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Valérie Damidot (Y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !) : « Je suis grossière, mais pas vulgaire »

Marion Olité
Publié le 29/03/2014 à 14:28 Mis à jour le 09/04/2014 à 16:41

Valérie Damidot, la « maroufleuse en chef » de M6 avec son émission D&Co, se lance un nouveau défi. Dès ce 29 mars prochain à 17h20, elle anime avec sa bande de chroniqueurs un nouveau talk-show baptisé « Y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! ». Elle a répondu aux questions de Toutelatele avec son franc-parler légendaire.

Marion Olité : Pourquoi avoir eu envie de vous lancer dans l’aventure du talk-show ?

Valérie Damidot  : Parce qu’il n’y avait que ça que je n’avais pas fait (rires) ! Non, vraiment, ça fait longtemps que je souhaitais tenter un nouveau truc. Ça fait cinq ou six ans que je les fais chier pour faire mon talk !

Pourquoi le projet a-t-il mis autant de temps à sortir ?

C’est vrai qu’on en a entendu parler depuis les calendes grecques (rires). M6 n’avait plus de talk-show depuis Marc-Olivier Fogiel. Il fallait en trouver un autre qui ressemble à la fois à M6 et à la personne qui allait l’animer, en l’occurrence « bibi ». On a pris du temps pour trouver ce qui nous correspondait vraiment. Ça a été des allers-retours, des pots de vin, des kidnappings (rires)

Comment avez-vous trouvé le concept ?

On l’a concocté avec Alexia Laroche-Joubert (productrice de l’émission, ndlr). Ce qui nous plaisait, c’était de faire des sujets, de défendre un peu l’indéfendable, qu’on se marre aussi tout en apprenant des choses. Bref, que ce soit différent.

Chaque émission traitera de trois sujets d’actualité. Quel est le rôle des chroniqueurs ?

Les chroniqueurs donnent leur avis, et celui qui est en charge du sujet doit expliquer pourquoi il faut par exemple retirer le permis aux vieux, un des sujets du pilote. Il doit convaincre les personnes du public et les gens autour de la table, dans le temps qui lui est imparti. A la fin du débat, le public vote sur l’appli de l’émission pour nous dire s’il a été convaincu ou pas par les arguments du chroniqueur. On aura les sondages, et je vais aussi me servir de Twitter. Mais on ne peut pas le faire avec les téléspectateurs, car l’émission n’est pas en direct. On a 150 personnes dans le public, je trouve que c’est un bon panel.

Quels vont être les types de sujets abordés dans l’émission ?

On a aura un sujet pour coller au plus à l’actu, un sujet sociétal et un troisième beaucoup plus léger, pour rigoler. On apprendra des choses quand même. Ce n’est pas parce ce qu’on se marre qu’on n’apprend rien. Il y aura forcément ce que j’appelle un marronnier, un de ces sujets de société qui revient toujours comme « Est-ce qu’on supprime le Bac ? » ou le retour de la non-mixité à l’école. Dans les premières émissions, on va parler des médicaments. L’émission sera aussi composée de plusieurs petits happenings. Phil a sa chronique qui s’appelle « Les imbéciles de la semaine », Martin Siméon fait un magnéto sur les témoins.

« Mon projet de talk-show, on entendait parler depuis des calendes grecques ! »

Allez-vous également donner votre propre avis ?

Je ne défends pas les sujets. Je ne fais qu’’incarner l’émission. Mais je ne vais pas m’empêcher de donner mon avis, malheureusement (rires) ! Je ne pourrai pas me retenir sur des sujets qui me touchent, comme l’éducation.

Recevrez-vous un invité à chaque émission ?

Oui, et il va aussi donner son avis. Il n’est pas là que pour faire le tapin de sa promo ! Il doit mouiller sa chemise. Il a intérêt à participer, sinon je vais inventer des moyens de pression (rires). C’est un débat et si l’invité n’est pas d’accord, il a le droit de le dire. Par contre, je ne veux pas le mettre dans une position où il se fait agresser. Je ne suis pas là pour mettre à mal les invités, ça ne m’intéresse pas. Je suis là pour qu’ils passent un bon moment. Je n’aime pas tacler les gens que je reçois. Je parle comme une charretière, mais je suis bien élevée (rires). Je suis grossière, mais pas vulgaire.

Partie 2 > La concurrence avec les autres talk-shows

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N’avez-vous pas eu envie de laisser tomber ce projet à un moment donné ?

Je ne baisse pas les bras, ce n’est pas mon style. Et je sais que tout prend du temps à la télévision. Je n’ai jamais lâché l’affaire, ni menacé de partir de M6. On avait envie de faire ça ensemble. Ce n’est parce que je me réveille un matin en me disant « Je vais faire un talk ! », que je dois partir la fleur au fusil. Je voulais que ce soit bien dans les rails.

Ne pensez-vous pas cependant que l’offre des talk-shows est déjà bien assez large ?

Non, pas du tout ! Ils sont tous différents : Antoine De Caunes, Laurent Ruquier, Anne-Sophie Lapix ou Cyril Hanouna ont chacun leur personnalité et un public à eux. Est-ce que vous trouvez qu’il existe trop de magazines télé qui parlent de la même chose ? Le talk-show est un genre qui fonctionne. C’est bien que les téléspectateurs aient le choix.

Votre concept, de par son interactivité avec le public, évoque forcément L’Émission pour tous, présentée par Laurent Ruquier sur France 2 (annulée quelques jours après cette interview)...

Mais notre pilote a huit mois ! Ils sont passés à l’antenne avant nous...

Avez-vous regardé L’Émission pour tous ?

Oui, j’en ai regardé une ou deux. Après, je ne suis pas à 19 heures devant ma télé. Généralement, nous marouflons avec mon collègue ! En même temps, notre talk-show n’est pas totalement pareil que celui de Laurent Ruquier. Oui, il y a des gens qui votent, mais ce n’est pas le même concept.

« Aujourd’hui, une case peinard où tu es sûr de faire de l’audience, ça n’existe pas. »

Que pensez-vous de l’horaire choisi, le samedi à 17h20 ?

Vous savez, le dimanche à 16h30 avec D&Co, je fais entre 1.5 million et 2 millions. J’espère que je ferais autant le samedi ! La télé est une jungle. Je ne sais pas s’il y a un horaire meilleur qu’un autre. Aujourd’hui, une case peinarde où tu es sûr de faire de l’audience, je crois que ça n’existe pas.

Mais il y a plus de monde devant son écran à 19 heures...

Le samedi en access, la concurrence est énorme. Il y a une offre de ouf ! Est-ce que c’est plus intéressant d’être face à des programmes qui sont installés depuis des années, et qui ont déjà leurs fidèles téléspectateurs ? Je ne suis pas sûre. Et puis, on se rôde. Les access démarrent de plus en plus tôt. Aux États-Unis ou en Angleterre, ils correspondent au créneau de 16 heures à 20 heures. Je pense qu’en France, on est en train d’y venir.