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The Walking Dead > Charlie Adlard, dessinateur de la BD

Claire Varin
Publié le 30/03/2011 à 14:25 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:42

De passage à Paris pour la promotion d’un nouveau numéro de la BD The Walking Dead, le dessinateur Charlie Adlard a partagé son intérêt pour Astérix, le cinéma et les comic books. Alors que la diffusion de la série The Walking Dead a démarré en France, le dessinateur britannique évoque ses impressions sur l’adaptation de son œuvre sur le petit écran.

Claire Varin : Quelle est votre implication dans la série The Walking Dead ?

Charlie Adlard : Aucune. Si ce n’est une petite participation à l’écran puisque j’ai joué un zombie dans un épisode. Ils n’avaient pas vraiment besoin de moi pour transposer l’univers. Et puis, cela m’aurait empêché de travailler pleinement sur le comic book. Si j’avais rejoint AMC pour une collaboration de deux ou trois mois, ça aurait été trois mois de perdu pour le comic. Ce que je ne voulais pas et puis, je préfère dessiner.

Êtes-vous cependant satisfait de cette adaptation ?

Oui, je suis très satisfait. Je pense que c’est une heureuse combinaison entre une adaptation correcte du comic book, vous donnant tout ce que vous attendez de voir, et en même temps qui raconte sa propre histoire. Il n’y a aucun intérêt à reproduire exactement ce qu’on a déjà lu ou dessiné. Je pense que Watchmen l’a prouvé. Ca ne fonctionne pas. Mais d’un autre côté, on ne peut pas aller dans une direction complètement différente. Il s’agit de trouver le bon équilibre.

Y a-t-il un ou plusieurs comics qui vous ont marqué en tant que lecteur au point de vous donner l’envie de devenir dessinateur ?

Oui, deux en fait. C’est arrivé à peu près à la même période. J’avais six ou sept ans. Je crois que c’était en 1972, en Angleterre, mon père est rentré à la maison avec un exemplaire de The Mighty World of Marvel n°1, un comics hebdomadaire en noir et blanc, qui rééditait les histoires des Super héros des années 60 dont L’incroyable Hulk, Spiderman et Les Quatre Fantastiques. Et à la même époque, il y avait une offre promotionnelle à une station service près de chez moi, qui avec le cumul des points obtenus en faisant le plein d’essence, permettait d’avoir des albums d’Astérix. Je m’en souviens encore très bien, c’était Astérix Le Gaulois, Astérix gladiateur, Astérix légionnaire et Le combat des chefs. J’ai donc eu deux introductions à l’univers de la bande-dessinée, l’américaine et l’européenne.

Quelles sont vos influences aujourd’hui ?

Il y en a beaucoup. Je suis très influencé par les dessins européens et les bandes-dessinées [en français] ainsi que deux ou trois comic books américains. Je suis un grand fan du travail d’illustrations américaines classiques allant des années 50 aux années 70. Une période glorieuse avant que les gens n’utilisent la photographie. Donc oui, beaucoup d’influences, car la vie est une influence.


Vous avez travaillé sur les comics The X-Files, inspiré par l’univers de la série. The Walking Dead est, à l’inverse, une série inspirée d’un comic book. Les séries télé jouent-elles un rôle dans votre travail ?

La série Walking Dead n’influence pas le comic. Je continue de dessiner de la même façon, que la série soit diffusée ou non. Plus généralement, il m’arrive de regarder la télévision, mais je suis très occupé. Je dessine de 9h à 17h puis mes enfants rentrent à la maison et je passe du temps avec eux. Et quand vient le moment où je n’ai plus rien à faire, il est déjà très tard. Je ne me sens pas l’énergie de m’impliquer sur le long terme pour suivre une série télé. Je regarde davantage de films. C’est plus relaxant de regarder une comédie que de se lancer dans une longue et épique série. Cela dit, Lost était sympa à regarder et j’ai vraiment aimé Battlestar Galactica, qui était fantastique.

Avez-vous vu la série britannique Dead Set, sur l’invasion de zombies dans les studios de l’émission de télé-réalité Big Brother ?

Oui, je l’ai regardé parce que j’adore Charlie Brooker, le créateur, et son travail. J’ai lu un certain nombre de ses livres et je regarde aussi ses émissions de télé. Je trouve ce mec hilarant. Dead Set était super et je sais qu’il a cité Walking Dead comme une de ses influences. J’adorerais le rencontrer et lui serrer la main (rires).

Lequel de ces films avez-vous le plus envie de voir : Thor, Captain America, Green Lantern ou Tintin ?

Je pense que le réalisateur le plus intéressant est Kenneth Branagh. J’espère beaucoup de Thor parce qu’il a déjà mis en scène du Shakespeare. Je pense d’ailleurs que c’est pour cela qu’ils l’ont choisi. Et je suis un de ceux qui ont vraiment aimé Frankenstein. Mais j’ai aussi envie de voir Captain America. J’aime l’idée d’avoir gardé la période de la Seconde Guerre mondiale. Et lorsque j’ai vu le costume, je me suis dit que ça pouvait marcher. En revanche, Green Lantern... (rires)

Vous ne semblez pas un inconditionnel de Green Lantern...

En fait, je n’ai jamais vraiment lu ce comic, donc je ne connais que vaguement les basiques... J’irai probablement le voir, mais je pense que le film sera médiocre. Tintin, ce devrait être intéressant. Et puis c’est Steven Spielberg et Peter Jackson. Pour moi, Le Seigneur des anneaux est un peu le « Star Wars » de ma génération. Donc, j’ai de grandes attentes là aussi. J’ai lu tous les albums de Tintin. S’ils se gardent de faire un film hollywoodien qui n’aurait plus grand-chose à voir avec l’univers d’Hergé, cela fonctionnera.