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True Blood > Sam Trammel

Emilie Lopez
Publié le 12/12/2009 à 18:30 Mis à jour le 15/03/2010 à 19:39

Si sa carrière a débuté sur les planches, à Broadway, où son talent lui a valu une nomination aux prestigieux Tony Awards, Sam Trammell a connu la consécration grâce au petit écran. Depuis bientôt trois ans, cet originaire de la Nouvelle Orléans incarne dans True Blood le rôle de Sam Merlotte, ténébreux propriétaire du Merlotte’s, dans lequel travaille Sookie. Un rôle à contre-emploi pour l’extravagant Sam Trammel, toujours le sourire aux lèvres, et prêt à rire de tout. A l’occasion de son passage en France avec ses acolytes, il revient sur son parcours, la série, ses études en France, et avoue même sans rougir son amour pour La croisière s’amuse ! Le tout, avec un charme aussi déconcertant que celui des célèbres vampires...

Emilie Lopez : Vous interprétez le rôle de Sam Merlotte, patron du bar de Bon Temps dans la série True Blood. Comment avez-vous intégré le casting ?

Sam Trammel : J’ai entendu parler du script, et j’ai tout simplement passé l’audition. Après visionnage, Alan Ball (créateur de la série, ndlr) a voulu me rencontrer. Je me suis retrouvé à l’ultime casting qui se déroulait devant les grands patrons de HBO. Il y avait une vingtaine de personnes, j’étais très nerveux. Nous n’étions plus que quatre pour le rôle, mais les trois autres n’étaient pas bons (rires). Quatre heures après, j’ai reçu un appel m’annonçant que j’avais réussi, et là j’ai hurlé ! C’était très bon !

Par quoi avez-vous été attiré dans ce personnage ?

Je l’aime car c’est un écorché vif. Ses parents l’ont abandonné enfant, ce qui était intéressant pour moi, car j’ai eu une enfance tout à fait normale. Sam est également très mystérieux, on ne sait pas comment il s’est fait tout cet argent, comment il a survécu, s’il a été contraint de faire de mauvaises choses... J’aime jouer et garder ses secrets, qui n’en sont plus vraiment maintenant qu’il s’est ouvert à certaines personnes. C’est dingue de voir à quel point il a souffert. Je crois que la troisième saison à venir sera encore pire, car il partira à la recherche de ses parents biologiques, et ce seront de mauvaises personnes...

Ses souffrances ont souvent été causées par des femmes. Stephen Moyer (Bill dans la série) a déclaré, pour plaisanter, qu’il aimerait voir une relation naitre entre son personnage et Éric (joué par Alexander Skarsgard). Cela pourrait être une option...

(Il éclate de rires) Un ménage à trois ? S’ils m’aiment bien et, si je suis assez bon, pourquoi pas ? Ce sont deux hommes très séduisants !

Les scènes de nu sont nombreuses. Est-ce facile à gérer ?

En étant diffusé sur HBO, on sait qu’il faut le faire. C’est vrai que nous passons beaucoup de temps nu, mais ce n’est pas un problème. Le seul hic, c’est que c’est plus difficile de rester en forme avec l’âge. Il faut presque arrêter de manger ! (rires)

Concernant votre physique, certaines rumeurs ont affirmé que vous aviez des implants de pectoraux...

(Étonné) Qui a dit ça ? Vraiment ? Non, c’est faux. (rires) C’est bizarre un homme avec une fausse poitrine !

Michelle Forbes (interprète du personnage de Maryann) a déclaré, à propos de ces scènes de nu, que pour elle, c’était comme « boire un café entre amis » !

Honnêtement, ce n’est pas grand-chose. Il n’y a que deux problèmes, quand il fait froid : d’un, il faut prétendre qu’il fasse chaud. Et de deux, d’autres choses se passent... (rires) Heureusement j’ai un cache, donc on ne peut pas le voir. (rires)


La série alterne sans arrêt les genres : drame, comédie, horreur, etc. Est-ce difficile pour un acteur de jouer cette palette d’émotion, parfois dans une même scène ?

Il faut seulement penser au moment présent, et pas à l’ensemble. Alan Ball et toute l’équipe feront en sorte que tout cela fonctionne, notamment au montage. On se focalise donc sur nos scènes, et sur le fait d’être vrai. Je pense que c’est la raison du succès de True Blood : le téléspectateur pense qu’il regarde un drama, puis, en un clin d’œil, cela devient sex, ou drôle.

Est-ce difficile de recréer une ambiance, celle du Sud, dans une ville comme Los Angeles, où vous tournez ?

Ce n’est pas évident, mais notre décorateur est incroyable ! Si vous veniez sur le tournage, et voyiez mon bar, même moi je continue à découvrir des petits détails qui donnent vraiment l’impression d’être dans un bar du Sud. Quant aux scènes extérieures, le travail effectué est merveilleux. Mais c’est vrai que c’est un challenge ! Pour ma part, pour m’imprégner vraiment de tout ça, quand je roule pour me rendre sur le tournage, j’écoute soit de la musique, soit différents accents du Sud. Les costumes aident également, par exemple les bottes de cowboy, les jeans serrés (sourire)

True Blood a été critiquée sur la caricature du Sud des Etats-Unis, notamment pour l’accent de la population et leur façon d’appréhender la religion. Quel est votre point de vue en ayant grandi en Louisiane ?

Je ne le savais pas. Le problème de l’accent est toujours difficile, car les acteurs de la série viennent des quatre coins du monde. Donc forcément, nous avons eu du mal au début, mais cela s’améliore au fil du temps. Pour ce qui est de la religion, je ne sais pas si on en a trop fait. Il y a vraiment une « ceinture biblique » aux États-Unis, qui part du Midwest et continue en Louisiane. On peut y trouver beaucoup d’Églises fondamentalistes. Je pense que la série essaye vraiment de donner la parole aux deux partis : la voix des conservateurs du Sud contre celle des vampires, de façon égale. Mais au final, comme notre auteur a un petit parti pris, peut-être que la voix qu’il a choisie est entendue de façon plus positive... C’est naturel.

Dans une interview, lorsqu’on vous a demandé si vous regardiez les sites de fans, vous sembliez presque effrayé à cette idée. Avez-vous des difficultés pour gérer ce succès ?

J’ai, effectivement, peur de lire ce que les gens pensent. Forcément des personnes ne m’aiment pas et je ne veux pas le voir (sourire). Quant à notre succès, c’est plutôt incroyable. Surtout pour la seconde saison. La première a commencé doucement, et, petit à petit, nous avons gagné de plus en plus de téléspectateurs. Ça a vraiment explosé après, c’est dingue, on a commencé à nous reconnaitre partout ! J’étais à New York il y a deux jours et deux Brésiliennes sont venues me demander un autographe. Je n’arrivais pas à y croire ! On avait vraiment l’impression de faire un petit truc et ça s’est propagé partout à travers le monde...

Vous avez étudié à Paris et avez déclaré, à propos des Français : « Si vous faites des efforts pour tenter de parler leur langue, ils apprécient. Mais si vous ne pouvez pas, et que vous êtes discret et pas trop ennuyeux, ils apprécient tout autant ! »...

J’ai dit ça ? Ce n’est pas vrai ! (rires) La première partie de la phrase est véridique, la seconde non ! (rires) J’ai effectivement étudié à Paris, il y a 19 ans, à Censier et Jussieu. C’était très difficile, mais très bon : c’était Paris, la plus belle ville du monde ! Je me souviens lorsque j’ai entendu des Américains parler ici, ils le faisaient beaucoup avec le nez, et ce n’était pas beau !

Parler la langue de Molière est-il en atout avec les femmes ?

Oui ! (Rires) Mais il n’y a pas beaucoup de Françaises à Los Angeles. Par contre avec les Américaines... Le Français, c’est la langue de l’amour... Le seul problème, c’est que je ne sais jamais quoi dire quand on me demande de parler français. (rires)