Toutelatele

Olivier Minne

Ariane Grassi
Publié le 11/08/2006 à 01:07 Mis à jour le 18/04/2011 à 16:53

A peine a-t-il eu le temps de faire ses adieux à La Cible qu’Olivier Minne a embarqué pour Fort Boyard. Voilà quatre ans qu’il explore, sans se lasser, les coulisses du jeu culte de l’été. En attendant de nouveaux projets pour la rentrée, l’animateur nous en dit un peu plus sur cette dix-septième saison de Fort Boyard...

Ariane Grassi : Vous présentez Fort Boyard pour la quatrième année consécutive. Ressentez-vous toujours le même enthousiasme ?

Olivier Minne : Tout à fait. C’est quand même une chance d’avoir la possibilité de partir sur son décor en bateau ! L’équipe est formidable, les candidats sympas, c’est un vrai bonheur !

Ariane Grassi : Etes-vous fier de faire partie d’une émission présente depuis 17 ans sur les écrans de télévision ?

Olivier Minne : Je ne sais pas si l’on peut parler de fierté, mais c’est une belle émission qui a réussi à passer les générations. Aujourd’hui, nous avons comme téléspectateurs les enfants des enfants qui regardaient l’émission à ses débuts, certains candidats font aussi partie de ces anciens enfants. C’est drôle qu’une émission permette de telles choses !

Ariane Grassi : La nouveauté de cette année est l’arrivée d’Anne-Gaëlle Riccio, avec laquelle vous aviez déjà co-animé Télé Piège. Comment se sont passées les retrouvailles ?

Olivier Minne : J’avais eu beaucoup de plaisir à travailler avec elle sur TF6, et j’en ai aussi eu beaucoup sur le Fort. Ce n’était pas évident pour elle, car c’est une émission très lourde, il faut intégrer pas mal d’infos différentes, mais Anne-Gaëlle a une belle énergie.

Ariane Grassi : Avez-vous joué les professeurs auprès d’elle ?

Olivier Minne : Je ne suis pas comme ça, à dire des « mon p’tit » ! Anne-Gaëlle avait l’habitude des caméras même si elle n’avait jamais été sur un projet aussi ambitieux. J’espère simplement avoir été là chaque fois qu’elle en avait besoin.

Ariane Grassi : Les rôles de chacun sont-ils repartis précisément ?

Olivier Minne : Ce sont les rôles qui existent depuis le début. A mon arrivée, nous avons simplement recentré le rôle de l’animateur qui s’était dilué. Les qualités de la présentatrice restent les mêmes, ce sont les conditions pour que le jeu fonctionne.


Ariane Grassi : Parmi les nouvelles épreuves, quelle est celle qui vous impressionne le plus ?

Olivier Minne : Il n’y en a pas une en particulier. Elles ont des degrés différents de difficultés, mais ont toutes la capacité de faire du vrai show à l’antenne.

Ariane Grassi : Accepteriez-vous de toutes les tester ?

Olivier Minne : Oui, je ne suis pas un homme de phobie. Je ne passerai pas la nuit avec des mygales, mais en prendre une dans la main ne me dérange pas.

Ariane Grassi : Regrettez-vous que les candidats ne passent plus la nuit au Fort ?

Olivier Minne : Au contraire, je faisais partie de ceux qui préconisaient de faire sauter la nuit pour créer une tension, au sens positif du terme, plus appuyée. Pendant trois ans, nous avons vécu des moments très sympas. Le soir, on chantait, on parlait, il y avait des échanges très forts. J’étais quand même le seul animateur à pouvoir dormir dans son décor, qui plus est au milieu de la mer ! Mais la nuit a fait son temps.

Ariane Grassi : Certains candidats vous ont-ils plus particulièrement touché ?

Olivier Minne : Je les admire déjà tous d’accepter de venir sur le Fort ! Nous avons vécu beaucoup de moments drôles ou émouvants. Il y a eu une journée assez sympa avec Adriana Karembeu, parce qu’elle a joué le jeu sans se préoccuper de son image glamour. Elle n’a pas chipoté, et a pourtant été malmenée par le fort, comme tout le monde ! Il n’y a pas de privilège dans l’émission. J’appelle les candidats par leur prénom et les tutoie, d’abord pour une question d’âge, mais surtout pour bien marquer le fait qu’ici, il n’y a plus de vedettes. Ils ne sont pas là en promotion, mais pour participer collectivement à une aventure humaine. Nous avons aussi vécu un moment très fort avec Françoise Laborde. Immergée dans un scaphandrier, elle a commencé à paniquer mais a finalement réussi toute seule à se calmer et à reprendre confiance. Cela illustre bien la capacité des candidats à se surpasser sur le Fort.

Ariane Grassi : Pour la deuxième année, vous affrontez Lost sur TF1...

Olivier Minne : Je suis très flatté qu’Etienne Mougeotte pense à mettre Lost face à Fort Boyard, car cela montre qu’il nous craint ! La concurrence est un gage de qualité. Merci Etienne !


Ariane Grassi : Depuis que vous n’hésitez plus à montrer votre musculature, sentez-vous que le regard du public féminin s’est modifié ?

Olivier Minne : Mon rapport aux femmes a changé, parce que mon rapport aux autres en général a changé. Le Fort, je m’y sens bien, comme chez moi, je porte une tenue qui correspond à ma personnalité et à mon rôle. Le physique n’est que la partie émergée du changement. Jusqu’à il y a 5 ans, j’avais un physique de post-adolescent. Le regard des femmes a sans doute évolué, mais c’est un bien comme un mal. Cela crée une relation de séduction avec elles, mais provoque plutôt de la jalousie chez les hommes, bizarrement !

Ariane Grassi : Confirmez-vous ne pas reprendre La Cible à la rentrée ?

Olivier Minne : La Cible a été arrêtée cet été pour tester Tout le monde veut prende sa place mais, même si le jeu reprend, j’ai décidé de ne pas poursuivre la présentation. Depuis décembre, je pressentais un essoufflement, ce que je préfère éviter ; on est toujours meilleurs quand on prend du plaisir ! C’est un jeu formidable, mais il est peut-être temps que ce soit quelqu’un d’autre qui l’anime. C’est toujours bizarre que quelqu’un se retire de lui-même, alors que tout le monde court après les émissions, mais je ne vois plus comment me renouveler. Je suis en discussion avec Patrick de Carolis, Alain Duhamel et Jean-Baptiste Jouy pour trouver un autre projet, mais il reste peu de place sur la grille de rentrée.

Ariane Grassi : Vous avez également produit Le fil à la patte et Trois jeunes filles nues. Comptez-vous réunir les animateurs de France 2 cette année encore ?

Olivier Minne : Le troisième est en couveuse. A moi de convaincre France 2 de repartir dans l’aventure. On réfléchit à plusieurs idées : revenir à une pièce, tourner une fiction, faire complètement autre chose... Je tiens à faire quelque chose de nouveau et d’atypique pour ne pas lasser. On doit continuer à surprendre les téléspectateurs !

Ariane Grassi : Il y a quelques années, vous teniez des discours assez pessimistes sur l’univers de la télévision. Avec ces spectacles, avez-vous le sentiment de lui redonner un peu d’humanité ?

Olivier Minne : C’est pour ça que j’ai lancé ce projet, je connais tous les visages de France 2, et sans mentir, je m’entends bien avec chacun d’entre eux. Ca me semblait intéressant d’être le lien entre ses individualités, l’idée c’était : « réunissons toutes ces énergies pour amuser les téléspectateurs ». La télévision n’est pas une grande famille, mais il y a une belle cohésion sur France 2 et les deux émissions ont permis de cristalliser ce respect et cette amitié. J’ai des échos de partout, le contact n’est plus le même. Ces souvenirs que partagent désormais les animateurs ont créé de vrais liens entre eux.