (directeur des programmes de Paris Première, ndlr). J’avais plein d’idées toutes aussi farfelues les unes que les autres. Quand je me suis retrouvé derrière son bureau, j’avais à l’esprit un projet. Je voulais notamment dévoiler l’érotisme caché dans toutes les choses du monde. C’était un peu complexe, un peu trop cosmique. Il m’a demandé alors si je ne voulais pas plutôt faire une interview à la Howard Stern. De Howard Stern finalement, la seule chose que j’ai retenue c’est le dispositif du studio. Là, j’ai eu l’idée de faire une interview dans un studio d’enregistrement. Et pour me sentir moins seul, j’aurais un piano et serais entouré d’instruments de musique pour essayer de disséquer la vie de l’invité.

Katia Blétry : Quels invités rêveriez-vous d’interviewer ?

André Manoukian : J’aurais adoré recevoir Albert Einstein (rires). Sinon, des hommes politiques mais en ce moment c’est un peu compliqué avec la campagne électorale. En tout cas, plus j’aurais des personnes éloignées du milieu musical, plus j’aurais de plaisir à les titiller...


Katia Blétry : Le concept n’est pas très éloigné de votre chronique dans T’empêches tout le monde de dormir ?

André Manoukian : Ce n’était pas la même chose parce que je partais sur la date de naissance de l’invité. Je prenais les lettres de son prénom et de son nom que je transformais en musique. Mais personne n’a rien compris (rires).

Katia Blétry : Prévoyez-vous de revenir prochainement sur le plateau de Marc Olivier Fogiel ?

André Manoukian : Je vais y retourner avec mes copains de la Nouvelle Star mais en tant qu’invité. Il n’y avait pas vraiment de place pour ma chronique. La mayonnaise n’a pas pris. Il fallait que je fasse court et dense mais ce n’est pas mon style. Cela a été une bonne expérience et je ne regrette rien.

Katia Blétry : Vous êtes une nouvelle fois membre du jury de Nouvelle Star. Qu’est ce qui vous attire autant dans ce programme ?

André Manoukian : Les candidats. Même si on nous dit que nous sommes les vedettes de l’émission, si on a de mauvais candidats, on est juste des bouffons qui se moquent sans arrêt. Cette année, je crois que j’ai reçu la plus belle claque musicale depuis le lancement de Nouvelle Star. Le niveau est vraiment élevé !

Katia Blétry : Etiez-vous hésitant à l’idée de réitérer à nouveau l’aventure ?

André Manoukian : J’étais hésitant parce que mes copains l’étaient aussi. C’était avec eux ou rien du tout. Quand je voyais que personne n’avait envie d’y aller, je partais sur d’autres projets. Et puis, quand j’ai appris que tout le monde revenait, ça été génial même si on s’est castagné au bout de cinq minutes (rires).

Katia Blétry : Quel est le profil du candidat idéal ?

André Manoukian : Avec ce programme, on n’a jamais de grille de lecture préconçue si ce n’est que les candidats doivent venir avec leur univers musical et du style. Malgré tout, il faut qu’ils sachent proposer autre chose. C’est là où réside la difficulté.

Katia Blétry : Avez-vous rencontré des nouveautés par rapport aux années précédentes ?

André Manoukian : Oui, il y a des styles nouveaux comme le folk. Et puis, nous avons aussi notre petite dose d’ovnis (rires). On en a deux ou trois cette année. Quand on les voit arriver face à nous, on se demande de quelle galaxie inconnue ils viennent. C’est des gens qui sont très inspirants, une vraie rencontre de musiciens.

Katia Blétry : Où en est votre carrière musicale ?

André Manoukian : Elle va bien aussi. Je sors en avril un nouvel album de ma chanteuse anglo-africaine, Malia. Ca fait un an et demi qu’on travaille dessus. C’est juste une « régalade ». C’est la plus belle rencontre musicale que j’ai faite depuis ces cinq dernières années. J’en suis à son troisième album. Je l’accompagne sur scène dès que je peux. On se fait des festivals de jazz dans toute l’Europe. Je travaille également avec Bervely qui était une candidate de Nouvelle Star. Elle est pour moi une petite Norah Jones à la française. Je suis en train de me régaler à lui faire des chansons des années 60.