Toutelatele

Pascal Soetens (SOS, ma famille a besoin d’aide) : « Tout ce que j’ai proposé à NRJ12, je l’avais soumis à TF1 »

Alexandre Raveleau
Publié le 15/04/2014 à 13:32 Mis à jour le 20/04/2014 à 12:06

En 2006, TF1 lançait Pascal, le grand frère sur son antenne, d’après une idée de Julien Courbet. Huit ans plus tard, dont six passées au service de la chaîne privée, Pascal Soetens arrive en prime time sur NRJ12 avec SOS, ma famille a besoin d’aide. Après Star Academy, le coach prend sous sa coupe les ados et leurs parents. Douze numéros de la nouvelle émission sont prévus sur la TNT.

Alexandre Raveleau : Peut-on dire que SOS, ma famille a besoin d’aide sonne le retour de Pascal, le grand frère ?

Pascal Soetens : Les deux émissions sont quand même relativement différentes. Il y a trois changements majeurs par rapport à Pascal, le grand frère. D’abord, l’immersion n’existe plus. J’ai décidé de faire sortir les gens du lieu de conflit, en ajoutant une dimension « boot camp ». C’est essentiel pour aller plus vite et réapprendre à communiquer. D’autre part, les adultes sont mis à contribution. Je me suis dit que les parents étaient eux aussi dans la difficulté. Ce ne sont pas forcément les ados qui ont toujours un souci. Et enfin, troisième élément, le dépassement de soi. Nous allons faire du sport extrême, comme un saut en parachute à 4000 mètres. L’objectif étant de se dire : si tu es capable de sauter malgré ton vertige, aller chercher du travail, ce n’est peut-être pas si compliqué !

Ce nouveau concept est-il plus abouti que la version de TF1 ?

En s’intéressant aux ados et aux adultes, il y a une dimension humaine qui moi me manquait en tout cas. Je l’avais signalé à l’époque, en disant qu’il faudrait un jour qu’on s’adresse aussi aux parents. Le système éducatif et les solutions existent aujourd’hui pour les jeunes, mais pas pour les adultes. Sur NRJ12, nous allons également nous occuper de couple en crise.

La télévision est-elle la meilleure solution pour aider ces familles ?

C’est un des moyens, en particulier lorsque les parents ont épuisé toutes les autres solutions. Aujourd’hui, ils se disent que la dernière solution, c’est Pascal. On me voit souvent comme le messie, même si je ne suis pas un magicien. Contrairement à ce que j’entends, ces familles ne cherchent pas à passer à la télé. Ils veulent juste de l’aide.

Avez-vous la pression face à cette responsabilité ?

Oui ! C’est un challenge très compliqué. Je n’ai pas le droit à l’échec, alors qu’il existe vraiment. Si jamais j’échoue un jour, je reviendrai de toute façon avec d’autres méthodes. Mais jusqu’à maintenant, ça peut aller.

« Les gens qui ne m’aiment pas n’ont qu’à pas regarder mes émissions »

Pascal, le grand frère a souvent été accusé de bidonnage. Pouvez-vous nous raconter les coulisses de la production ?

On me pose enfin la question ! Il y a un gros travail de préparation en amont. Nous faisons une enquête sociale, puis une enquête de police, une enquête de voisinage et enfin une enquête scolaire. Une fois que ces éléments ont été réunis et vérifiés, je sais où vais mettre les pieds. Après, il y a l’étape de la problématique familiale. Très souvent, c’est un décès qui est à l’origine du conflit, et c’est toujours très compliqué. Ensuite, nous réfléchissons à la bonne méthodologie. Dans cette nouvelle émission en particulier, je m’entoure de professionnels spécialisés parce que je ne sais pas tout faire. Voilà ce qui se passe environ un mois et demi avant mon arrivée dans la famille. Nous sommes une dizaine à travailler sur les dossiers.

Êtes-vous sûr, d’après ces étapes, d’éviter les pièges ?

Au départ, il y a effectivement beaucoup de gens qui racontent des histoires. Nous le décelons très rapidement. Nous nous méfions d’autant plus depuis le coup de Rémy Gaillard dans Confessions intimes… J’espère que ça ne nous tombera pas dessus. Quelque part, je trouve cela irrespectueux. On ne peut pas se moquer des gens qui ont des problèmes en faisant croire qu’on en a.

Comment éviter le côté « spectacle » de ce type de programme, un voyeurisme qui vous est souvent reproché ?

C’est compliqué. On n’empêchera pas les gens de parler, en bien ou en mal. On dit toujours que pour se bâtir une réputation, il faut vingt ans et pour la détruire, il faut une heure. Je crois que des détracteurs, j’en aurai toujours. Je rappelle ce que disait Gainsbourg : « Qu’on parle de moi en bien ou mal, l’essentiel c’est qu’on parle de moi ». Les gens qui ne m’aiment pas n’ont qu’à pas regarder mes émissions.

Partie 2 > Pascal et Les Anges de la télé-réalité, ses projets pour NRJ12


Derrière la caméra, on retrouve La Concepteria, la société de production de Julien Courbet. Quel est le point de départ de cette aventure ?

En 2006, j’ai été contacté par Julien Courbet suite à un casting où on m’avait inscrit. Je n’avais pas demandé à faire de la télé à la base. Et puis est né Le Grand frère. Au fil des émissions, j’ai amené ma touche personnelle, comme dormir dans la chambre de l’ado, et puis carrément dans son lit. La production n’y croyait pas au départ. J’ai dit : « Si si. Je viens aider les gens et je ne dors pas sur un lit de camp. Pour SOS, ma famille a besoin d’aide, on a aussi ajouté un côté « boot camp » auquel je tenais.

Vous souvenez-vous du Camp des fortes têtes sur M6, qui reposait sur un concept proche ?

Tout à fait, c’était au Canada. Ils ont lancé ça à peu près en même temps que Pascal, le grand frère. Je trouvais l’idée intéressante parce que c’était un séjour de rupture. Par contre, les éducateurs étaient un peu trop sympas, avec leur côté respect de la nature… Ils cherchaient trop à parlementer. Quand vous avez un jeune qui vous dit « ferme ta gueule », il faut avoir une réaction immédiate. Les gens ont besoin de règles.

Sur NRJ12, peut-on imaginer une nouvelle Opération Tambacounda, l’autre rendez-vous que vous aviez installé sur TF1 ?

Nous réfléchissons effectivement à ce type de programme. On a déjà l’idée et je vous avoue qu’avec le réalisateur, on en parle. On a de grosses envies… Nous sommes en train d’écrire déjà. Il faut d’abord que SOS s’installe sur NRJ12, mais des idées émergent.

« Nous ne pensions pas que Pascal, le grand frère allait durer aussi longtemps »

Estimez-vous ne plus avoir votre place sur TF1 ?

Je n’oublie pas que c’est grâce à eux si j’en suis là. Nous ne pensions pas que Pascal, le grand frère allait durer aussi longtemps. Je remercie encore TF1 et les équipes. Je n’ai pas de griefs envers eux. Mais, il a fallu faire des choix. On en était arrivé au point où il fallait se séparer, malheureusement... J’ai grandi. Tout ce que j’ai proposé à NRJ12, je l’avais soumis à TF1. Je suis ravi d’être sur cette nouvelle chaîne aujourd’hui. J’ai retrouvé le même esprit qu’à mes débuts, où j’étais plus libre dans ma façon d’être. À force de faire toujours la même émission, on fait les choses par habitude et on s’ennuie. Je crois que j’avais envie de changer tout ça. Et ça ne s’est pas fait sur TF1… En plus, je voulais un prime time depuis des années. Au final, j’ai aussi multiplié par deux mon nombre d’émissions puisqu’on était à six sur TF1 et là on devrait arriver à douze.

Qu’avez-vous pensé de votre remplaçant dans Pascal, le grand frère, qui s’appelait Pascal Maquin ?

Vous parlez de qui ? J’ai été remplacé ? Je ne savais pas... (rires)

Sur NRJ12, vous avez également participé à Star Academy. Étiez-vous à votre place ?

En ma qualité de coach sportif, oui. Le seul regret que j’ai par rapport à cette émission, c’est qu’elle n’a pas été renouvelée. Je suis allé au bout de l’expérience. J’ai été assez libre.

Quelle est la place de la télévision dans votre vie ?

Du plein temps ! J’ y consacre énormément de temps. En parallèle, j’ai aussi créé ma société de coaching, où je fais la même chose, sans les caméras. Et, j’ai toujours mon club de sport que je ne veux pas lâcher. C’est mon petit bébé. Tout ça évolue bien, j’ai une bonne cohésion et une bonne équipe.

L’idée de venir recadrer Les Anges de la télé-réalité vous a-t-elle effleuré l’esprit ?

Je vais être honnête. Je vous avoue que j’ai proposé à la chaîne d’être coach. Je crois que ça va peut-être se concrétiser sur Génération mannequin. On est en train d’en parler. Mais je vais rester dans mon rôle de coach. Je ne fais pas de la télé-réalité.