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Tété (Music Explorer) : « On ne voulait pas envoyer les gens au casse-pipe ! »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 09/05/2014 à 18:59 Mis à jour le 10/05/2014 à 13:03

Éduqué à la musique par les grands jazzmen, les Beattles, ou encore John Waits, Tété s’est vite intéressé à la guitare qu’il gardera, notamment lors de son arrivée à Paris en 1998, lui ouvrant les grandes portes. Après plusieurs albums au compteur dont le plus récent, « Nu là-bas », et des rencontres enrichissantes, Tété devient parrain pour Music Explorer et s’en va dénicher les pépites de la musique en Amérique du Nord. Rencontre.

Clément Gauthier : Comment avez-vous reçu l’invitation de France Ô pour devenir parrain dans Music Explorer ?

Tété : On m’a parlé de ce concept, que je n’ai pas compris tout de suite, car c’est assez inédit. On m’a entretenu des quatre régions du monde, mais deux étaient déjà choisies. C’était une proposition de rêve pour l’Amérique du Nord, car j’y ai déjà vécu. Ils résument ce que j’aime en musique. Du coup, cette proposition était une sorte de cadeau des Dieux.

Vous avez débuté votre carrière sans télé-crochet et de manière plus spontanée. Comment considérez-vous la nouvelle génération qui mise sur les programmes télévisés pour émerger ?

Je considère ces chanteurs comme mes collègues. Je crois que venir d’un télé-crochet n’est pas un profil en soi. Il y a Olivia Ruiz ou Julien Doré qui en sont sortis. Il est indéniable que ce sont de vrais artistes, aujourd’hui. La vraie question est de savoir si ce sont des auteurs, compositeurs, s’ils ont leur propre univers ou pas. Certains ont, aussi, un charisme particulier, car interprète est un vrai métier. Il y a plein de gens qui ont fait la chanson française et qui n’ont jamais écrit un texte non plus. Je crois qu’il faut avoir la personne en face de soi pour pouvoir se faire une idée.

Pensez-vous qu’il y a de la place pour tous les artistes, venant de milieux très différents, sur la scène française ?

Je pense que la musique est le seul métier où l’on peut être une star aujourd’hui et faire la première partie de son chauffeur le lendemain. En politique, il faut un appareil pour faire quoi que ce soit. En musique, il n’y a pas de règle, tout est permis et je trouve ça génial. On peut rencontrer, tous les jours, de jeunes artistes qui vous transmettent une énergie et vous bousculent dans vos certitudes.

En quoi Music Explorer est-il un programme innovant pour vous ?

C’est un programme qui mêle le documentaire et les soirées dites « de plateau ». C’est un documentaire où l’on va dans les pays des talents pour les rencontrer et mieux appréhender leur culture. Le programme est basé autour de la bienveillance. C’est très important pour moi. L’idée n’est pas de casser des gens, mais d’aller les voir pour qu’ils nous donnent tout ce qu’ils ont et d’essayer de le prendre. On les aide à faire résonner leur potentiel.

« Cette proposition était une sorte de cadeau des Dieux »

Êtes-vous allé en Amérique du Nord avec une idée précise du profil de chanteur que vous vouliez rencontré ?

Ce sont des pays que je connaissais avant, mais je souhaitais en avoir une image différente. Je voulais arriver neutre et être à l’écoute de ce que les artistes ont à proposer. Je crois que deux critères l’ont emporté : la capacité à émouvoir en étant soi et le fait que les gens soient prêts. Certains, très timides, étaient gênés par la présence de la caméra. Je suis un grand timide à la base donc je comprends. Ce n’était pas l’idéal pour ceux-là d’être envoyés sur un plateau de télévision avec douze caméras autour. On ne voulait pas envoyer les gens au casse-pipe.