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Sagamore Stévenin (Falco) : « On passe par des émotions très différentes »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 20/06/2013 à 18:39 Mis à jour le 14/04/2014 à 16:28

Sorti de 22 ans de Coma, Falco est un flic expulsé de son époque. Sa femme a refait sa vie, sa fille est devenue adulte, son meilleur ami est devenu commissaire. Sagamore Stevenin revient avec entrain sur son premier rôle en tant que tête d’affiche de la nouvelle série de TF1.

Clément Gauthier : Où se situe la principale difficulté pour interpréter Falco  ?

Sagamore Stévenin  : La difficulté est temporelle et omniprésente. Nous avons des grosses journées de tournage. Il y a un côté marathon traité comme un 100 mètres. On passe par des émotions très différentes qu’il faut savoir gérer.

Avez-vous été influencé par d’autres séries policières ?

Je n’ai pas la télévision donc je n’étais pas tellement au courant de ce qui se passait dans les programmes. En revanche, pendant le tournage, je me suis intéressé à ce qui se faisait aussi en France, non pas pour porter un jugement, mais seulement pour me faire un étalon, savoir où se situer par rapport aux autres. J’ai donc regardé des séries policières comme Engrenages.

Votre rôle prépondérant vous a-t-il permis de déposer votre empreinte sur le scénario ?

Oui, mais comme sur tous les projets. Je n’ai pas une vérité différente des autres, mais je ne pense pas qu’un scénariste soit suffisamment fort et schizophrène pour tout contrôler. Il s’appuie sur des acteurs et actrices pour que leur travail nourrisse la direction du personnage qu’on leur donne.

Quelle relation entretenez-vous avec les réalisateurs ?

J’ai passé beaucoup de temps avec les différents réalisateurs à essayer d’affiner le travail que l’on produisait. Parfois, il y a de vraies prises de risque communes comme la façon de traiter le réveil du coma dans Falco, directement inspiré du film Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel. Je trouvais la manière de décrire le réveil extrêmement intense étant donné les 22 années écoulées. Les gens autour ont vécu comme si de rien n’était, mais pour Falco, c’est l’espace d’une fraction de seconde, on éteint et on remet la lumière.

« J’ai regardé des séries policières comme Engrenages »

Quelle plus-value un acteur de cinéma peut-il apporter à une série télévisée ?

En terme de jeu d’acteur, c’est discutable. Il y a peut-être une manière d’aborder la préparation d’un personnage, mais il y a surtout des choses qu’on ne veut pas laisser passer dans le scénario. Il y a donc tout un travail en amont. Qu’on soit sur un plateau de cinéma ou de télévision, seul le temps imparti pour boucler les scènes change. Les acteurs de théâtre ont eux, plus de temps pour répéter les actions et donc se tromper. Dans mon cas, les balles partent beaucoup plus vite.

Après cette première expérience, avez-vous une préférence entre rôle cinématographique et rôle sériel ?

À chaque type de projet, il y a des avantages et des contraintes. Le fait de pouvoir travailler dans cette rapidité avec la percussion du muscle de jeu est un avantage. Les contraintes sont celles du temps imparti pour l’exécution. Il n’y a pas beaucoup de sociétés capables de produire douze épisodes par an.