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Taïg Khris (Ligne de vie) : « Quand j’ai un rêve dans la tête, je deviens monomaniaque »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 14/04/2014 à 12:57 Mis à jour le 20/04/2014 à 12:06

Le champion de roller Taïg Khris, aimanté par les défis au grand air, rencontre le spécialiste mondial de Highline (Slackline à grande hauteur), Andy Lewis. Un challenge très particulier pour le casse-cou qui ne cesse de repousser ses limites. Son objectif pour l’émission « Ligne de vie », sur RMC Découverte, est de traverser le Gemini Bridge dans l’Utah, sur une slackline de 13 mètres, à plus de 100 mètres du sol. Une performance que l’audacieux sportif décortique avec entrain.

Clément Gauthier : Après avoir obtenu un grand nombre de records, pourquoi avoir été si impressionné par la discipline consistant à tenir en équilibre sur une sangle au dessus du vide, le slackline ?

Taïg Khris : Je suis quelqu’un qui n’est pas à l’aise au-dessus du vide, même si j’ai déjà sauté de la Tour Eiffel. J’ai le vertige et c’est toujours extrêmement impressionnant de se retrouver à 300 mètres de haut, de voir le vide et le petit fil qui tremble dans l’air. Dans mon sport, même si je faisais des choses à risque, j’arrivais à balancer la peur avec du contrôle et de la technique. Là, j’avais quasiment 5 jours pour apprendre à marcher sur un fil sans réelle technique. J’étais aux limites de mes capacités et je devais contrôler à 100% mes peurs pour arriver à traverser les deux montagnes à 100 mètres de haut.

Dans quel état d’esprit êtes-vous parti à la rencontre d’Andy Lewis, le spécialiste de ce sport ?

Je savais que c’était un personnage atypique et exceptionnel. Il va au bout de sa passion et est le meilleur dans sa discipline. Il a basé sa vie autour de ça. Ce n’était pas seulement le challenge qui m’a tenté, mais l’envie d’aller à la rencontre de ce mec pour voir comment il vit. Il m’a fait découvrir des paysages extraordinaires et m’a coaché. Il m’a également raconté des anecdotes d’enfance pleines d’émotion.

Que vous ont appris ces entretiens très personnels partagés avec Andy Lewis ?

C’est bien de voir des gens qui ont une vision différente. Il aime se confronter au risque pour se sentir vivant. C’est contradictoire, car il prend le risque de mourir pour sentir qu’il ne gâche pas sa vie. Quand on comprend ça, c’est troublant. Tout est venu d’un élément déclencheur, un accident quand il était jeune. Il était proche de la mort et s’est rendu compte qu’il ne voulait pas partir de cette terre sans avoir laissé quelque chose. Ça lui a fait changer de mentalité. C’est là qu’il a commencé à travailler pour devenir champion, être unique et sortir du lot.

« Pour le slackline, j’étais aux limites de mes capacités »

Quel regard portez-vous sur les risques que vous prenez pour obtenir des records ?

Quand j’étais plus jeune, j’étais insouciant. Je me suis cassé tellement de choses depuis que, maintenant, j’essaye de mesurer le risque au maximum. Je connais mieux mon corps. J’essaye de tout vérifier, de tout préparer pour minimiser les risques du challenge. Mais il y a un moment où si on veut réaliser des challenges, comme faire du rodéo à cheval en Uruguay, il n’y a pas de demi-mesure. Quand il faut prendre le risque, je mets le cerveau de côté et j’y vais.

Est-ce une nécessité pour vous de surpasser vos limites ?

Complètement. J’ai besoin de réaliser des challenges quels qu’ils soient. C’est dans mes gènes, je rêve et je suis passionné de tout. Quand j’ai un rêve dans la tête, je deviens monomaniaque, je n’arrête pas d’y penser. Je fais tout pour aller au bout de ce rêve qu’il soit sportif ou artistique. Ma récompense est d’arriver à vaincre mes peurs et mes difficultés.

Partie 2 > Son rapport au public et sa participation aux jeux télévisés


Est-ce gratifiant d’être regardé et attendu par les téléspectateurs ?

C’est extrêmement gratifiant parce qu’il y a un travail de longue haleine derrière. C’est la récompense de toutes les années de galère. J’ai galéré dans l’ombre avec des accidents, des fractures, des opérations, des moments de doute, et de la souffrance pendant des années, pour justement réussir quelque chose de grand. Quand je suis en haut de la rampe et que les gens m’applaudissent, j’ai mon « payback ». Ça leur donne des émotions et du plaisir. Je motive beaucoup les gens à aller dans cette direction plutôt que d’essayer d’avoir de la popularité, avec du vide derrière, comme dans les télé-réalités.

Traverser le Gemini Bridge dans l’Utah est-il le plus grand défi que vous vous êtes lancé ?

C’est un grand défi parmi d’autres, car la Tour Eiffel et le Sacré Cœur étaient de sacrés défis. Celui-là fait partie de la liste haute, en troisième position. On est face à nos peurs les plus instinctives. Quand on doit traverser une distance sur un fil, le cerveau sait que ce n’est pas logique et qu’il y a la mort en bas. Même si on veut contrôler la peur, l’instinct de survie prend le dessus et provoque de la panique.

Que retenez-vous de votre voyage en Indonésie pour l’émission Extrême aventure ?

Au-delà de la découverte, j’ai rencontré des mecs qui vivent dans de petites maisons sur pilotis, au bord de l’eau, ou qui vivent à quatre dans une chambre minuscule. Malgré ça, ils sont proches de la nature. Grâce à ces émissions, j’ai découvert des pays, des cultures, des façons de vivre.

« J’ai fait Koh Lanta, Pékin Express et Danse avec les stars, car j’aimais beaucoup le concept »

Vous avez participé à des jeux comme Pékin Express, Danse avec les stars ou Koh Lanta. Que vous ont-ils apporté ?

J’avais besoin d’un challenge pour motiver ma décision. Sur Danse avec les stars, il était artistique. J’adore l’émission parce qu’il y a du travail, des galères et que je me suis surpassé. Splash était aussi une bonne expérience, mais j’étais dans le jury. Il s’agissait de pouvoir parler face au public avec un temps de parole très restreint, être précis sur les commentaires. Ce n’est pas un métier qui s’improvise.

Aimeriez-vous participer à la prochaine saison de Ice Show ?

Non, j’ai fait Koh Lanta, Pékin Express et Danse avec les stars, car j’aimais beaucoup le concept. Je ne veux pas que le public se dise que j’en fais trop, car ça ne fait pas partie de mon ADN. Je ne viens pas de là. Je fais des émissions de challenges comme Ligne de vie et Extrême Aventure. Après, s’il y a une télé-réalité extraordinaire qui sort avec un concept qui me plait, je pourrais le faire.