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Unforgettable : Poppy Montgomery, la mémoire dans la peau

Tony Cotte
Publié le 02/01/2013 à 18:48 Mis à jour le 22/01/2013 à 17:33

Pendant sept ans, elle a incarné Samantha Spade dans FBI : portés disparus. Nouveau rôle, nouvelle couleur capillaire : Poppy Montgomery est devenue rousse pour prêter ses traits au personnage de Carrie Wells dans Unforgettable. A l’occasion de l’arrivée de la série en prime time sur TF1, l’actrice australienne est passée par Paris. Rencontre.

Tony Cotte : Vous avez assuré la promotion d’Unforgettable il y a plus d’un an auprès de la presse américaine. Vous recommencez désormais pour le marché européen. Comment ne peut-on pas être lassé par un tel exercice ?

Poppy Montgomery : En adorant l’oeuvre que l’on défend. Faire la promotion d’Unforgettable me tient à coeur et parler des choses qui me passionnent ne me lasse jamais. Ce n’est que du plaisir, d’autant plus quand cela permet de voyager à Paris, Londres et Berlin.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la série depuis sa mise à l’antenne ?

Quand on a commencé, l’atmosphère était un peu plus sombre. Nous avons allégé le tout au cours de la saison, mais nous sommes resté fidèles à l’esprit d’origine. Généralement, une série doit rester en harmonie avec l’univers apporté par le réalisateur du pilote. Le nôtre, ainsi que les premiers épisodes, a été conçu par Niels Arden Oplev, à qui l’on doit le film original Millénium. Il a vraiment instauré son esthétique et nous avons essayé de la faire perdurer.

Il existe deux catégories de téléspectateurs : ceux qui aiment les épisodes « stand alone », que l’on peut regarder indépendamment des autres, et ceux qui apprécient davantage l’aspect feuilletonnant d’une fiction. Au cours de la première saison d’Unforgettable, le meurtre de la soeur de l’héroïne fait l’objet de fil rouge. Cet aspect semble pourtant être très peu exploité...

Je pensais vraiment que la saison se terminerait avec la conclusion de cette affaire, mais seule une partie des révélations a été apportée. Les producteurs ne veulent rien me dire à ce sujet, conscients que je suis incapable de garder un secret. C’est plus facile également d’être dans le flou pour interpréter mon personnage. Sa quête est importante car elle la définit sa personnalité. En tant que téléspectatrice, j’espère que cette intrigue aura cependant sa conclusion au cours de la deuxième saison.

Vous avez déclaré avoir pratiqué le yoga pour vous préparer à incarner Carrie Wells. En quoi cette pratique vous a-t-elle aidée pour ce rôle ?

Je me suis entraînée avec un coach personnel pour appréhender mes cascades, étant donné que j’effectue la majorité moi-même. J’avais donc besoin de beaucoup de force et d’énergie pour marcher sur les voitures, tirer dans tous les sens, courir après les malfrats, les attraper ou encore sauter sur les bateaux qui font naufrage… J’ai aussi au droit à un régime strict. Pendant le tournage, je suis obligé de grignoter toutes les trois heures afin de ne pas manquer de sucre. Mais c’est toujours en petite quantité avec soit des amandes, des pommes, du fromage ou encore des œufs… Et ça marche !

PARTIE 2 : L’avenir de la série vu par Poppy Montgomery


Il semblerait que plusieurs personnes de la première saison ne seront pas présentes au cours de la seconde. Cette décision a-t-elle été prise uniquement pour donner un second souffle à la série ?

Je pense que c’est un cas de figure assez présent, mais ce n’est pas le cas pour Unforgettable. L’action de la saison 2 va se dérouler dans un autre quartier de New York. Ils quittent donc le Queens pour Manhattan. Toute l’équipe autour de Carrie va donc changer, mais Al (incarné par Dylan Walsh, ndlr) va rester avec elle. Ça ne serait pas vraiment crédible d’amener tout le monde sur leur nouveau lieu de travail. En tout cas, c’est excitant de tourner maintenant au cœur de la ville. J’ai hâte !

Le parcours de la série a été impressionnant : CBS l’a officiellement annulée, puis Lifetime a été intéressée pour la récupérer avant que finalement CBS ne revienne sur sa décision. Comment avez-vous vécu toutes ces étapes ?

Tout est allé très vite et j’ai été très occupée. Dès la fin du tournage de la première saison, nous avons enchaîné avec de la promotion, puis, je me suis rendue à Hawaii pour le tournage d’un projet expérimental. Il existe un long-métrage réalisé entièrement avec des téléphones portables. Nous voulions en faire de même pour une série. Nous avons donc développé un pilote, avec l’aide du directeur de la photographie et du producteur d’Unforgettable. Nous avons ensuite constitué une équipe technique et engagé des acteurs. Du coup, je n’ai pas eu le temps de m’intéresser à toutes les tractations en coulisse. Je sais juste que l’on m’a appelée pour m’annoncer l’annulation, puis à nouveau pour me dire que finalement CBS reprenait la série, juste le temps pour moi de finir le pilote à Hawaii et de revenir.

En parallèle, vous avez développé un autre projet avec Neve Campbell (Scream, Sexcrimes) ...

Il s’intitule Sworn to silence. C’est un téléfilm de deux heures que j’ai produit pour Lifetime, mais dans lequel je n’apparais pas. Le tournage est maintenant terminé. En cas de succès, il fera l’objet d’une série. D’ailleurs, c’était assez compliqué à gérer, entre les allers-retours entre Toronto, où avait lieu le tournage, et New York, où je me trouvais pour Unforgettable. C’est du genre policier, mais qui se déroule au sein de la communauté amish. J’ignore encore quand la chaîne le mettra à l’antenne.

PARTIE 3 : Poppy Montgomery revient sur son rôle dans FBI : portés disparus


Revenons sur FBI : portés disparus. En France, la série a rencontré un important succès. Ici comme dans d’autres pays, vous reconnait-on encore pour votre rôle de Samantha Spade ?

Mes cheveux ont tout changé. C’est comme si j’étais une personne différente aux yeux des gens ! Samantha était blonde, les cheveux toujours lisses et constamment habillée en costume. Peu de gens me reconnaissent en rousse. Maintenant, aux États-Unis, on me reconnait uniquement pour Unforgettable. Je devrais peut-être me promener avec une perruque blonde pour voir la réaction des gens...

Anthony LaPaglia garde un souvenir amer de la fin de la série, la qualifiant même de « merdique ». Quel est votre avis sur cette conclusion ?

Je ne me souviens même pas de la fin de FBI : portés disparus, mon dieu ! Que s’est-il passé ? Anthony a une meilleure mémoire que moi visiblement, il devrait venir dans Unforgettable. (rires) Je ne me souviens pas avoir ressenti de la déception par rapport à ça. C’est difficile de vivre la fin d’une série quand elle a duré aussi longtemps. Nous étions très proches les uns des autres. Nous étions de vrais amis, et nous le sommes toujours, plus de deux ans après. Anthony Lapaglia est d’ailleurs le parrain de mon fils. Pour être honnête, je ne rappelle pas de grand-chose concernant le dernier épisode de la série. (Elle marque un temps d’arrêt) Je crois que Samantha et Jack ne finissent pas ensemble ! Et Samantha a un enfant ! Elle finit avec le père… Enfin je crois. Je ne sais plus !

L’annulation par CBS vous semblait-elle justifiée ?

Jouer le même personnage pendant sept ans, c’est long. J’étais prête à passer à autre chose. J’avais eu un enfant quelques mois plus tôt et je m’étais arrêtée très peu de temps entre mon accouchement et la reprise du tournage. J’avais donc envie de prendre du temps pour ma vie de famille. Ça me manque de ne plus voir tous les jours mes anciens collègues, mais je pense que la série est partie au bon moment.

PARTIE 3 : Poppy Montgomery : de J.K.Rowling à la fiction australienne


Si vous deviez choisir une série annulée trop tôt et dans laquelle vous avez joué...

Relativity. C’était une série incroyable, imaginée par les créateurs d’ Angela, 15 ans et Génération Pub. Si je devais en sauver une, ce serait celle-là sans hésiter !

Vous avez incarné J.K. Rowling dans un téléfilm. Avez-vous eu des retours la concernant ?

C’est une femme très secrète. Le téléfilm n’était d’ailleurs pas basé sur une biographie officielle et non autorisée. Au départ, je n’étais vraiment pas sûre de vouloir le faire, mais j’ai lu le livre et j’ai trouvé que son histoire était très belle. C’est un joli exemple pour toutes les femmes à travers le monde. Cette mère célibataire au SMIC a travaillé dur pour réussir. C’est son évolution que le téléfilm racontait. Mais je ne joue jamais dans l’espoir d’avoir un quelconque retour. Je ne lis pas les critiques. J’exerce ce métier pour le plaisir, pas pour les récompenses. Une fois qu’un tournage est terminé, je passe à autre chose et je laisse l’œuvre vivre sa vie...

En tant qu’Australienne d’origine, quel regard portez-vous sur la fiction de votre pays ?

Je regardais assidument Home and away et Neighbours... il y a 20 ans ! J’ai quitté le domicile familial et le pays à l’âge de 17 ans. Depuis j’ai arrêté de regarder les productions australiennes, sans compter qu’elles ne s’exportent pas jusqu’aux États-Unis. Mais j’ai entendu beaucoup de bien de The Slap. Je possède le livre d’ailleurs. Ma mère m’a envoyé la série DVD mais la zone n’est pas la même, je ne peux donc pas la regarder. J’aimerais également pouvoir regarder Underbelly.