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Prison Break > Robert Knepper dit tout sur son rôle de T-Bag

Katia Blétry
Publié le 18/10/2007 à 12:35 Mis à jour le 05/04/2011 à 15:48

T-Bag est le prisonnier sadique et dangereux de Prison Break. Et pour cette deuxième saison, où tout le monde a pris la poudre d’escampette, il est au coeur même de l’intrigue. Cet été, Toutelatele.com est parti à la rencontre de Robert Knepper lors du Festival de Télévision de Monte-Carlo pour lever le voile sur ce personnage à la fois intriguant et captivant. Rencontre avec l’acteur qui fait « un truc avec la langue »...

Comprenez-vous que le personnage de T-Bag puisse fasciner les téléspectateurs ?

Robert Knepper : En général, le public aime bien les mauvais garçons. Il se demande ce qui a dû les pousser à devenir ainsi et il compatit sur les difficultés qu’ils ont pu subir dans leur vie. Je pense que le mal a un côté attractif. Même s’il est effrayant, T-Bag touche quelque chose de très profond en chacun d’entre nous. J’aime vraiment ce personnage et c’est amusant de jouer un psychopathe. Mais il n’est pas fou, il est plutôt malade. Ce sont les circonstances de son enfance qui l’ont fait évoluer de cette façon. Il a donc besoin d’extérioriser cette violence et cette rage.

Comment avez-vous appréhendé un tel rôle ?

Robert Knepper : Comme nous n’avions pas beaucoup de temps de préparation, j’ai surtout fait attention à l’apparence de T-Bag, à sa façon d’être. Je me suis inspiré du monde animal pour créer mon personnage, comme le coq pour sa coiffure ou le lézard pour le sifflement qu’il fait parfois lorsqu’il parle. J’ai aussi travaillé sa voix en me concentrant en particulier sur l’accent sud américain qui peut être à double tranchant. En effet, T-Bag peut avoir un moment donné un ton suave qui peut devenir l’instant d’après menaçant et inquiétant. Je ne me suis pas tout de suite attardé sur son côté psychologique. Je me suis concentré plus en profondeur sur ses traits de caractère au fil du temps.

D’où vient ce mouvement très caractéristique que vous faites avec votre bouche ?

Robert Knepper : Quand j’ai lu pour la première fois le script, je suis immédiatement tombé sous le charme de la série. Mon objectif était de participer à tout prix à cette aventure. Le problème, je n’étais ni baraqué ni un sale type. Je n’avais pas non plus de tatouages (rires). Difficile sans tous ces éléments de passer pour un dur à cuire. Cinq jours avant le casting, j’ai voulu en faire un gay bavant devant les garçons comme si un buffet de homard à volonté se présentait à un pique-assiette. C’est là que m’est venue l’idée de me passer la langue sur les lèvres. Maintenant, les scénaristes précisent même parfois à côté d’une scène que je dois interpréter : « T-Bag fait son truc avec sa langue » (rires).

Que vous a apporté ce rôle dans votre carrière d’acteur ?

Robert Knepper : Jouer T-Bag a changé ma vie. Cette expérience a été pour moi une chance absolument incroyable, une sorte de résurrection. Avant la série, on peut dire que j’étais vraiment dans la galère au niveau financier. Maintenant, on me fait beaucoup plus de propositions de films. Grâce à Prison Break, j’ai notamment obtenu un rôle dans Hitman, une production de Luc Besson.


Comment gérez-vous désormais cette notoriété ?

Robert Knepper : Cette nouvelle vie est assez bizarre parce que je n’y étais pas habitué. Il y a quelques années, quand je marchais dans la rue, je passais incognito. Aujourd’hui, les gens me reconnaissent même avec des lunettes de soleil. C’est vraiment touchant d’être dans la rue et d’entendre des gens qui vous disent qu’ils aiment votre personnage. Même les enfants viennent me voir et je trouve ça extraordinaire. Enfin, je leur demande quand même où sont leurs parents (rires). Avec cette notoriété, tout est gratuit, mes proches m’encensent, je reçois des milliers de lettres de fans du monde entier, c’est dingue. Ils me prennent tous pour une star, alors je vous rassure, je suis toujours le même, je n’ai pas changé.

Il paraît que vous avez même reçu des lettres de prisonniers fans de la série...

Robert Knepper : J’ai reçu une lettre très formelle d’un prisonnier qui disait que je faisais du bon boulot. Il me félicitait (rires).

Etes-vous d’accord quand certains disent qu’un film est réussi si le méchant l’est aussi ?

Robert Knepper : C’est sûr que vous ne pouvez pas avoir une bonne idée si le héros n’a pas quelqu’un qui se met à chaque fois à travers son chemin. Dans Prison Break, T-Bag va donner beaucoup de fil à retorde à Michael Scofield.

Comment évolue votre personnage dans la saison 2, actuellement diffusée sur M6 ?

Robert Knepper : Dans cette deuxième saison, les personnages s’affirment davantage. Ils sont désormais à l’extérieur, en cavale, et livrés à eux-même pour survivre. Ils montrent donc des traits de leur personnalité que les téléspectateurs ne connaissaient pas lors de la saison précédente : la fragilité chez certains ou la noirceur chez d’autres. De son côté, T-Bag est confronté soit à sa volonté de rédemption ou à sa soif de violence toujours très intense. Quand il comprend qu’il lui est impossible de retrouver une vie de famille, il devient un véritable chien enragé, un T-Bag comme vous ne l’avez encore jamais vu !