Toutelatele

Scandal : pourquoi l’aspect « interracial » importe peu

Tony Cotte
Publié le 01/06/2013 à 12:45 Mis à jour le 06/06/2013 à 14:23

Scandal a beau être la série la plus regardée au sein de la communauté afro-américaine outre-Atlantique (1.8 million d’individus en moyenne au début de la saison 2012/2013), sa créatrice Shonda Rhimes refuse de s’attarder sur la relation interraciale à l’écran.

Qu’importe le succès de la fiction auprès de la communauté ou si Kerry Washington est la première actrice principale de couleur sur un network américain depuis 1974, la showrunner, elle-même afro-américaine, ne souhaite pas évoquer la « race » et refuse toutes les demandes d’interviews évoquant cet aspect.

La raison est simple : qu’importe si un personnage est noir, blanc, un homme, une femme, hétérosexuel ou homosexuel, les héros sont avant tout définis par leur intégrité dans le milieu hostile de la politique, leur intelligence, leurs forces et, évidemment, leurs faiblesses.

« Quand les gens qui ne sont pas de couleur créent une série, ils ont un personnage noir qui passe son temps à évoquer sa différence, a expliqué il y a quelques semaines Shonda Rhimes dans les colonnes du New York Times. Ce n’est pas de cette façon que le monde fonctionne. Je suis une femme noire tous les jours, et je n’ai aucune confusion par rapport à ça. Ca ne m’inquiète pas et je n’ai pas besoin d’avoir une discussion sur ce que je dois ressentir en tant que femme noire, parce que ça ne me rend pas plus faible en soi. »

Comme dans Grey’s anatomy, la race des personnages et leur appartenance à une quelconque communauté ne sont ici presque jamais évoquées. Au cours de la deuxième saison de Scandal, dans une scène de l’épisode «  Happy Birthday, Mr. President”, Olivia Pope dit ainsi se sentir comme “Sally Hemings et Thomas Jefferson”, référence historique sur la relation entre une esclave noire et le 3e Président des États-Unis. Une phrase que Shonda Rhimes a voulu inclure à trois reprises dans la série avant de la retirer à chaque fois. Finalement, celle-ci a été incorporée dans un flashback aux prémisses de la relation de l’héroïne avec Fitzgerald Grant. « Je ne pense que qu’il soit nécessaire de discuter de la race quand une femme noire a une relation adultérine avec le président blanc des Etats-Unis. La situation parle d’elle-même », a-t-elle conclu.