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Un si grand soleil : la machine de guerre de France 2 face à Demain nous appartient (TF1) et Plus belle la vie (France 3)

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 17/07/2018 à 14:07 Mis à jour le 23/08/2018 à 17:14

Un si grand soleil sera l’évènement de la rentrée de France 2. Initialement prévu au mois de janvier 2018, le soap de la chaîne publique fera ses armes en même temps que tous les élèves de France, à la rentrée 2018. Caroline Got, la patronne de la chaîne publique, promet des « histoires attachantes » afin de « tisser un lien fort avec les téléspectateurs au quotidien ». La comparaison avec Plus belle la vie sur France 3 ou Demain nous appartient sur TF1 est inévitable, mais la directrice exécutive de France 2 prône la différence. « La série se distingue par la richesse et la diversité des personnages, tout comme la variété des histoires traitées. Les personnages sont forts sur l’ensemble des tranches d’âges et on promet au public des univers très riches ». Les premiers épisodes d’Un si Grand soleil sont en effet à la fois sombres et lumineux avec une intrigue policière qui tiendra les téléspectateurs en haleine. Si France•tv studio (ex-MFP, filiale de production de France Télévisions) n’a pas fait appel à des têtes d’affiche comme Ingrid Chauvin et Lorie Pester pour son lancement, elle mise tout de même sur des visages connus du grand public.

Hall central des studios de Vendargues

Un casting identifié du grand public à un coût moindre

Un grand nombre de comédiens sur Un si grand soleil ont une formation théâtrale, à l’instar de Gary Guénaire, qui joue Théo, l’un des rôles principaux du feuilleton. Il fera ainsi ses premiers pas à la télé. Pour autant, les téléspectateurs de France 2 pourront reconnaître Jeremy Banster (Sous le soleil, Alex Santana, négociateur), Fred Bianconi (Engrenages), Emma Colberti (Extrême Limite, Jeff et Léo, flics et jumeaux, Jamais deux sans toi), Chrystelle Labaude (Section de recherches), Valérie Kaprisky (Le secret d’Élise, Section de recherche) ou encore Mélanie Maudran (Sous le soleil, Les secrets du volcan, Terre de Lumière). Il s’agit d’une véritable force pour Sophie Gigon, Directrice de la fiction daytime sur France 2. Elle œuvre d’ailleurs sur la construction de ce projet depuis maintenant près de deux ans. « On a affiné la ligne éditoriale depuis un an et demi pour trouver une identité propre, éminemment différente de l’offre déjà proposée », concède-t-elle pour éviter les principales comparaisons avec Demain nous appartient et Plus belle la vie. Un si grand soleil vise à tout prix selon elle à montrer une « France contemporaine en allant dans le quotidien des personnages, reflets d’une France inspiration elle ». Rien n’a été laissé au hasard après des mois de réflexions. Dans le soap de France 2, « les personnages peuvent tous modifier leur destin. C’est la ligne de fond de cette série. On a intégré les codes du feuilleton avec du romanesque, du policier, et de la comédie. Tout débute avec une passion interdite il y a 17 ans ».

Studio B : appartement luxueux

Un meurtre pour le lancement d’Un si Grand soleil

À l’instar de Demain nous appartient, le feuilleton de France 2 démarre par un meurtre, celui du meilleur ami d’enfance de Claire (Mélanie Maudran). Inculpée à tort, elle doit alors faire face au capitaine de police Manu (Moïse Santamaria, aperçu dans Engrenages). Dans le même temps, elle retrouve sa famille, qui apprend qu’elle a eu un enfant 16 ans plus tôt avant de fuir en Afrique pour s’impliquer dans l’aide humanitaire. D’une manière générale, les intrigues policières boostent les séries quotidiennes et les équipes de France•tv studio l’ont compris. Plus belle la vie a vu ses audiences décoller après un démarrage calamiteux en introduisant un tueur en série au Mistral, et les audiences de sa concurrente Demain nous appartient sont régulièrement dynamisées par les meurtres et les enquêtes qui en découlent. Il n’est pas prévu que le sang coule à flots dans Un si grand soleil, mais France 2 ne s’interdit rien. Le générique de la série est ainsi en anglais, à l’inverse de ses rivales, tout comme les différentes bandes originales qui rythment les épisodes. Quand Plus belle la vie a par ailleurs voulu faire grimper la température avec l’arrivée des tenues minimalistes de Sabrina (Éléonore Sarrazin), le personnage de Sofia, incarné par Marie Clotilde Ramos-Ibanez, se distinguera par des micro-shorts apparemment savamment choisis par la production.

Studio A : le commissariat

Des studios géants pour un pari risqué, mais mesuré

Trois à quatre intrigues rythmeront chaque épisode, et les arches s’étaleront sur cinq à six semaines, comme ses concurrentes. Trois plateaux tournent en simultané chaque jour, dont deux gigantesques studios installés dans un hangar de 16 000 mètres carrés à Vendargues. Certains des techniciens n’hésitent pas à s’y déplacer en vélo pour gagner du temps. Toma de Matteis, producteur de la série, rappelle qu’il travaille depuis deux ans à la fabrication de ce projet, «  Il nous a fallu trouver un lieu qui ressemble le plus possible à celui des contemporains. La moitié des tournages s’effectue en studio, le reste en extérieur. On a voulu travailler sur une communauté large qui reprend l’ensemble des composantes de la France dans toute sa diversité. On cherche à mettre en avant la sincérité de nos personnages. On a fait des choix visuels et narratifs différents de ce que font nos camarades ». Pour mettre en place ce pari risqué, mais mesuré et calculé, une équipe œuvre au quotidien à Montpellier et ses environs.

Studio B : Chambre d’ado

Un rythme de production effréné

Dans les principaux studios, deux maquilleurs et deux coiffeurs s’occupent de magnifier les comédiens. Un coiffeur et un coiffeur sont également présents sur les plateaux en extérieur. Tous travaillent avec le directeur artistique pour retrouver l’esprit dans lequel il a imaginé le personnage. Une dizaine de personnes est dédiée à l’habillage tandis qu’une autre équipe se charge de toute la décoration sur les tournages. Les faux magazines ou les procès-verbaux factices au commissariat sont fabriqués en interne. Tout doit être cohérent, avec un suivi important des raccords. Les accessoires des personnages, comme un portable, doivent par exemple suivre un personnage tout au long des épisodes. Une vingtaine de personnes s’occupent, quant à elles, de toute la logistique de tournage sur les trois plateaux. Il faut gérer au quotidien avec les autorités compétentes pour obtenir les autorisations de tournage. Avec un rythme effréné de production, personne n’a le droit à l’erreur, au risque de ralentir tout le processus. Les comédiens ne peuvent pas se permettre d’écarts et le nombre de prises est limité. Pour assurer la cadence, des coachs sont ainsi présents sur les tournages.

Board d’inspirations des personnages par le directeur artistique pour les stylistes

Quelles audiences pour Un si grand soleil ?

Les images en boîte sont ensuite envoyées en post-production à Saint-Cloud en région parisienne. France 2 a commandé pas moins de 235 épisodes d’Un si grand soleil. 50 comédiens sont déjà mobilisés sur la série et l’équipe est amenée à grandir au fil des épisodes. Tout a été mesuré afin d’offrir à cette fiction les meilleurs atouts pour être accueilli favorablement par le public. Tout en restant une création française, Un si grand soleil est allé chercher des codes dans des séries étrangères telles que Big Little Lies et 13 Reasons Why pour séduire le jeune public, d’après les aveux mêmes de Sophie Gigon. Reste que la case de diffusion de ce nouveau soap aux grandes ambitions n’a pas été révélée. La direction de la fiction day-time a confirmé que le budget d’un épisode d’Un si grand soleil était inférieur à celui de Plus belle la vie (120 000 euros), pour une case moins exposée que celle du 20 heures. L’objectif affiché est d’attirer le public jeune devant France 2 et sur le digital avant le succès de N’oubliez pas les paroles à 18h40 du lundi au vendredi.

Studio A : Salon