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Sophie Davant

Alexandre Raveleau
Publié le 20/06/2005 à 00:42 Mis à jour le 09/05/2011 à 14:54

Une rencontre avec Sophie Davant, c’est tout un programme. Fort
Boyard, la Piste de Xapatan
, la Météo, les succès s’amoncellent. Derrière ce rideau de gaîté se cache une personnalité empreinte aux doutes. Sophie Davant, vue des coulisses, en toute intimité...

Alexandre Raveleau : Claire Dabrowski (Directrice des magazines de France 2, ndlr) vous présente comme « emblématique de la femme de 40 ans, bien dans ses baskets, à la fois douce et attentive ». Est-ce une image fidèle ?

Sophie Davant : Ce n’est pas seulement l’image que je veux donner de moi, c’est aussi ce que je suis. C’est au programme me permet d’être complètement naturelle à l’antenne. Alors 40 ans, oui ! (rires) Pour le reste, je me sens proche de toutes les femmes. J’ai en tout cas les mêmes problèmes.

Alexandre Raveleau : Cette femme-là est-elle à sa place sur la grille de France 2 ?

Sophie Davant : Je suis très fière de présenter un magazine quotidien et en direct. Peu de femmes peuvent se prévaloir de ça. La chaîne me confie également des premières parties de soirées intelligentes, comme la Journée de la femme ou le Téléthon, qui me permettent de m’épanouir toujours plus. C’est vrai que C’est au programme pourrait s’exporter en fin de matinée ou ailleurs encore, mais tout va pour le mieux. Je ne suis pas du tout lasse de ce fond de commerce ! Et surtout, personne dans l’équipe n’a l’impression de pointer à l’usine. A priori, on sera de retour à la rentrée.

Alexandre Raveleau : Fermez-vous la porte aux propositions extérieures ?

Sophie Davant : Quand vous êtes bien quelque part, vous n’êtes pas à l’affût des propositions extérieures. Si quelque chose vient à moi, pourquoi pas ? Je ne suis pas stupide et étudie les propositions qu’on me fait, bien sûr. Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu l’envie de quitter le service public.

Alexandre Raveleau : Côté femme, vous êtes plutôt tranquille. Les divertissements, c’est pour Daniela Lumbroso. Le reste, pour vous ?

Sophie Davant : Si vous dîtes ça, c’est formidable ! J’ai toujours travaillé sur la longueur, et c’est sans doute pour ça qu’on me propose des émissions de prime time. Je pense qu’il faut du temps pour devenir un bon animateur. Alors bien sûr, il y a plein de gens qui débarquent très vite aujourd’hui, mais ils disparaissent tout aussi rapidement. Ne restent que les fidèles. En vieillissant, j’ai compris ce que je ne voulais plus animer. Moi, j’aime écouter les gens, j’ai de l’empathie, je veux faire passer des messages. Je me situerais entre Mireille Dumas et Jean-Luc Delarue.


Alexandre Raveleau : Votre image est très liée au service public. Le quitter vous mettrait en danger ?

Sophie Davant : En danger ? Non. Si l’émission vaut le coup pourquoi pas. Je n’ai jamais refusé de prendre des risques. La base du problème c’est, encore une fois, de savoir si on est bien là où on est. Moi de toute façon, je ne veux pas partir. A force de longévité, on devient un peu emblématique d’une chaîne. C’est déjà pas si mal !

Alexandre Raveleau : Au dîner annuel des animateurs de France 2, qui est à votre table ?

Sophie Davant : En général, c’est un buffet ! (rires) Je discute avec tout le monde, tous les copains, Olivier Minne, Thierry Beccaro, Gérard Holtz, William Leymergie, tous les animateurs de la Météo aussi... J’ai beaucoup de respect pour Bernard Pivot, et puis tous ceux qui ont plus d’expérience que moi.

Alexandre Raveleau : Ce sont tous les routiers de l’antenne. Que dire de Laurent Ruquier, Thierry Ardisson ou Jean-Luc Delarue ?

Sophie Davant : Thierry Ardisson j’adore ! Je vais toujours avec plaisir à ses émissions. C’est quelqu’un que j’apprécie de plus en plus. On commence tous à entrevoir sa vraie personnalité à l’antenne. Laurent Ruquier est un garçon charmant, audacieux aussi. C’est avant tout un créatif. Ces trois-là sont des personnes quand même ancrés sur le service public !

Alexandre Raveleau : Quel concurrent n’avez-vous jamais réussi à dépasser ?

Sophie Davant : Moi-même. Je manque de confiance en moi. Je continue à douter de mes capacités. Je suis sûr de pouvoir donner plus que ce que je fais, d’aller encore plus loin. Encore faut-il que je me fasse confiance. Maintenant, mon adversaire principal, c’est moi. Je dois devenir un peu plus maître de mon destin.

Alexandre Raveleau : En créant votre société de production ?

Sophie Davant : Pourquoi pas. En tout cas, je voudrais monter des projets d’émissions et les défendre jusqu’au bout. On est toujours venu me chercher. c’est sans aucun doute ma chance. J’ai aussi des envies d’écriture. Le comble du luxe, c’est de toute façon de vivre de sa production personnelle. Les gens les plus riches sont ceux qui ne dépendent que d’eux-mêmes. Mais je n’en suis pas encore là.


Alexandre Raveleau : Le dépassement de soi, c’est pourtant une notion que vous transmettez à vos invités au quotidien !

Sophie Davant : Le dépassement de soi, je connais ! Au Téléthon, ce n’est pas une courbe d’audience qui vous sanctionne le lendemain, mais un compteur qui monte ou non en direct. C’est une épreuve très éprouvante, mais fantastique.

Alexandre Raveleau : L’air est-il vraiment « plus vif sur France 2 » ?

Sophie Davant : Je n’ai respiré que l’air de France 2 ! Dans mon environnement personnel ici, je prends plus encore qu’une bouffée d’oxygène ! Je n’ai pas l’impression de croupir. Plus les années passent et plus j’ai le sentiment d’être vive. Soyez-en sûr, j’en ai encore sous la pédale, comme on dit !

LA RONDE DES METIERS

Alexandre Raveleau : Vous animez le Téléthon. Vous pouvez devenir chercheuse ?

Sophie Davant : J’aurais adoré être docteur, chirurgien, ou médecin humanitaire. C’est le plus beau métier du monde. Je suis très admirative de Bernard Kouchner, Médecins du monde. Alors, pourquoi je ne l’ai pas fait ? Parce qu’au moment de passer mon bac, ma mère est tombée malade et j’ai été un peu dégoûtée de voir la médecine impuissante. Je crois vraiment que c’est ce que j’aurais aimé faire.

Alexandre Raveleau : Vous avez chanté un Gamin de Paris sur le plateau de la Chance aux chansons. Chanteuse ?

Sophie Davant : Non. Franchement non. J’adore la musique mais là, c’est pas mon truc !

Alexandre Raveleau : Vous avez joué dans Un fil à la patte pour France 2. Actrice ?

Sophie Davant : Je me suis trouvée des dispositions pour le faire en tout cas ! Alors pourquoi pas. Pour Un fil à la patte, je n’ai accepté qu’un petit rôle par manque de temps. Au final, j’ai regretté d’en faire si peu... C’est une expérience à vivre.

Alexandre Raveleau : Vous avez parlé des femmes fontaines chez Thierry Ardisson. Sexologue ?

Sophie Davant : Il n’y a pas de sujet tabou. C’est un thème que nous avons abordé sur France 2, et c’est d’ailleurs pour ça que j’en ai parlé sur Paris Première. Ce n’est pas une expérience personnelle ! Et d’ailleurs, personne autour de la table ne savait ce que c’était ! Thierry Ardisson, Philippe Bouvard et Laurence Boccolini en tête !

Alexandre Raveleau : Vous avez présenté Sportissimo avec Gérard Holtz. Compétitrice ?

Sophie Davant : J’ai fait beaucoup de sport dans mon enfance, du tennis, du basket... Avec ma taille immense et mon physique incroyable ! (rires) J’avais un grand-père qui était l’un des précurseurs du basket, dans le sud-ouest, donc toute la famille s’y est mise. Et tous avec 1 m 65 ! J’ai cet esprit de compétition. Je suis bonne joueuse, mais coriace !