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Tiphaine de Raguenel (directrice exécutive de France 4) : « Notre principale volonté est d’asseoir une identité pour la chaîne »

Léopold Audebert
Publié le 12/08/2016 à 18:03

Après avoir offert aux téléspectateurs la retransmission de certains sports dans le cadre des Jeux olympiques de Rio, France 4 adoptera, dès la rentrée prochaine, une nouvelle grille au ton résolument plus familial. Pour Toutelatele, Tiphaine de Raguenel, directrice exécutive de la chaîne, est revenue sur l’évolution du canal 14 de la TNT. Rencontre.

Léopold Audebert : À l’occasion des Jeux olympiques de Rio, France 4 prend part au dispositif global de France Télévisions. Quelle a été la logique de la chaîne concernant sa programmation sportive ?

Tiphaine de Raguenel  : Historiquement, France 4 est plutôt la chaîne du rugby et du football féminin. L’idée est donc de l’inscrire dans cette continuité. Par exemple, en plus des résumés sur France 2 et France 3, l’intégralité de la compétition de football féminin, où il y a une grande chance de médailles pour la France, est à suivre sur France 4. De leurs côtés, les autres sports collectifs, le volley-ball, le basketball et le handball, sont à retrouver sur France Ô.

En tant que directrice exécutive de la chaîne, comment qualifiez-vous le nouveau positionnement de France 4, à compter de la rentrée prochaine ?

L’évolution concerne vraiment son ton. Auparavant, nous assumions un côté anxiogène, parfois « coup de poing ». Nous pensons aujourd’hui qu’un ton plus optimiste et souriant est susceptible de rassembler davantage. Pour autant, cela ne nous empêche pas de parler des mêmes sujets. Nous souhaitons conserver de l’émotion et de la sincérité, indispensables à nos yeux.

« Nous pensons aujourd’hui qu’un ton plus optimiste et souriant est susceptible de rassembler davantage »

Quels sont les principaux défis de la chaîne pour la saison à venir ?

Notre principale volonté est d’asseoir une identité pour France 4. Mais cela est aussi vrai pour les autres chaînes de France Télévisions. Il s’agit de l’ambition de Delphine Ernotte. Cela permettra aussi de créer une vraie marque média, qui se diffuse en dehors de la télévision. Nos objectifs d’audiences sont donc doubles : linéaires, mais également digitaux.

Concernant le digital, quel regard portez-vous sur l’évolution de Cam Clash, après sa déprogrammation de France 4 ?

Notre choix n’était absolument pas pensé par défaut. L’idée a été de conserver la marque sur internet, étant donné le succès numérique incroyable rencontré sur ce support. Le numérique permet également au programme d’être un peu plus en rebond avec l’actualité. Il est possible que ce genre de format intéresse aussi la nouvelle logique de chaîne d’information. Dans l’offre d’information de France Télévisions, il y a vraiment une réflexion sur la manière dont l’on s’approprie des formats qui, habituellement, ne sont pas liés à l’information « classique ». Par exemple, la caméra cachée apporte un regard sur un phénomène de société particulier, une tendance du moment ou une problématique d’actualité.

« Il est possible qu’un genre de format comme Cam Clash intéresse aussi la nouvelle logique de chaîne d’information »

En terme d’audiences, quels sont désormais les objectifs de France 4 ?

Nous souhaitons continuer à progresser auprès des enfants, avec notamment notre offre jeunesse, mais également élargir notre public de moins de cinquante ans. Dans le bouquet de France Télévisions, le fil rouge de France 4 a toujours été de s’adresser au public jeune, quels que soient les différents positionnements de la chaîne. Il s’agit d’une perspective essentielle.

Depuis sa création, France 4 a régulièrement mis à l’antenne des formats originaux. Cette dimension sera-t-elle toujours une des composantes majeures de son ADN ?

Aujourd’hui, nous souhaitons vraiment être une chaîne familiale. Mais il est aussi important pour nous de conserver l’idée de créations originales. Nous voulons toujours porter des formats qui n’existent pas ailleurs. Des créations comme Seuls à la maison intéressent d’ailleurs d’autres pays. Notre logique est également d’être en coproduction sur certains formats, afin qu’ils puissent se diffuser à l’étranger. Pour autant, on ne s’interdit pas d’être dans l’adaptation.

« Nous voulons toujours porter des formats qui n’existent pas ailleurs »

Quel bilan dressez-vous concernant l’access prime time de la chaîne, avec la programmation d’Une saison au zoo ?

Nous sommes les seuls à faire ce que l’on fait en proposant le documentaire du réel Une saison au zoo. Nous avons innové sur ce genre, et il fonctionne. D’ailleurs, le programme aura prochainement une déclinaison dans la savane.

En matière de divertissement, quels seront les rendez-vous majeurs de France 4 ?

Les délires magiques, avec Eric Antoine, apporteront par exemple un ton nouveau dans l’humour et la magie. Par ailleurs, même si la thématique du Plein de sensations, les loisirs familiaux, a déjà été traitée sur la TNT sous une forme documentaire, nous avons opté pour un magazine avec un ton plus « crash-test », tout en relatant des coulisses et des émotions.