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Star Academy : « On ne pourra pas inventer des clashs s’il n’y en a pas »

Robin Girard-Kromas
Publié le 06/12/2012 à 17:13 Mis à jour le 07/12/2012 à 13:59

Chef de projet de la nouvelle Star Academy « Revolution », Brice Juigné poursuit sa carrière chez Endemol après avoir endossé la même responsabilité sur Secret Story 5. L’accroc Carré Viiip oublié, il revient pour Toutelatele.com sur la mise en place du format Star Academy pour NRJ12, de la stratégie digitale à son cahier des charges...

Robin Girard-Kromas : Étiez-vous impliqué dans la Star Academy du temps de TF1 ?

Brice Juigné : Ça fait longtemps que je suis chez Endemol et j’ai travaillé sur quasiment tous les différents postes de l’émission depuis Star Academy 3. Mais c’est la première fois que je suis chef de projet sur le programme.

Les dernières saisons de Star Academy ont moins fonctionné. Quelles leçons en avez-vous tirées ?

C’est compliqué de répondre à cette question. Oui, il y avait une érosion de l’audience qui était évidente dans les dernières saisons, mais c’était aussi à cause de l’arrivée de la TNT. Ce qui est certain, c’est qu’avec cette nouvelle saison, on a préféré choisir un élève vraiment motivé plutôt qu’un autre au potentiel énorme, mais qui vient là parce que ça brille. C’est un retour au principe de base de l’émission : les candidats sont au départ des élèves et non déjà des artistes.

Peut-on s’attendre à un casting « à la NRJ12 », avec des blondes siliconées et des costauds tatoués ?

Non, on a vraiment cherché à avoir des univers différents dans le casting, même si beaucoup de candidats ne se sont pas encore vraiment trouvés artistiquement. Ils rêvent d’en faire leur métier, mais ils ont l’humilité de se dire qu’ils ont encore beaucoup à apprendre. Après, par exemple, il y en a un qui se revendique de la scène rap, mais il chante aussi très bien de la chanson française. Le but c’est que les élèves fassent un peu le tour des genres aussi. On ne se veut pas hype, il faut qu’y en ait pour tout le monde. Ça ira du rap et du rock à la variété. Ce sera la même chose dans notre programmation, de David Guetta à Florent Pagny.

Les quotidiennes passent d’un format 41 minutes à du 26 minutes. Comment allez-vous faire ?

Quand on faisait les quotidiennes pour TF1, il y avait déjà cinq minutes de plateau qu’on ne retrouvera pas là. Pour le reste, il va falloir faire des choix dans ce qu’on va mettre à l’antenne. Les évaluations par exemple, il faudra qu’on comprenne l’exercice demandé et qu’on voie les meilleurs et les moins bons chanter afin que les téléspectateurs puissent juger. La certitude c’est qu’on ne pourra pas montrer quatorze évaluations la première semaine. Et puis, il n’y aura pas de quotidienne le week-end.

Vous reprenez la case horaire des télé-réalité sulfureuses de NRJ12. Quel a été votre cahier des charges pour la chaîne ?

On va simplement raconter qu’il s’est passé pendant 24 heures dans le château. La différence entre un programme enregistré puis remonté, c’est qu’on ne pourra pas inventer des clashs s’il n’y en a pas. Après, on raconte l’histoire qui s’est passée au château. Si des élèves ne s’entendent pas, on le montre, si d’autres tombent amoureux ou font un bœuf de folie, on le raconte aussi. Mais on ne peut diffuser ce qu’on n’aura pas. Et l’académie reste tournée vers le travail. La semaine est rythmée par des cours tous les jours et beaucoup de répétitions.


Comment comptez-vous utiliser le média web : pourra-t-on par exemple regarder l’ensemble des évaluations sur le net ?

Pour l’instant, rien n’est acté, mais c’est dans les tuyaux. Elles pourraient être disponibles le lundi, après le passage du meilleur et les nominations dans la quotidienne. On souhaite que le public puisse comprendre le travail des professeurs et leurs jugements.

Peut-on s’attendre à la commercialisation sur le net des chansons du prime le vendredi matin ?

Non, elles ne seront pas disponibles. Il y a toutefois un dispositif qui va être mis en place pendant l’aventure : chaque semaine, les internautes pourront voter pour leurs chansons préférées du prime. Celles qui auront reçu le plus de votes figureront dans la compilation de l’émission qui sortira le lendemain de la finale.

Nouvelle Star revient le 11 décembre prochain. N’êtes-vous pas inquiet de cette concurrence ?

On ne fait pas la même chose et je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Le but c’est que chacun ait son public. La Star Academy, ce sont des élèves amateurs dans le sens où beaucoup n’ont jamais pris de cours. Ils seront de bons chanteurs, ils ont du potentiel, mais ils vont progresser tout au long de l’aventure. Au contraire, à Nouvelle Star, les candidats se revendiquent déjà comme des professionnels avec des univers bien définis. Nous, nos gamins, ce sont des jeunes qui rêvent de vivre de leur musique, mais pour qui ce n’est pas encore le cas. Ils ont douze semaines pour apprendre à devenir des artistes complets.

On accuse les chaînes de la TNT de recyclage... Qu’en pensez-vous ?

Je souhaiterais simplement remercier NRJ12 de relancer Star Academy, car c’est un format que tout le monde a regardé, qui a bercé beaucoup de gens et qu’on adore chez Endemol. Qu’il reprenne vie sur la TNT, c’est une chance énorme.