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Patricia Elig (30 ans, Club Dorothée) : « Gérard Vivès s’est opposé au remake des Filles d’à côté »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 13/09/2017 à 15:42 Mis à jour le 04/01/2018 à 15:41

Le Club Dorothée fête ses 30 ans. Patricia Elig, qui jouait le rôle de Stéphanie dans Les nouvelles filles d’à côté, se confie sur ses années AB et le projet avorté d’un remake de la série culte des années 90.

Benoît Mandin : Le Club Dorothée fête ses 30 ans. Qu’évoque pour vous l’émission culte de TF1 ?

Patricia Elig : Le Club Dorothée a été important pour bon nombre de générations. Pour moi, cela représente des moments de travail dans une bonne humeur et très professionnel. J’en garde beaucoup de joie, je n’avais pas l’impression de travailler, mais d’être en vacances. On y travaillait pourtant très durement et j’étais très heureuse d’y aller tous les matins.

Dès le début des années 80, vous avez multiplié les apparitions dans Salut les Mickey, Marc et Sophie, Maguy… Comment s’est passée votre arrivée chez AB ?

Je savais que Jean-Luc Azoulay (producteur, ndlr) voulait que je fasse partie des premières Filles d’à côté. À cette époque-là, je travaillais beaucoup et j’étais même au cinéma, donc mon agent s’y était opposé. Il a insisté et c’est comme ça que je me suis retrouvée dans Les nouvelles filles d’à côté. Je ne pensais pas y rester aussi longtemps, mais je me suis tellement bien amusée que l’aventure s’est prolongée (rires).

Avant de rejoindre Les nouvelles filles d’à côté, le public avait pu vous découvrir dans Le miel et les abeilles et Les garçons de la plage

C’était très ludique, car tout cela se faisait sans aucune prise de tête. Pour Les garçons de la plage, on était parti tourner en Tunisie. Le tournage s’était passé de manière simple et dans une ambiance très sympathique. C’était une partie de plaisir de travailler avec AB !

« C’était une partie de plaisir de travailler avec AB ! »

En 1995, vous avez rejoint Les nouvelles filles d’à côté. Comment s’est passée votre intégration ?

Au début, je me suis dit que j’allais y aller pour deux ou trois mois, et puis j’ai adoré l’équipe avec qui j’ai travaillé. Le rythme intense des tournages faisait partie du système des sitcoms. Concernant les comédiens de la série, je connaissais déjà Thierry Redler (Marc) et Christiane Jean (Claire). J’ai ensuite rencontré Marie Chevalier (Sabine) et Karen Cheryl (Karen), que j’avais déjà croisé dans Salut les Musclés. Je sais que certaines personnes ont souffert, mais c’était loin d’être mon cas. Je n’ai eu à aucun moment l’impression de voir que certains comédiens souffraient de ce rythme.

En 1997, TF1 a mis fin aux sitcoms AB et au Club Dorothée. Comment l’avez-vous vécu ?

J’ai trouvé que TF1 réglait un compte avec AB, car elle prenait tellement d’importance. TF1 s’est sentie dépassé et j’ai très mal vécu ce règlement de comptes pour les équipes d’AB, qui souhaitait un système plus proche des États-Unis. L’initiative a été mal perçue dans le métier et les chaînes avaient peur de l’hégémonie d’AB. Quand ils ont organisé une grande fête pour le lancement d’AB Sat, les directeurs des chaînes l’ont vu d’un très mauvais œil.

Après Les vacances de l’amour, aimeriez-vous jouer dans Les Mystères de l’amour, diffusés chaque week-end sur TMC ?

Jean-Luc Azoulay ne me l’a pas proposé mais j’aimerais beaucoup, car j’adore l’atmosphère qui règne sur les tournages d’AB. Par contre, il avait casté ma fille. Il l’avait prise pour être la fille d’un des comédiens de la série, mais cela n’avait pas pu se faire en raison de ses études.

Lors d’une interview, Dan Sikmovitch (Madame Bellefeuille) a évoqué un enfer à propos d’AB…

Je ne comprends pas qu’elle ait osé se plaindre alors qu’elle faisait des pieds et des mains pour participer à la série. Je n’aime pas du tout cette attitude ! On tournait quotidiennement et on signait un contrat par épisode, et Dan voulait toujours être dedans. À partir du moment où son rôle a pris moins d’importance, elle n’était pas contente du tout alors qu’elle était loin d’être malheureuse ! J’ai été choquée par ces déclarations, car si elle se sentait emprisonnée, elle aurait dû partir.

« À partir du moment où son rôle a pris moins d’importance, Dan Simkovitch n’était pas contente du tout alors qu’elle était loin d’être malheureuse ! »

Avez-vous rencontré des difficultés lors de castings après votre passage chez AB ?

J’avais déjà fait du cinéma et de la télévision avant, je n’ai pas été confronté à cela. Certains directeurs de castings ou metteurs en scène m’ont jeté la pierre, mais j’ai toujours trouvé ça stupide de cloisonner le métier. J’ai démarré avec la publicité et je l’ai toujours assumé. Un comédien peut être aussi bien dans une sitcom, au théâtre ou dans un art dramatique.

Jean-Luc Azoulay n’a jamais caché son envie de faire un remake des Filles d’à côté. Seriez-vous partante pour y participer ?

Vingt-cinq ans après, on assiste à un remake de Twin Peaks, donc pourquoi pas Les filles d’à côté. Jean-Luc s’était posé la question de savoir s’il reprenait de nouvelles Filles d’à côté ou il gardait les mêmes. On a tous plus ou moins vieilli donc est-ce qu’on aurait le même succès ? Tout le monde voulait reprendre la série, mais Gérard Vivès (Gérard) s’est opposé à ce remake. Lorsque TF1 a diminué les productions d’AB, Jean-Luc Azoulay voulait absolument conserver Les filles d’à côté parce qu’elles touchaient un large public, de 7 à 77 ans. Ce n’était pas Premiers Baisers, cantonnés à une clientèle jeune. Gérard était quand même le pilier de la série, donc voilà pourquoi le remake ne s’est pas fait.

Quels sont vos projets ?

Pendant seize ans, je me suis beaucoup occupée de mon père et de ma fille. J’aimerais bien aujourd’hui revenir à mes premiers amours.