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Quand les Gérard s’attaquent au PAF

Emilie Lopez
Publié le 07/12/2009 à 13:12 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:42

Depuis quatre ans déjà, trois hommes amusent les téléspectateurs en décernant des trophées décalés aux acteurs du PAF : les Gérard de la télévision. « Gérard de l’émission que tu regardes et à un moment vers la fin tu te dis « Putain, ça fait combien de temps que je regarde cette daube ? » » en 2007, « Gérard de l’animateur qui faisait un carton à la radio et qui fait ses cartons à la télé » en 2008, ou encore « Gérard de l’animateur à qui plus personne ne veut faire la bise, car à force de lécher le cul de ses invités, il a une haleine de tout-à-l’égout » cette année, font partie des catégories décalées proposées par Arnaud Demanche, Stéphane Rose et Fred Royer. En parallèle, ces derniers décernent, depuis 2006, également, les Gérard du Cinéma, sorte de Razzie Awards version française.

Non contents d’épingler leurs collègues chaque année, le trio d’enfer de Paris Première s’est mis au travail, et a concocté Le dictionnaire injuste et borné de la télévision, qui amusera sans nul doute les mordus du petit écran. Au programme, des définitions des plus loufoques, reprenant tous les acteurs des médias, ainsi que quelques « expressions » du PAF, à la sauce « made in Gérard ».

Du côté des animateurs, est notamment égratigné Jean-Luc Delarue, requalifié d’ « animateur maboul » et décrit comme un dangereux psychopathe, pour lequel Air France aurait diffusé une « note interne » (reproduite dans les pages du dictionnaire), mentionnant que « seuls les stewards sont habilités à le servir », de « ne lui servir que des raisins de Corinthe en apéritif (plus mous que les cacahuètes) » ou encore « aux premiers signes d’agitation (...) demander au micro s’il y a un médecin (psychiatre de préférence), (...) puis se précipiter sur le passager Delarue et le bloquer au moyen des clés de blocage apprises lors d’un stage de free fight antiterroriste ».

De son côté, Virginie Efira, après l’échec Canal presque, n’est pas en reste. Cette dernière aura droit à une définition des plus cinglantes, créditée d’ « ambitions démesurées », d’un « égo interplanétaire », « se rêvant Oscar de la meilleure actrice » mais qui « se réveillera probablement sur NRJ12 ». De son côté, Yassine Bellatar obtient un simple « Il se murmure qu’il existe un animateur du nom de Yassine Bellatar. Alors, dans un souci d’exhaustivité... », tandis que Cécile de Ménibus est décrite comme l’« ancienne animatrice de la Méthode Cauet (...) qui a tellement montré ses seins qu’on a fini par les confondre avec sa tronche »...

Également, Jean-Marc Morandini se retrouve en ligne de mire principale du trio. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire sa « définition » : « Animateur télé (...) qui aurait fait une jaunisse à l’idée de ne pas apparaître dans un dictionnaire qui parle télé, alors on le lui accorde, calme-toi Jean-Jacques, calme-toi. OUI, tu es important dans le monde des médias. OUI, tu comptes dans le PAF... Jean-Marc, pardon. » Son nom reviendra par la suite à plusieurs reprises, notamment dans la définition de « Narcissisme » (« Le paroxysme du narcissisme revient à Jean-Marc Morandini, présentateur sur Direct 8 de l’émission Morandini !, parée d’un point d’exclamation en forme de coup de cymbale derrière son nom »)


Si leurs collègues sont les plus maltraités, Arnaud Demanche, Stéphane Rose et Fred Royer s’attaquent également à certains « acteurs », à l’image de Mimie Mathy (« Actrice de téléfilm dont le talent est inversement proportionnel à la taille qu’elle aurait dû faire / à l’humilité dont elle fait preuve en interview / aux fortunes qu’elle gagne ») ou Ingrid Chauvin (créditée d’un « jeu d’actrice si particulier, comparable à une série de smileys »).

Côté chaînes de télévision, la TNT est sans nul doute la plus égratignée, France 4 devenant une « chaîne du service public consacrée à la promotion de Cyril Hanouna », NT1 le cimetière des anciennes gloires du petit écran, et Virgin 17 une « chaîne de télévision pornographique qui, comme son nom l’indique, propose des films de déflorations de vierges de 17 ans ».

Quelques émissions font également l’objet de définitions des plus personnelles... Le concours de Miss France devient ainsi le « fournisseur en potiches pour la télévision », Ushuaïa les « Vacances de M. Hulot », ou encore X Factor, le « Concours de chant qui accueille les candidats recalés de la Nouvelle Star, diffusée sur W9, qui accueille les programmes recalés d’M6 »...

Un dictionnaire tranchant, agrémenté d’un « Petit lexique des expressions des candidats de télé-réalité » des plus savoureux, regroupant certaines des fameuses petites phrases distillées au fil des années par des participants maniant la langue de Molière aussi difficilement que l’art de la décence...

Au final, ce Dictionnaire injuste et borné de la télévision ravira tant les vrais amateurs et connaisseurs du petit écran que le téléspectateur lambda, notamment ceux qui n’auront pas manqué, ce lundi 7 décembre, la quatrième cérémonie des Gérard de la télévision.