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Dina Eastwood, femme de, mais pas que...

Tony Cotte
Publié le 10/10/2012 à 14:20 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Ancienne journaliste, Dina Eastwood est la matriarche de la famille recomposée fondée avec son mari Clint. Avec deux de ses filles, elle est au coeur du docu-réalité Mrs. Eastwood & Company. L’occasion de montrer une autre facette de son quotidien, marqué par une activité professionnelle étonnante, celle de manager d’un groupe musical. Pour la diffusion de l’émission en France, l’intéressée a rencontré la presse, dont Toutelatele.com. Un entretien au cours duquel elle revient sur l’homme qui partage sa vie, son groupe et une vie en Californie à mille lieues de celle des Kardashian, famille avec laquelle elle est visiblement trop souvent assimilée...

Tony Cotte : Peut-on dire que Mrs. Eastwood & Company aborde avant tout le thème de la filiation ?

Dina Eastwood : Avant sa diffusion, l’émission devait être centrée sur une femme qui assure à la fois la fonction de manager d’un groupe de musique et son rôle de mère. En parallèle, le programme devait aussi s’intéresser au patronyme Eastwood, même si Clint n’apparait pas vraiment dans les épisodes. Il était donc question d’explorer trois aspects de ma vie : celui de « femme de », celui de manager et celui de mère de famille. Finalement, ça a pris une tournure un peu différente.

De quelle manière la chaîne et/ou la production ont influencé l’évolution de Mrs. Eastwood & Company ?

Cela fait trois ans que j’essaye de développer ce projet. Ma première idée a été de m’en servir uniquement à des fins promotionnelles pour mon groupe. Il était question de suivre le développement de sa carrière. À l’époque, mes filles étaient plus jeunes. Je ne voulais pas les montrer. Le projet a été vendu à E !, mais lors du tournage du pilote, la chaîne trouvait qu’il y avait trop de garçons présents. J’ai proposé à toutes les filles de Clint de participer. Toutes ont été interviewées, mais certaines ne souhaitaient pas participer à l’émission. Finalement, Francesca et Morgan étaient les plus enthousiastes. Elles ne devaient faire que des apparitions, mais, au vu du public de E !, la production a préféré qu’elles fassent partie intégrante du projet...

L’aspect familial semble être privilégié lors du premier épisode, avec un traitement proche de celui de L’incroyable famille Kardashian. Comment parvient-on à s’en distinguer ?

Aux États-Unis, notre émission a été programmée à la suite de L’incroyable famille Kardashian sur E !. Ça a été une belle locomotive en termes d’audience. À l’origine, j’étais persuadée que le résultat final serait très différent, mais je comprends la comparaison dans les médias avec le recul. Il s’agit de deux grandes familles menées par des mères très bavardes. Nous avons également les mêmes producteurs. Mais si Kim Kardashian et ses soeurs étaient chez moi, je passerais mon temps à nettoyer, faire la lessive ou préparer à manger. À l’inverse, si nous devions participer à leur quotidien, nous serions à l’arrière d’une Rolls Royce pour aller faire du shopping. Finalement, nous vivons dans deux mondes totalement opposés. Attention, je ne porte aucun jugement de valeur, l’un n’est pas meilleur que l’autre.

Vos deux familles résident à Hollywood et sont, d’une manière ou d’une autre, implantées dans ce que l’on peut appeler le « show business »...

Je vis à Carmel-by-the-sea, une petite ville très éloignée de Hollywood. Il faut d’ailleurs 6 heures pour rejoindre Los Angeles. Dans toute sa vie, Morgan, notre fille avec Clint, n’a participé qu’à une seule avant-première. Nous menons une vie assez classique. Après, bien sûr, elle rêve d’avoir le même quotidien que Kim Kardashian, comme toutes ses copines d’ailleurs. L’incroyable famille Kardashian est un programme parfait pour se divertir et se relaxer devant la télé, mais il n’est guère représentatif de la vraie vie américaine.


Quand le projet de votre émission a été évoquée pour la première fois dans les médias, la surprise a été de taille d’imaginer Clint Eastwood dans une télé-réalité. Si finalement votre mari ne participe pas vraiment à l’émission, quelle a été sa réaction ?

« Oh my god ! » Lors des vacances de Noël, le site TMZ a appris l’information et l’a rendue publique. Compte tenu d’une clause de confidentialité avec E !, nous n’avions absolument pas le droit d’infirmer ou de confirmer. Nous devions attendre l’annonce officielle par la chaîne. Pendant plus d’un mois, j’ai fait l’objet de commentaires très violents et je ne pouvais me défendre. On me demandait comment je pouvais faire une chose pareille à mon mari. Le problème c’est que l’information de TMZ était erronée : il ne s’agissait pas d’une télé-réalité autour de Clint Eastwood. Il n’en a même jamais été question. Pendant plusieurs semaines, les médias lui ont fait des reproches. Il a eu mauvaise presse. Pour être honnête, il n’était pas vraiment ravi de toute cette situation...

A-t-il visionné tous les épisodes de Mrs. Eastwood & Company ?

Quand Clint travaille sur un film, il m’appelle pour me montrer des premières images afin que je donne mon avis. Il en fait de même avec les rush de l’émission. Il trouvait que Francesca, sa fille, embrassait trop souvent Tyler, son petit ami. Mais je ne suis pas spectatrice de ses longs-métrages, et lui ne regarde pas non plus E !. Il n’est pas vraiment la cible. Au début, cette situation m’affectait. Je lui ai reproché de ne pas prêter suffisamment d’attention à l’émission. Finalement, je suis plutôt contente qu’il ne la regarde pas, notamment vis à vis de Francesca et de Tyler et de leurs photoshoots, quand ils utilisent du feu, où sont sur la balustrade d’un pont. Si Clint l’apprenait... Je préfère qu’il garde une bonne relation avec le conjoint de sa fille.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience, notamment d’un point de vue professionnel ?

Ça a été une expérience intéressante pour mon groupe Overtone. Deux membres ont même décidé de faire leur coming-out à l’écran. Ca a permis de toucher un autre public. Mais l’industrie de la musique a encore des difficultés à accepter des homosexuels qui s’assument pleinement. Ca n’a donc pas ouvert des portes ou faciliter nos démarches, mais les garçons ont pu compter sur de nouveaux fans. Sur le plan personnel, mes filles, elles, sont ravies. On espère pouvoir obtenir une seconde saison...