Toutelatele

Sébastien Folin

Joseph Agostini
Publié le 07/04/2003 à 00:14 Mis à jour le 14/03/2010 à 16:16

La tour de verre de TF1 brille de mille feux, en cette chaude après-midi de printemps. Sébastien Folin, le monsieur météo de la chaîne, m’attend dans un salon cossu, au cinquième étage. Après un passage remarqué dans Le grand concours des animateurs, l’homme, d’origine réunionaise, vient d’accéder à la présentation de Vidéo gag, en lieu et place de Bernard Montiel. A 33 ans, il pourrait fort être parmi les grands show men de demain, avec son style funky, entre sérieux et fantaisie. Entretien.

Joseph Agostini : En arrivant à Paris de votre Réunion natale, rêviez-vous de présenter la météo sur une grande chaîne de télévision ?

Sébastien Folin : Sur Antenne Réunion, j’avais déjà présenté la météo pendant six ans ! TF1 m’a remarqué lors du Festival de la météo d’Issy Les Moulineaux en 1997. A ce moment là, je souhaitais vraiment poursuivre ma carrière dans la réalisation et ai refusé leur proposition. En 2000, je suis finalement revenu sur ma décision. A ma grande surprise, la chaîne me voulait encore ! La météo est un excellent tremplin. TF1 m’a laissé du temps et de la liberté pour m’y installer.

Prendre la relève d’Alain Gillot-Pétré, n’est-ce pas périlleux ?

Gillot avait l’art de la facétie. Il pouvait parler de tout à l’antenne, en improvisant parfois de manière spectaculaire. Il peut m’arriver de prendre exemple sur lui, mais j’ai un style personnel, que je cultive sans me référer au sien. Périlleux ? J’ai eu la chance d’avoir avec moi des gens patients et bienveillants. Si TF1 est une chaîne commerciale, dont le seul but est de faire du profit, ce n’est pas pour autant qu’elle n’aide pas les nouveaux venus. Au début, on enregistrait mes bulletins pour me mettre à l’aise !

Comment définiriez-vous votre style ?

J’essaie d’être fantaisiste et pertinent à la fois. Quand il y a du soleil sur toute la France, j’invente une manière originale de le dire. Cela dit, je sais que les téléspectateurs viennent chercher l’information. Il faut être drôle et léger, quand l’actualité le permet. Il y a évidemment des limites à respecter, sous peine de lasser le public.

Vous divertissez le public tant et si bien, que TF1 a décidé de vous confier l’animation du culte Vidéo Gag. Heureux ?

Heureux et flatté. Vidéo Gag est une émission de divertissement familiale. Les premiers jours de tournage se sont très bien déroulés. Olivia Adriaco est une fille charmante.

En tant que téléspectateur, êtes-vous accro à Vidéo Gag ?

Disons que je n’ai aucune honte à la présenter. Mon boulot, c’est de rendre une émission digeste. Point final. Je me destine à devenir un animateur populaire et ne crache pas dans la soupe. Je suis hyperchanceux d’avoir l’opportunité d’animer un programme si grand public !

Vous ne posez donc pas « votre cul sur une banquette pour toucher un paquet » (Propos de Bernard Montiel autour de Vidéo Gag sur RMC Info, qui ont entraîné son licenciement, ndlr) ?

Sébastien Folin : Je connais les objectifs de TF1 et ne me leurre pas sur la qualité de l’émission que j’anime. A partir de là, où est le problème ? Je n’ai aucun état d’âme à animer Vidéo gag. Refuser aurait été un affront lancé aux gens qui croient en moi et souhaitent utiliser mes talents. J’ignore ce qui a motivé Bernard Montiel à tenir de tels propos, mais je ne suis absolument pas de son avis.

La France raffole des étiquettes. Celle de Vidéo Gag doit être particulièrement coriace.

A cinquante ans, je ne veux pas gratter à la porte des patrons de chaîne pour leur supplier d’animer des émissions. Je saisis ma chance et m’en remets au destin. Jean-Pierre Foucault est une des mes références dans ce métier d’animateur populaire. Il s’est essayé à tous les styles de divertissement, des jeux aux variétés. Il a surmonté les étiquettes ! Règle numéro un : ne pas cultiver la parano !

Sébastien Folin, quelle est l’émission qui vous correspondrait le mieux ?

Pour le féru de musique que je suis, l’équivalent de Taratata ou de Trafic.musique me comblerait. J’aimerais un jour pouvoir réaliser des clips en montant ma propre boîte de production. Mais chaque chose en son temps. Une émission musicale sur TF1 me semble être très difficile à imposer. Travailler sur cette chaîne suppose avoir conscience de ses impératifs commerciaux !