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Smackdown, Main Event... les coulisses du catch avec Christophe Agius et Philippe Chéreau

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 06/07/2013 à 18:17 Mis à jour le 11/07/2013 à 14:06

Christophe Agius et Philippe Chéreau, deux prénoms et noms qui ne forment qu’un. Les ménagères et autres poupons épargnés peuvent ne pas les connaitre. Pourtant, les deux francs parleurs forment un féroce duo de commentateurs parmi les plus en vue du PAF. Ce sont les voix du Catch en France depuis plus de onze ans.

En effet, ces deux gaillards - l’un plus que l’autre - au « physique de radio » soumettent leurs cordes vocales à rude épreuve lors d’intenses journées de commentaires des événements de catch sur AB1. Parmi eux, les Smackdown - tous les samedis à 20h40 - et le Main Event - tous les vendredis à 20h40 - de la WWE ou encore les Pay-Per-Views , choc ultime où se règlent les inimitiés portées à ébullition au cours de la saison. Sans oublier Catch Off , la série intimiste des commentateurs chaque mardi à 22h35 sur RTL9 et à 20h35, avant le Smackdown d’AB1. Leurs voix résonnent donc sur les antennes du groupe AB, sur RTL9 ou encore NT1, autant dire, partout où les colosses veulent en découdre. Ils interprètent également leur propre rôle dans le film Les Reines du Ring de Jean-Marc Rudnicki, en salles depuis le 3 juillet.

Des journées pouvant atteindre jusqu’à 11 heures de commentaire (le record) remplissent en partie les cases de leur emploi du temps pour alimenter les évènements de la semaine à venir. Emprisonnés dans des cabines capitonnées, les deux pensionnaires portent un micro-casque pour communiquer avec le monde extérieur - l’ingénieur du son se trouvant dans la pièce d’en face - et restent les yeux rivés sur l’écran pour suivre le match.

De là s’en suit un marathon que les deux habitués finissent sans essoufflement, mais avec la satisfaction du travail accompli. Entrés dans l’arène, les deux complices enchainent les tournures de phrases, les expressions, les informations et les montées en gamme avec une précision d’orfèvre en faisant preuve d’une répartie exemplaire nourrie de « mauvaise foi, de suspense et d’humour ».

Ils décryptent l’engouement grandissant autour du catch en France, élevé par un public aux abonnés présents. Cette grande visibilité n’empêche pourtant pas la « perpétuelle recherche d’un public nouveau », à même d’apprécier le spectacle comme on suit un feuilleton.

La complémentarité historique des deux hommes provient du fait que Philippe Chéreau s’adresse au « téléspectateur lambda » quand Christophe Agius parle « au captif » c’est-à-dire qu’ils tentent « d’intéresser les nouveaux et de ne pas ennuyer les anciens » via un échange fusionnel.

Avec leur voix naturelle, moins saisissante que celle agissante derrière le micro, les deux commentateurs expliquent en quoi des figures comme Hulk Hogan ont réussi à « démocratiser le catch » et comment ce « divertissement constant » a su saisir de nouveaux adeptes en mariant « la commedia dell’arte avec les enjeux sociétaux ».

En effet, les nouveaux adeptes de ce sport spectaculaire assimilent la scénarisation permettant des scènes abruptes comme celle de l’employé frappant son patron ou de la femme trompée éprise de vengeance envers son compagnon. Christophe Agius définit, d’ailleurs, cette dramaturgie comme un «  Soap Opéra athlétique  ».

Alors oui, « il n’y aura pas de calinous » - fait avéré lorsqu’on voit la prise de la corde à linge - dans ces combats réguliers, exécutés avec des précautions d’entrainement. Tant que ces deux compagnons formeront un indissociable duo, les bandes-vidéo montées des combats ne cesseront pas de défiler au rythme des accentuations tonales.