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Star Academy > Raphaëlle Ricci

Tony Cotte
Publié le 20/10/2006 à 00:45 Mis à jour le 18/04/2011 à 15:12

Professeure d’Expression Scénique depuis 2001 à la Star Academy, Raphaëlle Ricci endosse le rôle de la « grande méchante du château » avec ses fameux debriefings. Ses remarques franches et directes ne plaisent pas à tout le monde mais son but est de faire avancer au mieux les élèves de l’Academie de TF1. Et en dehors de l’enceinte du château, Raphaëlle Ricci est la même qu’à l’écran : elle ne mâche pas ses mots.

Tony Cotte : Aujourd’hui, le grand public connait la professeure d’expression scénique de la Star Academy mais on en sait très peu sur la manière dont vous êtes arrivée à participer à cette aventure...

Raphaëlle Ricci : A l’époque, je travaillais sur la comédie musicale Les 10 commandements. L’équipe de Pascal Obispo a parlé de mon travail à Alexia Laroche-Joubert. Elle recherchait au départ un prof de comédie. Nous avons ensuite pris rendez-vous. Ce qui m’a plu dans cette aventure, c’était l’opportunité de pouvoir faire découvrir mon activité. Le coaching artistique existe depuis très longtemps aux Etats-Unis et en Angleterre mais assez peu en France.

Tony Cotte : Actuellement, TF1 diffuse la 6ème saison du programme mais c’est en revanche votre cinquième année à Dammaries-lès-Lys. Pourquoi avoir été absente lors de la Star Academy 4 ?

Raphaëlle Ricci : Je me suis dit que j’arrêtais à la fin de la troisième saison. J’avais l’impression d’être arrivée au bout. En plus l’image que l’on avait de moi à l’extérieur ne me plaisait pas. On m’a recontactée à la fin de la quatrième édition pour revenir. Mais j’avais insisté sur deux conditions : avoir une totale liberté d’expression et être libre dans la façon de faire mon boulot.

Tony Cotte : Des rumeurs vous annonçaient au printemps dernier, directrice du château pour cette nouvelle saison. Est-ce un rôle que vous auriez endossé ?

Raphaëlle Ricci : Chaque année je l’entends. Je vais couper court tout de suite : je ne deviendrai jamais directrice de la Star Academy ! Que ce soit bien clair : ce n’est pas mon travail. Je n’endosserai pas ce rôle car je ne suis ni comédienne ni porte-parole de la production. Je suis coach artistique depuis 15 ans et je le resterai.

Tony Cotte : Après deux mois d’aventure, que pensez-vous de cette promotion ?

Raphaëlle Ricci : Nous avons à faire à des créateurs. Il y a beaucoup plus d’auteurs-compositeurs et c’est bien plus intéressant. Les élèves nous font part de leur univers artistique. On commence d’ailleurs à installer leurs compositions lors des primes.

Tony Cotte : Dans votre discipline, qui représente la plus belle évolution ?

Raphaëlle Ricci : Incontestablement Elfy. Elle se révèle de semaine en semaine. Elle revient de très loin. C’est une fille passionnante qui prend de plus en plus de plaisir dans ce qu’elle entreprend.


Tony Cotte : Après le doyen Pascal l’an dernier, il semblerait que vos préférences se dirigent principalement vers les élèves les plus âgés...

Raphaëlle Ricci : Evidemment puisque, dans ma matière, ce sont des personnes qui ont un vécu. Ils ont des choses à dire et savent pourquoi ils font ce métier. C’est plus compliqué avec les jeunes qui habitent encore chez papa/maman. Quand on a 16 ans, je ne pense pas que l’on sache vraiment ce que l’on désire faire d’une façon certaine. On ne peut pas fabriquer ni inventer des émotions. On reste avec eux dans des choses basiques qui ne me passionnent pas.

Tony Cotte : Dans ce cas-là, pourquoi les prendre ?

Raphaëlle Ricci : C’est une question à poser à la production. Je ne m’occupe pas des castings. Après il y a des exceptions. Sur la deuxième saison, Jérémy Chatelain était le plus jeune et pourtant le plus mûr.

Tony Cotte : Seriez-vous favorable à une ouverture des futurs castings uniquement pour les personnes majeures ?

Raphaëlle Ricci : J’y ai toujours été favorable. Il faut avoir les épaules suffisamment solides pour supporter un rythme quotidien de 8 à 12 heures de travail. C’est difficile quand on n’a que 16 ans. Après, pour la danse, le chant ou la comédie, l’âge ne change rien. Mais dans ma discipline, tout est lié aux émotions, qui sont elles-mêmes liées au vécu. Je me retrouve facilement coincée en face de gamins de 16 ou 18 ans.

Tony Cotte : Vos débriefings représentent les moments les plus regardés des quotidiennes. Avez-vous conscience que vos coups de gueule sont une aubaine pour TF1 ?

Raphaëlle Ricci : Je n’emploierais pas le mot aubaine. J’assume totalement ma façon de parler. Très souvent dans les quotidiennes, mes coups de gueule sont sortis de leur contexte. Je passe pour la grande méchante du château. Mais ce n’est pas facile à vivre tous les jours. Je n’ai pas le meilleur rôle. Je ne me dis pas « heureusement que je suis là ». L’émission peut vivre sans moi, la preuve en est avec la quatrième saison.


Tony Cotte : Quand vous dites au sujet de Magalie « les téléspectateurs ont voté comme des veaux »...

Raphaëlle Ricci : (elle interrompt la question) Je n’ai jamais dit une chose pareille ! C’est un mensonge. Je ne sais pas qui en a déduit cela. Mes termes précis étaient « Je ne suis pas d’accord avec le choix du public ». J’en ai marre ! Je ne suis pas si méchante que ça, à l’inverse de ceux qui déforment les propos. Le support qui a publié ça est dans ma black list. On prend du temps à accorder des interviews pour au final obtenir des tissus de mensonges. Je n’ai jamais manqué de respect à personne. Je n’étais pas d’accord avec le public et je savais ce qui allait se produire : les gens allaient voter contre l’avis des professeurs sans suivre Magalie à la sortie de son album. Et ça n’a pas loupé. Elle n’a pas le profil d’une artiste qui est différente de ce qu’on nous propose déjà, à l’inverse de Nolwenn et Elodie.

Tony Cotte : De quel(s) ancien(s) élève(s), êtes vous le plus fier aujourd’hui ?

Raphaëlle Ricci : Il y en a plein ! De la première saison, je suis vraiment fière d’Olivia (Ruiz, ndlr). Elle a réussi à tirer son épingle du jeu et à faire oublier son passage à la Star Academy. Cette émission devient à un moment une punition. Quand vous dites que vous sortez de la Star’Ac, souvent votre interlocuteur a envie de vomir. Pour les autres saisons, j’étais et je serai toujours fan de George-Alain Jones. Patxi, Sofia et Pascal font également partie de mes préférés.

Tony Cotte : Vous parlez de « punition » à propos du fait de sortir de la Star Academy. En avez-vous également souffert professionnellement parlant ?

Raphaëlle Ricci : On me demande souvent ce que je fais en dehors. Quand l’émission n’est plus à l’antenne je continue d’exercer les mêmes fonctions : je coache des artistes soit en enregistrement soit en préparation de scène. Lors de la première saison, j’avais donné quelques noms de personnes avec qui j’ai collaborées. Le problème étant qu’en France, on a tendance à détester tout ce qui est populaire. Je ne communique donc plus aucun nom si je veux encore avoir du travail. C’est bien triste mais c’est comme ça.

Tony Cotte : Vous vous dites « blindée » de ce que les gens peuvent penser de votre personnage public. Mais quand il s’agit de l’avis des personnalités du métier comme Guy Carlier qui vous décrit comme la « seule prof d’expression scénique qui ne soit jamais montée sur une scène » ou encore Pascal Sevran qui vous donne pour seul mérite « d’être la fille de votre mère », cela vous affecte ?

Raphaëlle Ricci : Ca ne m’affecte pas venant de gens qui ne savent pas de quoi ils parlent. Guy Carlier est très mal renseigné. Quant à Pascal Sevran, ça m’a fait rire. Je le connais. Quand j’avais 18 ans, j’étais venue chanter dans son programme. A l’époque, je m’essayais à la chanson, chose que j’ai vite arrêtée pour le bien de tout le monde. Lors de la Star Academy 4, nous nous sommes retrouvés. Il m’a accueillie dans sa loge et m’a complimentée pendant une demi-heure. Il m’avait affirmé que je manquais cruellement à la Star Academy. L’année d’après, il me déglingue un peu partout. Ce monsieur a tout simplement besoin que l’on parle de lui. Mais en fait, ma mère (Alice Donna, ndlr) l’a planté pour une de ses émissions car il n’avait pas été correct. Il s’est donc servi de la fille pour régler ses comptes avec la mère. Tout ça me fait vraiment rigoler.