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Un Dîner presque parfait : la meilleure équipe de France à Lyon, Dijon et Nîmes

Alexandre Raveleau
Publié le 02/08/2011 à 20:50 Mis à jour le 08/08/2011 à 09:20

Stéphane Rotenberg sur M6

Quatrième et dernière semaine de sélection pour Le Dîner presque parfait : la Meilleure équipe de France. Pour la première fois dans l’histoire de l’émission, les 24 meilleurs candidats de l’année ont été sélectionnés pour faire équipe en duo ! Et le challenge est de taille. Cuisiner et recevoir à deux, ce n’est pas la même chose qu’en solo. Pas de choix possible, il faut savoir s’accorder et composer...

La compétition démarre par la ville de Lyon. Sur place, Michèle a découvert qu’elle allait faire équipe avec Boumediene. Elle l’avoue elle-même, « Je suis lente de nature », et aurait bien eu besoin d’un co-équipier dynamique. Ce ne sera pas tout à fait le cas avec Boum’. L’épicurien est plutôt un as de l’animation... Et surtout pas un amoureux de la déco de la table ! Un point d’accord toutefois, le thème : le dîner sera basé sur le cinéma. Au menu « Allez go... ça tourne ! » : le clap de tempura de morilles ou Coupez caramélisé (avec crème brulée aux morilles), avec une souris d’agneau en guise de plat principal. Tenue de soirée exigée !

Chez le coach sportif de Boum’, les deux partenaires ont démarré par la déco, avec projecteurs et bobines. « Elle rigole pas... C’est une machine » avoue le gros bras du duo. « Elle est un peu maniaque ». En cuisine, les minuteurs sont de sortie, mais suffiront-ils ? Boum’ concocte sa souris d’agneau au feeling, tandis que Michèle panique rapidement, à cause de son apéritif au fois gras. Le minuteur résonne. En voiture !

En tenue de soirée, Michèle et Boum’ font connaissance avec leurs concurrents : Armelle / Emmanuel et Nicole / Alexis. Accueillis sur tapis rouge, tous ont été ravis d’être au Festival de Cannes. « On a été accueilli comme de vraies stars ». L‘apéritif se déroule dans un bus à toit ouvert, pas vraiment idéal pour déguster des bouchées... quoique servie dans un panier. « Je n’étais pas très à l’aise. Tous les apéritifs allaient de droite à gauche » critique Nicole.


Retour ensuite sur la terre ferme avec la suite du dîner. Tout le monde s’émerveille en voyant la déco... enfin en façade car dans les coulisses, Armelle avoue qu’elle l’a trouvée « fade ». Pour l’entrée, tout était parfait sauf... pour Nicole, qui n’aime pas le lait. « Ce n’était le grand emballement ». La rusticité de l’agneau de Boum’, avec sa tarte provençale, a ensuite laissé les concurrents baba. « Une réussite totale » pour Alexis. Par contre, l’attente a été « interminable » pour le dessert. La faute aux plaques à induction !

Direction Dijon chez Armelle, le cordon bleu par excellence, et Emmanuel, l’artiste fantasque. Quelques jours avant la compétition, les deux partenaires ont appris à se connaître. La truffière et l’humoriste ont un peu de mal à se comprendre. Emmanuel le redoutait, il ne voulait pas d’un camarade de jeu trop strict. Au final, ce sera la cuisine d’Armelle et l’animation du tête en l’air. Au menu « Ducs en Paulée » : des escargots, du saumon au vin, du veau charolais et une dacquoise au chocolat blanc et fraises. « A ce niveau-là, la compétition va se corser » analyse Nicole à la lecture.

La fonceuse au palet exigeant mène son navire tambour battant derrière les fourneaux. « Je sens que je dois être le chef » avoue Armelle d’emblée. Sérieux cinq minutes, Emmanuel ne loupe effectivement jamais une occasion pour faire le fanfaron. Sa co-équipière est concentrée et ne réagit à aucune de ses blagues. « Garde tes yeux sur la casserole » lui conseille-t-elle. Mais l’artiste a déjà la tête dans son animation : au palais des ducs.

Habillés en tenues moyenâgeuses, les deux hôtes de Dijon accueillent leurs concurrents au son d’une fanfare. Et chacun reçoit son costume. « J’ai pas trop compris au départ » redoutait Boum’. Et en effet, il va falloir grimper les escaliers du monument (327 marches !) pour mériter l’apéritif. « J’ai trouvé ça un peu dur ! » affirme la doyenne Nicole. Et ce n’est pas fini. Nicole se demande si la purée des escargots est maison ! « J’ai pas l’impression... mais bon (...) C’est impossible à la texture » !


La suite des festivités à lieu chez Armelle, au milieu des vignes, dans une demeure « exceptionnelle ». « Sur la décoration, ils ont fait fort », avoue Alexis. Mais « C’est au moins à 99% du Armelle » s’emballe Nicole. Faux ! Emmanuel a tout géré lui-même. Reste que la cuisine d’Armelle ne trouve pas grâce aux yeux des convives. « Ils se sont plantés avec le saumon au vin rouge » va jusqu’à reprocher Nicole. Et la doyenne n’en a pas fini... Elle déteste l’os à moelle, servie avec le plat de résistance ! Serait-elle stratégique ?

Nicole et Alexis sont les deux derniers hôtes du concours. La retraitée à la motivation sans faille fait équipe avec un jeunot. La rencontre entre la cuisine traditionnelle la modernité ! Le choc des générations ! « J’étais prêt à faire des concessions mais là (...) on était mal barré », avoue Alexis. Au final, 100% de la soirée sera un « mix » entre les visions des deux candidats. A Nîmes, le menu « La féria en noir et blanc » sera composé de tapas, asperges sautées, caviar, agneau, wok, crumble et fraises.

A domicile, Alexis accueille sa partenaire dans la bonne humeur... Durera-t-elle ? La seule vision de la déco laisse planer un doute chez Nicole. Trop de modernité à son goût. « Je voulais faire quelque chose de très droit, très carré », avoue Alexis. Et Nicole de sortir sa vaisselle... En cuisine, la relation entre les deux hôtes n’est plus au beau fixe. Pas vraiment coopérative, Nicole fait bande à part en ne gérant que ses plats. Elle joue même les petits chefs intempestifs. « A la fin, j’en avais marre ! J’ai pris sur moi » conclut Alexis face caméra. « Je ne l’écoutais plus... ».

Le dîner du duo commence par les arènes de Nîmes. Sous le soleil, l’apéritif ne pouvait pas mieux se dérouler qu’au milieu d’un tel décor. « On a réussi notre challenge » se réjouit Alexis. Mais très vite, Nicole prend les devants, en mettant ses plats en vedette. « C’est une belle équipe atypique » s’amuse Boum’, avant que le flamenco ne vienne enflammer l’ambiance. Entrée, plats, desserts : pas de faute de goût. « Ma cuisson de l’agneau était parfait ! Je ne l’ai jamais réussi comme ça » s’émerveille même Nicole, toute de rouge vêtue.


Après un dernier dîner réussi, Stéphane Rotenberg est venu donner les résultats. Alexis et Nicole « ne préfèrent pas s’avancer » mais s’attendent à 6.5/10. Ce sera finalement 6.2/10. « J’ai peur que ce soit un peu juste » analyse Alexis. Michèle et Boumediene, quant à eux, obtiennent la note de 7.2/10. Armelle et Emmanuel attendent leur score avec impatience. Tout s’est joué à très peu de choses. Ils ont obtenu 6/10. Ils sont donc éliminés.

Dans les locaux d’UTEC, le second round du Dîner peut démarrer. De chaque côté des fourneaux, Nicole et Alexis représentent Nîmes. De l’autre, Michèle et Boumedienne font équipe pour la ville de Lyon. Ils seront désormais jugés par trois chefs prestigieux, un jury de « très très haut niveau » : Cyril Lignac, Jean-François Piège et Georges Blanc. Stress et pression sont évidemment au rendez-vous. « On arrive à un niveau de compétition où il faut tout donner » confesse Michèle. C’est parti pour trois épreuves culinaires, dans le seul but de marquer un maximum de points et atteindre la grande finale nationale.

Tout démarre par un relais. « Aïe Aïe Aïe » s’énerve déjà Boumediene... Nicole est déjà inquiète à l’énoncé de l’épreuve : ce sera du sucré salé ! « Je n’aime pas... » s’inquiète Nicole. « Il faut que la note sucré soit vraiment subtile » donne pour consigne Georges Blanc, triplement étoilé. Nicole et Michèle découvrent le produit imposé dans le garde manger : le canard. « C’est complexe, dans la tête ça bouillonne » analyse Michèle. Nicole, elle, saute sur des pâtes, des champignons et du chorizo. Elle doit choisir les ingrédients salés. A son binôme ensuite de mettre une touche sucrée...

Côté préparation, Nicole « a une sensation de panique » à cause du timing. Les chefs s’inquiètent en la voyant préparer des pâtes aux champignons. Michèle part sur une purée de carottes... mais elle n’a pas beaucoup avancé et laisse le canard pour Boum’. « On est un peu nuls tous les deux sur le timing » confesse la chef en herbe. Boum’ et Alexis passent à l’action. Le premier n’est pas « du tout inspiré », tandis que le second n’en croit pas ses yeux : il va servir des pâtes à des grands chefs !


Dans le garde-manger, une « montagne d’ingrédients » sucrés attendent les deux concurrents. Miel d’acacias, mangue, réglisse, patate douce, sirop d’érable, chocolat... et le temps passe ! Si Boum’ part confiant mais sans conviction, Alexis « improvise ». Il va tenter de préparer une sauce à la mangue, d’inspiration asiatique. « Quand Nicole a une idée en tête, elle n’en fait qu’à sa tête ! » s’énerve-t-il en voyant les pâtes en cuisson. En tout cas, lui a terminé sa partie sucrée. « Et ça ne sert à rien de lui mettre des indices » pour le dressage, elle n’en fait « qu’à sa tête ».

Après un dernier relais de 15 minutes, les deux équipes doivent présenter leur plat au jury. « Sans même se voir ou se parler, nous étions tous les deux accords » sourit Michèle. De l’autre côté, le dressage n’a jamais été l’affaire de Nicole... Et les chefs ne manquent pas de le rappeler, qualifiant l’assiette de « plat de maman », selon les termes de Cyril Lignac. Au goût, les chefs apprécient. « On a envie de terminer » dit même Jean-François Piège. Côté Lyon, Michèle se dit frustrée par la présentation, mais Georges Blanc trouve ça « coloré », bien qu’« un peu mièvre au niveau du goût ». Au final, 2-1 pour Nîmes.

Pas de temps à perdre, le travail sur le canard laisse place à la fameuse cible et ses fléchettes. En tirant les uns après les autres, les candidats sauront quel ingrédient principal ils doivent cuisiner et, surtout, combien sont imposés en accompagnement. A ce jeu-là, Nicole et Alexis obtiennent les Saint-Jacques (imposés par les adversaires) et 17 ingrédients. « Moi, je visais le trois... j’étais démontée » confesse Nicole. Côté Lyon, Boum’ et Michèle prépareront eux-aussi de la Saint-Jacques (également choisis par leurs concurrents) avec 5 ingrédients.


Devant les plans de travail, les 50 minutes de cuisine ne laissent pas beaucoup de place à l’improvisation. Les Lyonnais s’attaquent à un carpaccio de Saint-Jacques à la mangue, avec son risotto à la vanille. Tartare de Saint-Jacques au citron mariné sera le plat des Nîmois. L’ouverture des coquilles et leur nettoyage sont déjà une sacrée épreuve. « C’était dégoûtant... une odeur ! Avec un liquide visqueux... » lâche Alexis. Mais la vérité n’attend pas : Michèle avoue n’avoir jamais fait un risotto ! Boum’ n’en revient pas. C’est elle qui l’avait choisi.

« On ne sera jamais dans les temps » s’inquiète Alexis. « C’est quasi-impossible ». La faute au nombre d’ingrédients ? Peut-être. En tous les cas, pour donner du goût, Nicole n’hésite par à mettre un bon morceau de beurre dans la poêle pour leurs pommes de terre. La cuisine de maman aura-t-elle encore les faveurs du jury... ? A la table des chefs, le plat de Boum’ et Michèle « est extrêmement agréable et frais ». La recette des Nîmois est plus « roboratif ». Le score ne sera dévoilé qu’après la fin de la dernière épreuve.

En 45 minutes, les deux équipes doivent réinventer un plat sucré dans une version salée. Au menu : Ile flottante de poisson pour les uns et Tiramisu au foie gras et morilles / Mille feuilles au saumon et aneth / Guimauve à la roquette et betteraves de l’autre. Les quatre candidats sont en ébullition. Michèle et Boum’ ont mis la barre très haute avec trois recettes pour un plat ! Mais dès le début de l’épreuve, ils doivent faire face au four professionnel qui sonne dans tous les sens. « On a mis au moins cinq minutes à savoir comment il fonctionnait ! »

Chez les Nîmois, le four est également au centre de tous les problèmes. Mais Nicole doit se concentrer sur sa brandade plutôt que s’affoler. Elle servira de crème, au dessus de laquelle seront posés des blancs en neige au piment d’Espelette. En pleine panique, Boum’ confond l’amande avec le parmesan pour ses tuiles ! Heureusement, Michèle s’en rend compte à temps. N’auraient-ils pas vu un peu trop grand ?


« Sur la fin, j’étais un peu trop excitée » analyse la pétillante Nicole. Tout au long de l’épreuve, Alexis a en effet dirigé sa petite brigade et recadré sa camarade, qui n’en peut plus et a bien failli renverser un plat entier ! Le speed semble aussi l’emporter chez les Lyonnais. Boum’ conserve toutefois sa nonchalance habituelle. « On va pas y arriver ! » s’énerve sa partenaire qui hache, mixe, cuit et assaisonne à tout va. « Il nous aurait fallu une troisième personne » sourit amèrement Boum’. 30 secondes ne leur seront pas suffisantes pour dresser trois assiettes.

Pour l’ultime dégustation, Nîmes démarre face aux chefs. « Je suis assez bluffé » sourit Cyril Lignac. « C’est intéressant mais c’est dommage que la soupe de morue soit trop salée » analyse le chef Piège. Les Lyonnais ont une assiette qui donne envie au jury. Mais, ils n’ont pas eu le temps de dresser.« C’est très malin, un très très joli plat » comment Jean-François Piège. Georges Blanc ne sait pas quoi faire. « Que dit le règlement ? ».

Face aux chefs, les deux équipes attendent le jugement final. Après la première épreuve, le score était de 2-1 pour Nîmes. Les Saint-Jacques ont tourné à la faveur de Lyon, avec des styles différents. Côté score, Michèle et Boum’ mènent 3 points à 2. Mais la dernière manche compte double et vire. Et la sentence de tomber : le plat de Lyon n’est pas terminé donc les jurés donnent leurs points à Nîmes. Nicole et Alexis accèdent à la grande finale nationale, jugée par 20 grands chefs étoilés.