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Philippe Vasseur (Les Mystères de l’amour) : « Je ne voulais pas tourner les scènes de studio de musique, ça me ramène trop au début du José que je n’aime pas du tout »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 24/04/2016 à 19:03

Benjamin Lopes : Les Mystères de l’amour cumule déjà 12 saisons sur TMC, quel bilan tirez-vous pour José ?

Philippe Vasseur : L’évolution est plutôt simple pour José. C’est la rencontre avec un ancien personnage d’Hélène et les garçons, Cathy. Ils forment un couple. Il s’est fortement assagi, ce n’est plus un coureur de jupons. Il veut une vie de famille et il a découvert qu’il avait un fils, donc tout est parfait. Le fait que son fils soit gay a été difficile à accepter au départ. Comme il n’est pas totalement stupide, ça va mieux pour lui.

La thématique de l’homosexualité est sensible et José était clairement réfractaire à l’idée que Julien soit gay au départ. Comment avez-vous appréhendé cette intrigue ?

Depuis toujours, la façon dont José parle des femmes, et ce dont il pense d’elles en général, sont des choses qui ont beaucoup de mal à passer pour moi. J’en ai parlé à Jean-Luc Azoulay (le créateur, ndlr), et il me rappelle à chaque fois que José reste un personnage. Ce sont les mots qu’il faut me rappeler justement à chaque fois, car j’ai tendance à dire que je ne peux pas adopter telle ou telle posture pour José, mais ça reste mon boulot. C’était finalement très sympa à faire. Elliot Delage, qui incarne mon fils, est charmant et très professionnel. On n’a pas eu de préparation particulière. Tout s’est fait au feeling. Les directeurs artistiques sont aussi là pour nous indiquer la marche à suivre. Aborder l’homosexualité de façon un peu plus légère avec de la comédie est plutôt malin. Ce qu’il en ressort c’est l’amour entre un père et son enfant.

A-t-il totalement accepté que son fils soit homosexuel ?

José l’a accepté juste parce qu’il aime son fils. Il veut qu’il soit heureux. Je pense qu’il l’accepterait davantage si son fils était avec quelqu’un qui ne lui pose pas autant de soucis que JM. Malgré tout, au fond de lui, José garde le sentiment qu’il serait bien d’avoir un fils hétérosexuel qui se tape plein de nanas comme il l’a fait dans le passé.

« Au fond de lui, José garde le sentiment qu’il serait bien d’avoir un fils hétérosexuel qui se tape plein de nanas comme il l’a fait dans le passé »

José a pris un virage avec des intrigues plus profondes. Était-ce une envie personnelle ?

On ne demande rien du tout. J’ai adoré jouer ça. Jean-Luc Azoulay sait très bien ce que l’on aime faire et où nous amener. Sortir du José un peu bête et bourrin et le voir devenir plus responsable est sympa.

Cathy a trompé José. Même si elle embrasse un jeune mannequin, il reste fidèle. Peut-on dire qu’il est devenu l’arroseur arrosé ?

Il n’est pas totalement bête et il a senti que l’histoire du mannequin pouvait être un piège. José devient carrément l’arroseur arrosé. C’est vachement bien pensé. Encore une fois, c’est du pain béni pour moi. J’adore cette situation. C’est le paradoxe de la femme infidèle, car elle pense que son mec est infidèle . Elle a un sentiment autodestructeur et c’est très difficile. On a eu vraiment de belles scènes. Ça serait vachement bien que ça remette toute son histoire en cause du coup.

Peut-on dire que c’est quitte ou double pour José ?

J’aimerai bien que cet évènement bouleverse la vie de José. Pour autant, je n’aimerai pas qu’il revienne en arrière et retombe dans ses travers en étant un coureur de jupons. Ça me plairait beaucoup qu’il change totalement. Il est à un point décisif. C’est là où les histoires de tromperies ont un sens. Ce n’est pas juste du cul, les raisons sont profondes. J’adore toute la psychologie qu’il y a derrière. J’aime le côté un peu plus dramatique. José pourrait s’en vouloir plus à lui qu’à Cathy finalement.

Jean-Luc Azoulay a le génie de mettre le doigt sur le côté nostalgie

Mis à part la scène de Nicolas et José dans le lit dans un rêve, vous êtes épargné des scènes sulfureuses. Est-ce un choix ?

Je suis extrêmement heureux (rires). Je dois vraiment remercier Jean-Luc Azoulay à ce propos-là. Il sait que ce genre de scène, je ne supporte pas. Il a la gentillesse de ne pas m’en donner et je trouve ça vachement cool de sa part. Depuis peu, il y a un véritable virage au niveau des intrigues et c’est tant mieux. Auparavant, on avait beaucoup de séquences à la maison autour d’un café où il ne se passait rien du tout. On était très nombreux et c’était très compliqué à tourner. Il y a une bifurcation sur des choses un peu plus graves et c’est tant mieux.

Quelle scène des Mystères de l’amour vous a le plus marqué au cours des 12 saisons ?

La scène au lit avec Nicolas évidemment. Elle revient tout le temps celle-là. Il n’y a pas pire (rires). C’était compliqué, car pour une fois ce n’était pas un fou rire d’acteurs, mais du plateau entier. On se connait tellement bien avec les techniciens que c’était totalement irréel pour eux de nous voir nous embrasser.

Les Mystères de l’amour a opéré un retour aux origines vers la musique. Cela correspond-il à vos attentes ?

Non, je ne voulais pas les faire. Je ne suis pas musicien. J’ai toujours trouvé que j’imitais très mal le clavier et je ne me sens vraiment pas à l’aise. Ça me ramène trop au début au personnage de José que je n’aime pas du tout, tant au niveau du personnage que de mon jeu d’acteur. J’espère avoir fait quand même quelques progrès en plus de vingt ans. C’est donc très compliqué pour moi. Ce qui m’a rabiboché, c’est une séquence où l’on chante tous ensemble. Jean-Luc Azoulay a le génie de mettre le doigt sur le côté nostalgie.