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Thierry Lhermitte : « Paul Maisonneuve est à la limite du salopard »

Tony Cotte
Publié le 25/03/2015 à 18:20 Mis à jour le 08/04/2015 à 12:56

Comment avez-vous réagi quand on vous a proposé Les Témoins ?

Thierry Lhermitte : Tout s’est fait en un après-midi. J’ai lu le scénario et je n’ai pas arrêté jusqu’à la fin. J’ai donc appelé pour accepter. J’ai également regardé Pigalle, la nuit et j’ai aimé les personnages. Ça a contribué à ma décision. À partir du moment qu’un projet m’intéresse, et que je ne l’ai pas trop fait dans ma carrière, je suis content d’y participer. Ce qui m’attire, c’est avant tout d’avoir de bons textes à défendre.

Diriez-vous que c’est votre seul critère ?

En toute honnêteté, quand un scénario est un peu moyen, mais si le rôle est bien, j’accepte. Du moins à condition d’être secondaire. On peut passer un bon moment sans être responsable du film. En revanche, un rôle principal avec un mauvais script, je n’y vais pas.

Quel genre de scènes préférez-vous jouer ?

Avant j’étais persuadé que les scènes d’actions étaient les plus amusantes à faire. Aujourd’hui, je réalise qu’il n’y a rien de plus ennuyeux et froid que d’être un homme marchant dans la neige d’un point x à un point y et de recommencer… J’ai adoré les interrogatoires dans Les Témoins, avec toute leur dureté psychologique. Paul Maisonneuve est même à la limite du salopard…

Vous laissez-vous facilement diriger ?

Quand j’admire le travail d’un metteur en scène, je suggère éventuellement des choses, mais je me laisse diriger. Le regard d’un réalisateur est très important ; ça fait tout. Quand en plus il est scénariste, il sait ce que veut dire chaque image. Moi, je me contente juste de faire les choses sincèrement.

« Je ne vais pas au cinéma et je ne regarde pas la télé »

Hervé Hadmar a conseillé à Marie Dompnier de regarder des séries scandinaves pour se mettre dans l’ambiance. En a-t-il fait de même avec vous ?

Non et de toute façon je n’ai pas le temps. Je ne vais pas au cinéma et je ne regarde pas la télé, à part quelques fictions.

Que vous inspirent ces commentaires qui vous disent « surprenant dans ce rôle » ?

On ne peut pas être dedans et dehors pour juger. Je déteste voir les acteurs si je ne vois pas le personnage, que ce soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir une histoire et de croire aux héros. Dès que l’acteur passe devant, ça ne m’intéresse plus.

N’êtes-vous jamais surpris quand on vous propose certains rôles ?

Je suis juste content quand on me propose quelque chose que je n’ai pas ou peu fait. Au cinéma, ces dernières années, on m’a proposé non seulement moins de rôles, mais en plus des rôles qui ne m’intéressaient pas.

L’engagement est-il différent quand on fait une série sur six heures ?

Le support n’a pas d’importance. C’est comme un gros ou petit bouquin. Ça a été un investissement de trois mois, mais quand c’est bien, c’est bien que ça dure.

Les créateurs parlent d’un parallèle à l’écran et en coulisse avec vos personnages : une illustre figure de la PJ qui travaille avec une jeune flic…

Dit comme ça on a l’impression que c’est Karaté Kid. [Rires.] Marie, tout comme son personnage Sandra, n’a pas besoin d’un mentor. Elle m’a bluffé quand je l’ai vue à l’écran. Je suis très admiratif d’Hervé. Il a réussi à imposer dans sa série une actrice inconnue de l’univers télévisuel. Il a bien fait : elle joue avec une grande vérité.