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Philippe Etchebest : « Je vais apporter mon énergie à Top Chef »

Olivier Sudrot
Publié le 09/11/2014 à 18:49 Mis à jour le 17/12/2014 à 15:03

Nouveau membre du jury de « Top Chef » en janvier prochain, Philippe Etchebest partira également dès le 10 novembre à la recherche d’un apprenti qui pourra se qualifier directement pour le concours dans « Objectif Top Chef ». Le cuisinier connu pour ses coups de gueule dans « Cauchemar en cuisine » est revenu pour Toutelatele sur ses nouvelles missions sur M6.

Olivier Sudrot : Pourquoi avoir accepté d’incarner Objectif Top Chef ?

Philippe Etchebest : Cette émission est née d’une nouvelle approche pour créer un lien avec Top Chef. Je l’ai acceptée parce que c’est une continuité de ce que je fais au quotidien sur la formation des jeunes. Je le fais depuis que je suis chef, c’est quelque chose qui m’anime. En tant que Meilleur ouvrier de France, c’est un vrai devoir de transmettre mon savoir-faire et c’est ce qui m’a plu dans la démarche.

Était-ce l’occasion de vous changer de registre après Cauchemar en cuisine ?

C’est vrai que c’est très différent, c’est peut-être aussi un moyen de montrer une autre facette de moi. J’ai une image de quelqu’un de très dur, qui rentre un peu dans la gueule des gens. Parfois c’est nécessaire, c’est vrai que c’est très direct, mais ça a le mérite d’être efficace. L’approche avec les jeunes est très différente de ce que je peux faire avec des adultes et des professionnels pour les aider à progresser et à atteindre l’objectif Top Chef bien sûr.

Auriez-vous pu participer à cette émission comme candidat ?

Oui, peut-être parce que c’est du concours. Indirectement, je l’ai fait, mais à l’époque, ce n’était pas filmé. J’ai participé à de nombreuses compétitions. À 17 ans, quand j’étais à l’école, j’ai fait le concours amateur « Expotel ». J’ai été classé hors-concours et sélectionné directement l’année suivante pour ce concours avec des professionnels que j’ai gagné deux ans après. Ça donne d’autant plus de légitimité, je pense.

Avez-vous participé à la recherche des candidats pour Objectif Top Chef ?

J’ai téléphoné à quelques chefs pour savoir s’ils avaient un apprenti potentiellement capable de faire l’émission, j’ai donné des contacts de l’école hôtelière et comme je suis président des Meilleurs apprentis de France dans ma région, il y a beaucoup de gens qui ont été contactés, dont certains jeunes qui avaient l’habitude de faire des concours.

« On peut me séduire dans l’engagement et la sincérité »

Pensez-vous que l’apprenti qualifié aura un avantage par rapport aux autres candidats ?

Il aura peut-être l’avantage de connaître la mécanique et d’avoir les réflexes parce que les épreuves étaient difficiles, mais il a l’inconvénient de ne pas avoir l’expérience. Ce sont des jeunes qui sont à l’école, pas des professionnels. Dans la balance, ça se vaut. Je serai peut-être même plus dur parce que j’en demanderai davantage.

Comment un cuisinier peut-il vous séduire ?

C’est dur ! On peut me séduire dans l’engagement, l’implication et la sincérité. Je le vois vite, c’est valable pour tous les domaines d’ailleurs. La cuisine, c’est juste une excuse et un prétexte, mais en fait, tout ce que je dis et fais, c’est valable pour tout le monde. Ce sont des valeurs humaines qui pourraient s’appliquer dans plein de choses, c’est sûr ! (rires)

Allez-vous suivre les jeunes candidats ?

Oui, j’ai gardé des contacts avec certains. Il y en a qui m’ont envoyé leur CV parce qu’ils savent que j’ai un projet, ils sont intéressés aussi de venir travailler avec moi donc c’est très bien. Il faut garder le contact, je leur ai dit « Les gars, si jamais vous avez besoin, n’hésitez pas ! ». En général, je garde contact avec les gens que je rencontre, en tout cas je sais où ils en sont et ce qu’ils font.

Partie 2 > Son arrivée dans Top Chef / Cauchemar en cuisine / Sa notoriété


Vous avez rejoint le jury de la saison 6 de Top Chef. L’intégration s’est-elle faite facilement ?

Avec moi c’est toujours facile, ce n’est jamais compliqué (rires). Ça ne doit surtout pas l’être, les gens compliqués, ça ne marche pas.

Il y a quelques mois encore, vous sembliez plutôt réticent. Pourquoi avoir changé d’avis ?

Tout simplement parce que la mécanique ne me plaisait pas. Elle a évolué depuis et elle va changer.

Qu’allez-vous apporter à cette nouvelle saison de Top Chef ?

Je vais apporter mon énergie sûrement, du contact et de l’accompagnement. C’était un peu froid avant, il y avait trop de distance donc, j’ai fait part de mes critiques et on m’a entendu. Du coup, ça va vraiment changer.

Continuerez-vous tout de même à incarner Cauchemar en cuisine ?

Oui, mais c’est un programme qui est très difficile à faire, il y a un cahier des charges très lourd. J’ai dû arrêter les sessions de Cauchemar en cuisine pour m’investir dans Top Chef et Objectif Top Chef donc forcément il y aura une petite cassure. Ça reprendra un petit peu plus tard, mais ce sera quand même assez échelonné. C’est à moi de m’organiser intelligemment...

Vous faites partie des visages emblématiques de M6. Comment vivez-vous votre notoriété ?

Beaucoup de gens me disent qu’ils ont peur de moi. Peut-être parce que j’ai l’image de quelqu’un d’effrayant, j’ai la gueule aussi de toute façon, on ne se refait pas, mais il y a toujours une notion de respect et ça c’est plutôt bien. Les gens aiment ma façon de parler, de dire les choses très clairement, d’avancer et d’être toujours dans une espèce de dynamique positive et d’encouragement. On ne fait pas l’unanimité évidemment, mais en règle générale, les retours sont plutôt positifs.

« Les gens se lassent aussi à un moment donné, je ne me fais pas trop d’illusion »

N’avez-vous pas trop peur d’être surexposé sur M6 avec Cauchemar en cuisine, Cauchemar à l’hôtel, Top Chef et Objectif Top Chef ?

C’est la question que j’ai posée quand on m’a proposé l’émission. Mais c’est quand même assez dilué dans l’année : Cauchemar en cuisine, c’est quatre semaines, Top Chef ce sera six semaines et là quatre à cinq semaines pour Objectif Top Chef donc ce sera en trois tranches pratiquement sur l’année. On ne verra pas ma gueule tous les jours, heureusement ! Après c’est comme tout, les gens se lassent aussi à un moment donné, je ne me fais pas trop d’illusion. C’est une parenthèse qui s’est ouverte, elle se refermera un jour.

Suivez-vous ce que disent les internautes à votre sujet sur les réseaux sociaux ?

Je suis nul ! J’ai dû faire un profil Facebook parce qu’il y avait quatre profils qui n’étaient pas à moi, on m’a donc conseillé d’en faire un, mais franchement je n’avais pas envie ! Je ne sais pas m’en servir, je n’y vais jamais et ça ne m’intéresse pas. Je préfère le contact, s’il y a quelque chose à dire ou à échanger, c’est du direct. C’est peut-être une perception vieillotte, mais j’aime le direct, j’aime toucher, sentir, voir les choses. Je n’ai pas encore réussi à cette façon d’échanger les choses.

Où en êtes-vous avec votre projet d’ouverture de restaurant ?

Ça prend un petit peu de temps, j’ai décalé mes échéances. C’est du boulot de tout gérer mais je suis un hyper actif donc j’aime ça. Je vais commencer par ouvrir une belle brasserie à Bordeaux en début d’année prochaine. C’était un challenge de quitter St-Emilion, je voulais me prouver que j’étais capable de m’investir à part entière dans un projet. Ce qui est important pour moi, c’est de faire participer mes équipes, de partager ma réussie, et aujourd’hui ils ont une réelle volonté de m’accompagner dans mes projets. C’est un vrai travail d’équipe.