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Urgences au top de sa forme sur France 2

Cécile Raigne
Publié le 14/10/2005 à 01:04

Voilà 9 ans que ça dure sur France 2, et Urgences va bien, même très bien. Certes, l’année dernière, les audiences n’étaient plus aussi bonnes qu’au temps de l’apogée et les rumeurs concernant l’arrêt de la série allaient bon train outre-Atlantique. Mais avec l’arrivée de la saison 11 inédite le 4 septembre dernier, la série ne s’était jamais maintenue à un tel niveau d’audience. Comme à chaque rentrée, elle tient même tête aux blockbusters de TF1 et met à mal Fogiel et les magazines de M6.

L’ancêtre des « medical dramas » a conservé sa case historique sur France 2, le dimanche soir en prime time. Et ce sont pas moins de 5,3 millions de téléspectateurs qui ont suivi cette année les deux premiers épisodes de la rentrée d’Urgences, offrant à la chaîne 23% de part de marché, alors que TF1 avait programmé en face Dommage collatéral avec Arnold Schwarzenegger. Panic Room, Erin Brockovich, le Placard, Complots ou encore La mémoire dans la peau n’auront nullement ébranlé Urgences. Ainsi depuis le 4 septembre dernier, 5.2 millions de fidèles suivent assidument les aventures des medecins du Cook County, soit 20.5% de part de marché. En maintenant la série dans la case qui l’a vue grandir, France 2 a fait d’elle un rendez-vous incontournable.

Et pourtant, cette programmation avait tout du pari risqué. En 1996, la chaîne publique consacre ses dimanches soirs au cinéma et manque sérieusement de stock. Ne disposant d’aucun prime time réservé aux séries, elle juge alors Urgences suffisamment solide et fédératrice pour l’installer en prime time bien que la série ait été conçue pour les secondes parties de soirée aux Etats-Unis. Depuis, non seulement France 2 diffuse Urgences à 20h50 mais elle la programme même fréquemment en pre-access pour venir en aide à cette case horaire malmenée.

Créée par Michael Crichton (scénariste de Jurassik Park) et John Wells (New York 911, A la maison blanche), Urgences repose sur un concept infatigable : des dédales d’histoires individuelles vécues dans un théâtre de sang et de douleur, de vie et de mort. La pierre angulaire de l’édifice : des personnages forts, joués par des acteurs charismatiques (De George Clooney à Goran Visnjic). Et quand ils abandonnent le Cook County, la production se charge d’assurer la relève. Cette saison, c’est l’entrée en scène du nouvel interne Ray Barnett, interprété par Shane West (Once and Again), qui prépare le départ de Carter. Seulement, conserver la bonne formule ne suffit pas. Pour maintenir le rythme cardiaque de la série, l’art des scénaristes consiste à lui appliquer des électrochocs salvateurs...

Tout est question de pulsations pour que le téléspectateur ne se lasse jamais. On ne compte plus les guests venus honorer la série de leur passage. Pour la seule saison 11, Ray Liotta (Les Affranchis), Cynthia Nixon (Sex & the City), ou encore Danny Glover (L’Arme fatale). Second traitement pour doper l’audience : les sursauts de l’intrigue. Chaque saison conduit à la suivante par un saisissant cliffhanger. L’année dernière, un spectaculaire accident de voiture mettant en suspend la vie des Dr Chen et Pratt.

Mais aux Etats-Unis, Urgences n’a plus la même stabilité que’en France. Celle qui était devenue une institution voit depuis 4 ans son audience s’éroder. Cette année, c’est au tour de Suzanne Lewis (Sherry Stringfield) de s’en aller. Et les téléspectateurs sont de moins en moins fidèles au poste. Sur NBC, ils étaient 14,4 millions le jeudi 22 septembre pour suivre le début de la 12ème saison, soient 15% de part de marché dans une case très concurrentielle. Déjà fragilisée l’an dernier par FBI : Portés disparus (Without a trace), Urgences a cette fois-ci cédé le pas devant le pilote de la série Criminal Minds. La production est encore sous contrat pour deux saisons, mais elle porte déjà bel et bien sur sa tête une menaçante épée de Damoclès...