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Série Séries : Crossing Lines et Moone Boy laissent place à la 10e journée de la création

Claire Varin
Publié le 05/07/2013 à 13:35 Mis à jour le 30/09/2013 à 17:39

Mercredi 3 juillet s’est ouvert la seconde édition de Série Séries à Fontainebleau. Ce festival, fait par des professionnels et dédié aux séries européennes, s’anime autour de projections et de rencontres faisant état de la situation de la création française et des pays de l’Union.

Lors de sa première journée, les festivaliers ont pu découvrir des séries comme Mr Selfrige (série historique anglaise d’Andrew Davies, avec Jeremy Piven) ou encore la jolie comédie irlandaise, Moone Boy de et avec Chris O’Dowl (Mes Meilleures amies), en présence du réalisateur Declan Lowney. Ce dernier, qui a signé des séries comme Father Ted, confiait son sentiment sur le succès et la qualité des fictions britanniques. Il affirmait que ces dernières années, les professionnels ont observé les créations américaines, en particulier celles de HBO et ont su s’en inspirer. Il ajoutait que l’arrivée de Sky Channel (diffuseur de Moone Boy), (« qui a beaucoup d’argent »), avait changé la donne, notamment pour les comédies. Selon le réalisateur, « BB2 et Channel 4 découvrent les talents et Sky sait ensuite les optimiser ».

Le public a également pu suivre des tables rondes autour du programme court Ma Meuf (création originale pour HD1, actuellement en diffusion) et de Crossing Lines , en présence des producteurs Tim Halkin, Moritz Polter (Tandem Communications) et Caroline Roux (TF1 production). Cette coproduction franco-allemande, vendue dans 165 pays, créée par Edward Allen Bernero (New York 911, Esprits criminels) et Rola Bauer (Tandem Communications), est actuellement diffusée sur NBC et fera l’événement sur TF1 à l’automne, avec Marc Lavoine et William Fichtner en tête d’affiche. Tim Halkin a expliqué que l’idée de ce procedural sur une brigade policière internationale était venue des dirigeants de StudioCanal (actionnaire majoritaire de Tandem Communications) et qu’une fois le projet lancé, Canal+ l’avait refusé car le genre ne correspondait pas à la ligne éditoriale de la chaîne, conseillant alors aux producteurs de s’adresser à TF1. Caroline Roux confiait, de son côté, que le nom de Bernero avait été déterminant dans leur engagement sur la série.

La coproduction internationale était également parmi les sujets évoqués, ce jeudi, lors d’un débat où les européens étaient invités à juger la création TV française. Il s’agissait des problématiques d’exportations, dépendantes de trois valeurs : la langue, le genre et le nombre d’épisodes (restreints concernant la production hexagonale). Malgré les présences de la documentariste Jihan El Tahri, la productrice Réa Apostolides (venue dire que la Grèce ne diffuse pas de fictions françaises, leur préférant les productions turques auxquelles le public s’identifie davantage) et de Dominic Schreiber, responsable du développement international de Channel 4 (la chaîne a diffusé Les Revenants), le regard - la parole - sur l’exportation a surtout été porté par des Français. « Dire que dans cinq ans, la coproduction internationale sera la panacée, je n’y crois pas du tout » a notamment affirmé le producteur d’EuropaCorp, Thomas Anargyros. « Ce que nous faisons actuellement relève de l’expérience. Ce sont des prises de risque insensées. »

En effet, ce jeudi matin, certains assistaient à la projection de la très bonne série danoise Rita (achetée par Canal+), créée par Christian Torpe et portée par la comédienne Mille Dinesen, incarnant une professeure rock’n’roll, une femme blessée et mère célibataire de trois enfants. Tandis que d’autres préféraient l’ouverture de la 10e journée de la création TV, organisée par l’Association pour la promotion de l’audiovisuel (APA), avec Public Sénat.

Cette journée s’est donc déroulée autour de trois débats, parfois animés. Notamment, en fin d’après-midi, lorsqu’il s’est agit de politique européenne et d’exception culturelle, en présence du vice-président de la Commission Européenne, Antonio Tajani. Ce dernier, ayant soutenu l’exception culturelle à Bruxelles, s’est efforcé de défendre les récentes déclarations de José Manuel Barroso, clamant un « malentendu ». La discussion, animée par Jean-Pierre Elkabbach, a tourné au débat gauche-droite entre David Assouline (PS) et Nathalie Kosciusco-Morizet (UMP). Quitte à négliger l’écoute du point de vue du Danemark qu’était venu défendre Claus Hjorth, directeur de recherches et de stratégies de l’institut du cinéma danois.

Vendredi 5 et samedi 6 juillet, les curieux pourront notamment voir Utopia (GB), Downton Abbey (GB), Death of a Pilgrim (Suède), Un village français (France), Clan (Belgique) ou encore en exclusivité, 15 minutes de la saison 2 de Real Humans (Suède).