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Télématin, La Matinale, Morning Café : la guerre du 6/9 à la télé

Mélanie Perrot
Publié le 05/01/2006 à 02:34

A la question, « quelle est la première chose que vous faites en vous levant le matin ? », beaucoup de Français répondront qu’ils allument la radio. A tel point qu’en radio, la case de 6/9 heures équivaut à celle de 20h50 en télévision, on l’appelle ainsi le « prime time ».

Si les programmes télévisés ne soulèvent pas les foules comme les matinales radiophoniques, ils séduisent tout de même un nombre croissant de lève-tôt (+ 150 000 personnes en 2005, entre 6 et 9 heures). Et dans le paysage audiovisuel français, trois émissions tentent de séduire le public dans une case horaire qui n’est pas des plus faciles à occuper puisque le téléspectateur est peu disponible et souvent pressé.

Mais s’il y a une émission qui répond visiblement aux attentes du public matinal, c’est bien Télématin. A l’antenne depuis le 7 janvier 1985, ce programme présenté par William Leymergie rassemble en moyenne 1,5 million de téléspectateurs et réalise 50% de part de marché, avec des pics à 75%. Alternant flashs d’informations, rubriques culturelles et chroniques sur la vie quotidienne, Télématin a été la deuxième émission matinale créée après le 7/9 de Canal +. Une longévité qui perdure et donne des idées à la concurrence.

Sur Canal +, ce sont désormais Stéphanie Renouvin et Bruce Toussaint (successeur de Thierry Gilardi, parti sur TF1 et LCI) qui jouent les réveils matins. Lancée il y a plus d’un an, La Matinale séduit un public croissant et réalise en moyenne plus de 3% de part de marché. Entre 7h et 8h40, les deux journalistes entourés de chroniqueurs - Léon Mercadet, Marie Colmant, Alessandra Sublet, Valérie Astruc et Pierre Mathieu - font le point en direct et en clair sur l’information. Une formule qui marche puisque pour sa deuxième saison, l’émission a enregistré les meilleurs scores sur cette case depuis cinq ans.

Si TF1 et France 3 ne se sont pour l’instant pas lancés dans l’aventure de la quotidienne et proposent entre 6 et 9 heures des programmes jeunesse, M6 a fait le pari du Morning Live depuis juillet 2000. Mais après cinq ans d’existence, le programme n’a plus le succès qu’on lui connaissait. Les animateurs et les formules se succèdent depuis le départ de Mickaël Youn en mars 2002. A l’époque du trublion déjanté, « l’émission qui réveille tes voisins » rassemblait 350 000 personnes, séduisant particulièrement le cœur de cible de la chaîne privée avec une part d’audience de 40% sur les 15/24 ans. Difficile pour la chaîne de renouveler un tel plébiscite.

Le duo Laure de Lattre et Guillaume Stanzyck ont tenté en vain de faire oublier celui qui avait tendance à se mettre « pluskapoil ». Cyril Hanouna tout droit venu de Comédie ! a pris la relève en avril 2003 séduisant en moyenne 200 000 téléspectateurs. Un essai qui n’a pas eu le temps de se transformer puisqu’à la rentrée 2003, M6 a choisi de confier à Max, l’animateur de Fun Radio un nouveau concept pour sa matinale intitulée C’est pas trop tôt.

Aujourd’hui, les téléspectateurs de M6 prennent leur petit déjeuner devant le Morning Café. Emission qui mèle sketches décalés, canulars téléphoniques et informations en tout genre. Côté animation, on retrouve, chaque jour à 6h55, Zuméo, ancien de Tubissimo, désormais seul aux commandes de l’émission depuis qu’Annabelle Milot, (ex-présentatrice météo de Canal+) a décidé de rendre son tablier en début d’année. Une pléiade de chroniqueurs entoure cependant Zuméo parmi lesquels Laurent Artufel, Julie Taton, Magloire et Jérôme Anthony. Une équipe qui satisfait désormais M6. Entre 2003 et 2005, la chaîne a conquis 100 000 nouveaux adeptes et attiré 30% des 15/24 ans présents alors devant leur petit écran.

Sans pour autant détrôner l’émission pionnière Télématin, M6 et plus récemment Canal + peuvent cependant se réjouir d’avoir réussi à conquérir un public des plus difficiles...