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Pékin Express > Nadine & Sylvie dressent le bilan de leur aventure

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Directeur de la publication
Publié le 28/05/2007 à 00:38 Mis à jour le 11/04/2011 à 17:32

L’une sillonne les routes dans sa voiture en qualité de représentante, l’autre est en pleine campagne pour les Législatives. Pour Nadine & Sylvie, la vie normale a repris son cours après avoir remporté Pékin Express 2 et décroché 52 000 euros ! Chaleureuses, humaines, respectueuses, elles avaient tous les atouts pour gagner. Au fil du jeu, elles ont multiplié les rencontres et comptent bien retourner au Népal dans une mission humanitaire à travers l’association Ketiketa. Marquées à tout jamais par cette aventure hors du commun, elles ont accepté d’ouvrir l’album des souvenirs aux lecteurs de Toutelatele.com...

Jérôme Roulet : Pourquoi vous êtes-vous lancées dans cette aventure ?

Sylvie : J’ai adoré l’émission l’année dernière avec les Corses ! Le concept de la course m’a tout de suite attiré. Et j’ai dit « je veux y aller, j’irai ». J’ai donc entraîné ma cousine.

Nadine : Et un jour, au mois de mai, elle m’a appelée pour me demander de participer avec elle à Pékin Express. Je ne connaissais pas du tout ! Sans réfléchir, je lui ai dit « oui ». Mais en étant pas du tout sportive, à aucun moment je n’aurais pu imaginer être prise !

Jérôme Roulet : Nous avons eu l’impression au fil des épisodes que vous avez vécu l’aventure à 500%. Quelle a été votre motivation première ?

Nadine : Je souhaitais avant tout connaître une expérience avec ma cousine car nous n’avons jamais eu l’occasion de faire un voyage uniquement toutes les deux. Pékin Express était l’occasion parfaite pour vivre quelque chose d’exceptionnel ensemble. Mais quand on s’est jeté dans la voiture dès le départ, je me suis dit « Qu’est ce que c’est que ce truc de fou ! » Et puis après c’était tellement impressionnant la rencontre avec les autochtones. Moi qui voyage beaucoup mais dans mon luxe, j’ai découvert des trucs que jamais j’aurais imaginé sur l’humanité aujourd’hui.

Sylvie : Les gens étaient devenus des moteurs pour nous. Ils nous apportaient la joie et le courage. On a grandi et mûri au fil de l’aventure...

Jérôme Roulet : Après avoir regardé l’émission, avez-vous le sentiment que les images ont été fidèles à ce que vous êtes ?

Sylvie : oui ca me ressemble assez ! Je suis assez zen comme nana. Intolérante par moment, dynamique, assez sportive...

Nadine : Je suis juste un petit peu sur ma faim car on ne voit qu’un dixième de tout ce que l’on a fait. Mais ils ne peuvent pas non plus tout diffuser. Chaque mardi pour la diffusion, je ne mangeais pas, j’étais stressée. Chez moi, personne ne devait m’adresser la parole. Je pleurais toutes les semaines devant ma télé. Les prochains mardis vont être plus tristes.

Jérôme Roulet : Nadine, vous étiez très proche de Nelly...

Nadine : Elle a été ma découverte au cours de l’aventure. Elle a beaucoup grandi. Je regrette simplement qu’on ne la voie que pleurer à la télé. Elle est partie avec l’handicap d’être blonde. Elle a beaucoup souffert par rapport à nous là bas. Nous, nous étions brunes et mates de peau. En tant que méditerranéennes, nous sommes tactiles et plus ouvertes, comme eux là bas.

Sylvie : A la fin de l’aventure, Nelly avait beaucoup appris sur elle. Je lui ai dit qu’elle avait été époustouflante.

Jérôme Roulet : Vous avez fait l’unanimité auprès des autres candidats. Tout le monde vous adore. Nelly nous avait même déclaré que vous avez été sa « plus belle rencontre ». Avez-vous ressenti ces marques d’affection au cours des étapes ?

Sylvie : Ca fait plaisir. Nelly m’a fait pleurer quand elle nous a dit ca, je m’en rappellerai toujours. On ne se rendait pas compte de l’image qu’on véhiculait. C’est en regardant la télévision que je l’ai découvert.

Nadine : L’année d’avant il parait que c’était très tendu entre les candidats. Là, nous avons créé notre petite famille. Malgré la différence d’âge, il y a eu beaucoup de respect entre nous tous. On n’a pas été vraiment en compétition. On ne s’est pas marché dessus. Ca été une compétition du respect...


Jérôme Roulet : Le respect, on peut dire que cette valeur a été très importante pour vous au cours de l’aventure, même avec les locaux...

Sylvie : le respect c’est ce que mes parents m’ont appris dès l’enfance. C’est la qualité numéro un. Le respect de soi et le respect des autres. C’est la base pour les enfants et c’est ce qu’on arrive le plus à inculquer. Donner, être généreux dans la vie, sans rien attendre en retour...

Nadine : Ces gens étaient adorables avec nous. A certains moments, ils étaient stressants à nous coller, mais c’est aussi la découverte, de leur côté, de croiser des européens. Voir deux dingues avec leur sac à dos demander des sous alors qu’ils sont miséreux, ça les faisait rire. Nous avons essayé de leur faire comprendre. Le regard et les gestes d’affection étaient importants. Personne ne nous a agressées. Le respect que l’on éprouvait, devait sans doute se ressentir.

Jérôme Roulet : On a pu voir tout au long de l’aventure que vous ne manquiez pas d’humour. La joie de vivre, c’est un remède contre le blues dans Pékin Express ?

Sylvie : Oui, quand on était dans la galère, qu’on avait envie de pleurer, je me suis dit qu’il fallait regarder s’il y avait des côtés positifs dans la misère (rires) Je prenais des fous rires. On faisait toujours les pitres et c’est ce qui nous a fait tenir. Je ne me voyais pas pleurer toutes les cinq minutes sur mon sort.

Jérôme Roulet : A leur départ, Geoffroy & Denis vont ont remis toutes leurs amulettes. Vous sembliez quelque peu surprises par ce geste...

Nadine : J’ai été déçue qu’ils partent... C’était les plus proches de nous dans le caractère, très classe, très gentlemen, très posé. On ne les a jamais entendu dire des gros mots. Je pense que la course aurait été encore plus palpitante avec eux car je crois qu’ils auraient gagné...

Sylvie : Geoffroy & Denis sont des gentlemen. On a été énormément touché de leur geste. C’est une finale qui aurait été aussi sympa avec eux. Les Terminators contre les Marseillaises !

Jérôme Roulet : Autre souvenir marquant de votre aventure, le fameux drapeau rouge. Le principe vous a bien amusé à l’inverse de Monique & Séfora. Cela a-t-il été un tournant dans vos relations avec les autres candidats ?

Sylvie : Oui on a rigolé comme des chèvres ! (rires) Monique & Séfora n’ont pas été logiques sur le coup. Elles ont vu qu’on avait pris avec nous les « galériens ». Elles ont été nos concurrentes directes pour acheter le drapeau. C’est sûr que si elles l’avaient eu tout le monde serait resté derrière. En voyant l’émission, c’est vrai qu’on dirait que je m’acharne sur elles Mais à cette étape, l’arrivée était magnifique. Je pense que ça a été la plus belle. C’était émouvant.

Nadine : Avec le drapeau rouge, on voulait faire l’apogée de l’aventure. Réunir les « galériens » et montrer aux « winners » comme Monique & Séfora, Thomas & Elie que ca pouvait faire mal. On ne l’a pas fait dans le but d’écraser tout le monde.


Jérôme Roulet : Nadine, votre parcours a été mouvementé. Le médecin vous a demandé d’arrêter l’aventure et vous avez refusé...

Nadine : Ils ne l’ont pas montré clairement car j’étais excessive (rires). Les médecins de l’émission étaient adorables. Entre l’Himalaya et le désert du Rajasthan, ils ont été top. A 44 ans, j’avais envie de décider. J’avais besoin de savoir de quoi j’étais capable. Abandonner parce que j’étais malade aurait été trop nul. J’ai pris sur moi. Et puis, je ne voulais pas décevoir ma cousine, ni la culpabiliser. Elle m’a toujours maternée même si je suis la plus âgée.

Sylvie : Elle est folle (rires) Elle n’a rien à me prouver. Je suis fière d’elle. Mais à ce moment-là de l’aventure, j’ai vraiment eu peur. Je lui ai dit qu’on pouvait arrêter. Elle a eu du courage car c’était un zombie. Elle n’a rien vu de l’étape...

Jérôme Roulet : Quel moment de l’aventure restera à tout jamais gravé dans votre mémoire ?

Nadine : (ému) Un petit garçon dans les mines de sel m’a touchée en plein cœur. Quand on s‘est regardé, j’ai su que c’était lui. Je ne l’oublierai jamais. Si après cette aventure, y’a rien d’autre, je serai frustrée. Mes projets c’est d’y retourner, de le retrouver et de l’emmener à ma façon à moi. Paradoxalement dans la pauvreté dans laquelle ils vivent, ils arrivent à être heureux. C’est une belle leçon de la vie. Ca vous prend au plus profond de vous. Je pense également à cette rencontre avec le prof d’anglais en Inde. Il nous a fait découvrir sa vie, c’était fabuleux.

Sylvie : Oui, il y a trop de moments inoubliables, l’Annapurna, les Mines de Sel...

Jérôme Roulet : Et la période le plus difficile ?

Nadine & Sylvie : La traversée du désert !

Jérôme Roulet : A quel moment avez-vous compris que vous aviez gagné ?

Sylvie : Nous avons doublé Rosalyne & Candice à un moment. Elles étaient sur le trottoir. On avait pris une grosse et belle voiture rapide. Mais le chauffeur nous a laissé sur l’autoroute et on a trouvé ce touc touc. Ca a été notre force en fait car il y avait un embouteillage ! C’était le touc touc le plus rapide du monde ! On aurait dit Speedy Gonzales ! arriba arriba arriba (rires)

Jérôme Roulet : A quoi avez-vous pensé lorsque vous avez fait résonner les cloches de la victoire dans les studios de Bollywood

Nadine : J’ai pensé à tous les gens qui m’avaient portée, qui ont cru en moi. C’était la plus belle récompense que je pouvais leur donner.

Sylvie : ah c’est un grand moment ! Je n’ai même pas vu les dames danser sur le coup ! Puis après je me suis dit « mais où on est ! » C’était grandiose. On ne réalisait pas qu’on avait gagné...

Jérôme Roulet : Et un de vos premiers reflexes a été d’appeler Stéphane Rotenberg !

Nadine : Oui (rires) Je ne le voyais pas ca m’énervait, il n’arrivait pas. Ceci étant, Stéphane a vécu l’aventure comme nous. Il est très près des locaux. Il est vrai, nature. Il vit son truc c’est un grand monsieur.

Sylvie : On se demandait ce qu’il fallait faire ! En plus en se retournant, on s’est retrouvé avec 150 personnes autour de nous dans le noir. Nous sommes restées bouche bée et on a eu du mal à se lâcher...


Jérôme Roulet : Sincèrement, en début d’aventure, pensiez-vous vraiment en arriver là ?

Nadine : Jamais (rires) On savait que le facteur chance jouait. Mais honnêtement on a gagné toutes les quatre.

Sylvie : Rosalyne et Candice étaient des compétitrices à la hauteur, fabuleuses. Je pensais vraiment qu’elles allaient gagner. Dès le départ, on s’est dit que c’était fini. C’est uniquement quand on les a doublées dans les dix dernières minutes, que nous nous sommes vues gagnantes...

Jérôme Roulet : Pékin Express, vous a permis de remporter 52 000 euros, soit près du double des gagnants de l’an dernier. Quels projets avez-vous avec cet argent ?

Sylvie : Nous avons démarché une association pour les orphelins du Népal. Etant photographe depuis 15 ans, je vais faire des photos sur les enfants de là-bas pour faire une belle expo. Et tout l’argent récolté sera versé à l’association. Je pense que ça va être une belle histoire

Nadine : Nous allons retourner aux mines de sel dès l’année prochaine pour retrouver Vidaï, essayer de « l’adopter » ou lui faire vivre une qualité de vie différente. On s’arrêtera aussi à l’école du prof d’anglais pour emmener des cahiers, des stylos... car ils n’ont rien ! Bref surtout faire dans l’humanitaire car c’est beaucoup de chaleur, d’amour et de choses utiles dont ils ont besoin...

Jérôme Roulet : Avec le recul, Pékin Express, est-ce vraiment une aventure difficile ?

Nadine : Oui, ça serait malhonnête de dire le contraire. Pendant 50 jours, on est, dans une bulle, coupé de nos racines.

Sylvie : C’est une aventure très difficile... Si y’en a un qui me dit que c’est truqué, je le frappe ! On ne nous lavait même pas le linge ! C’est la misère ! (rires)

Jérôme Roulet : Seriez-vous prêt à embarquer pour Pékin Express 3 ?

Sylvie : Je l’ai vécu pleinement mais je la ferai qu’une fois car je sais trop comme c’est galère derrière ! Ca a été la plus belle aventure de notre vie. C’est mémorable et magique !

Nadine : Et puis, ils ne nous veulent plus !

Jérôme Roulet : Quels conseils pourriez-vous donner aux futurs candidats ?

Sylvie : Il faut bien choisir son partenaire. Etre complémentaire c’est très important. Il faut également être costaud moralement. Et puis s’ouvrir aux autres, ca aide beaucoup dans l’aventure...

Nadine : Il faut partir avec beaucoup de choses dans le cœur. Et se dire que l’on peut faire pas mal de choses sans limite d’âge et sans être sportive... la preuve (rires).