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Sandrine Roustan (France 4) : « Dans nos programmes, il n’y a pas de filles siliconées »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 11/07/2013 à 18:24 Mis à jour le 19/07/2013 à 13:46

Sandrine Roustan, directrice des programmes de France 4, a participé à bon nombre de créations dans sa carrière - Les enfants de la télé sur France 2, W9 productions - jusqu’à créer sa société de production et de conseils en 2007. Ambitieuse et en phase avec son temps, elle évoque pour Toutelatele ses satisfactions, ses volontés pour la saison 2013/2014 et la ligne directrice de France 4

Clément Gauthier : Quelles satisfactions tirez-vous de la saison 2012 / 2013 ?

Sandrine Roustan : Master Classe est une vraie satisfaction pour une émission pensée suite à un dîner avec mon fils de 17 ans. Il m’a confié que les jeunes étaient curieux sur les expériences de vie atypiques. Avoir réussi à faire venir Michel Serres, Florence Aubenas, Florence Foresti et même Isabelle Autissier pour raconter leurs clefs de réussite est une grande satisfaction. Ils n’avaient rien à vendre ou à promouvoir, mais sont venus pour se confronter à la nouvelle génération.

La saison prochaine sera-t-elle également synonyme de concepts innovants ?

Nos concepts ne sont pas forcément innovants, mais innovent et osent. Aucune chaîne ne peut se permettre de faire Master Classe, mais pour le service public, il est logique de proposer ce type d’émission. Elle a énormément marqué le public sans être pour autant une innovation.

Quelle sera votre ligne directrice à la rentrée prochaine ?

Continuer à affirmer les valeurs de France 4 ayant mis du temps à arriver à maturité. Grâce à des émissions comme Viens dîner dans ma cité, Master Classe et même Off ! Secrets et coulisses, on perçoit l’exigence de qualité très différente des crédos de chaînes comme W9 ou NRJ12. Entre 16h30 et 18h30, elles proposent des émissions qui cartonnent, mais montrant une jeunesse qui n’est pas forcément la plus représentative. Leurs émissions reposent parfois sur l’humiliation ou le second degré très poussé alors que nous, à la même heure, on propose Véto Junior pour parler de la vocation des jeunes passionnés. C’est vrai, dans nos programmes, il n’y a pas de filles siliconées et de fiestas bien arrosées.

Vous ne souhaitez donc pas vous calquer sur les succès d’autres chaînes ?

À la limite, si on se calque sur les autres chaînes, ce sera pour s’y opposer totalement. On veut donner à voir des choses curieuses, exigeantes avec des choix de programmes faits par nos soins, qui ne tombent pas dans la facilité.

« Nos concepts ne sont pas forcément innovants, mais innovent et osent »

TV LAB a été un concept novateur, quelles nouveautés aimeriez-vous apporter pour asseoir le projet ?

La partie transmedia a été intéressante et le site internet très visité. Il y avait une forme pédagogique avec de nombreux contenus associés, qu’on a pas assez vus à l’antenne. J’aimerais que l’événement soit plus en vue à la télévision, en ayant une soirée focalisée au lieu de trois petites perdues dans la grille.

Comment va évoluer le divertissement Qui Chante le plus Juste ?

Amanda Scott rejoint Stéphane Basset à la place de Justine Fraioli. Ce show fera désormais 90 minutes au lieu de 60. On va le thématiser, car on s’est aperçu cette année qu’il n’y avait pas assez d’enjeux. Pour les collégiales, on opposera par exemple les filles et les garçons ou les fans des années 80 contre ceux des années 90.

En ce qui concerne l’access, comment comptez-vous vous organiser face à la concurrence après la diffusion de Dr Who ?

Il y a beaucoup de concurrence donc c’est un crédo où il faut être absolument différenciant. Il faut réfléchir à ne pas proposer les mêmes choses que la concurrence. Étant une chaîne du service public, on doit veiller à ne pas dépenser l’argent de la redevance n’importe comment, à des horaires où il n’y a pas forcément le bon public au bon endroit.