Toutelatele

Valérie Maurice

Joseph Agostini
Publié le 25/02/2003 à 00:00 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:53

Exit Nadia Samir, Isabelle Lesieur, Carole Serrat, Elisabeth Tordjman... Ces speakerines des années 80
n’ont pas résisté aux manoeuvres médiatiques, écrasées
par les bandes annonces au look nouveau. Mais Valérie
Maurice, après sept ans de « speakerinat » sur Antenne
2, n’a ni disparu de la circulation ni émigré vers les
départementales du câble et du satellite. Avec Point
route
, elle reste à l’antenne et n’est pas en panne
de projets. Du reste, Valérie Maurice sera l’une des invités « professionnels » de l’émission événement Code de la route : le grand examen, mercredi sur France 2. Pour Toutelatele.com, cette baroudeuse
des écrans revient sur un parcours tout en douceur,
avec le plaisir pour seul carburant....

Joseph Agostini : Arrivée sur Antenne 2 en 1985, vous n’avez plus jamais quitté cette chaîne. C’est à croire que vous
lui êtes indispensable !

Valérie Maurice : Ma longévité s’explique peut être par le fait que j’aime les gens, que je ne triche pas. Tout simplement. Mais faire de la télévision n’a jamais été un objectif dans ma vie ! Lorsque j’étais à Rouen, je
payais mes cours de théâtre en étant speakerine pour
FR3 Normandie. Arrivée à Paris, j’ai continué, avec
toujours en tête le rêve de devenir comédienne. C’est
par la suite que ce métier a vraiment pris toute la
place.

Avoir été speakerine ne vous a t-il pas desservie, à un moment donné ?

Je suis toujours « marquée » speakerine aux yeux de nombreux dirigeants. Pourtant, je suis désormais journaliste à part entière à la rédaction de
France 2, pour laquelle j’ai réalisé de nombreux
reportages, en plus du Point route. J’estime
aujourd’hui avoir assez d’expérience pour animer un
magazine d’information par exemple.

Chroniqueuse attitrée de Matin Bonheur, vous n’avez pourtant jamais animé cette émission. La confiance que vous accorde France 2 n’est-elle pas finalement très limitée ?

J’ai refusé de succéder à Olivier Minne en 1997 ! Matin Bonheur m’aurait demandé trop d’investissement. J’ai une famille, et n’envisageais pas de sacrifier l’éducation de mon fils à ma carrière professionnelle. Avec le recul, il m’arrive de le regretter. C’était à prendre ou à laisser. En ce qui concerne France 2, il est vrai que je ne croule pas sous les propositions en ce moment. Cela dit, je ne suis pas de ceux qui veulent « bouffer de l’antenne » à tout prix !

De Récré A2 à La Nuit des Héros, vous avez franchi toutes les époques télévisuelles. Quel est votre meilleur souvenir ?

Je ne l’ai animée que quelques mois, mais La Nuit des Héros restera une formidable expérience ! Michel
Creton était en plateau et j’arpentais la France pour les défis sportifs de l’émission. Je me souviens d’un saut à l’élastique mémorable, pour lequel j’ai vraiment dû serrer les dents. Après Le Nuit des Héros, j’ai aussi animé La Nuit des Rigolos, en compagnie de Thierry Beccaro, le samedi soir sur France 2. Encore une drôle d’aventure...


Point route est à la circulation ce que le bulletin météo est au temps qu’il fait. Parlez-nous de
ce rendez-vous de France 2.

Valérie Maurice : En 1992, Alain Denvers, alors directeur de l’information, a pensé à moi pour animer ce
rendez-vous. Ce bulletin de deux minutes exige un vrai
travail, et m’a vraiment fait prendre conscience du
danger que représentait la route en France. Il faut
informer, prévenir, alerter les téléspectateurs, en
un temps très limité. Le générique fait à lui seul
trente secondes !

L’émission Code de la route : le grand examen qui sera diffusée mercredi 26 février sur France 2, avec Gaël Leforestier et Patrice Laffont aux commandes, ne vous aurait-elle pas intéressée ?

Bien sûr, et j’y participerai en tant qu’invitée. J’ai pondu un projet grand public sur la sécurité
routière, pour la rendre sympathique, accessible à
tous. Je rêve de mettre une caméra sur un rond-point
pour prendre les gens en flagrant délit d’infraction !
Traiter les risques au volant d’une manière originale
et ludique, voilà une idée à exploiter !

Mis à part la route et ses méfaits, n’y a t-il pas un domaine dans lequel vous souhaiteriez évoluer ?

J’adore les chiens écrasés ! Le fait divers est un truc qui me passionne. J’aimerais partir d’un sujet précis, comme une évasion par exemple, et traiter plus
largement du thème abordé, l’univers carcéral en
l’occurrence. J’ai une passion pour l’investigation,
la recherche. J’aurais adoré animer Témoin N°1.

Lionel Cassan, avec lequel vous avez longuement collaboré dans Matin Bonheur, a mis fin à ses jours cet été en dénonçant la cruauté du monde de la télévision. Quelle morale tirez-vous de ce drame ?

Valérie Maurice : Je crois qu’il faut conserver un équilibre dans sa vie affective et familiale pour supporter cette profession. Lionel était quelqu’un que j’estimais profondément. Il lui manquait sans doute cet équilibre pour en être arrivé là. Personnellement, je
n’accepterai pas de faire n’importe quoi pour passer à
l’antenne ! J’ai refusé le télé achat, et ne souhaite
pas présenter des variétés ou des jeux, s’ils ne
correspondent pas à mes goûts. TF1 a proposé à
Olivier Minne et moi d’animer un reality show de
deuxième partie de soirée, il y a quelques années
(Scènes de ménage, ndlr). Je n’ai pas franchi le pas, et ce n’est pas faute d’avoir été sollicitée.

Valérie Maurice, avez-vous définitivement renoncé à votre rêve de comédienne ?

On ne renonce jamais à ses rêves de petite fille. Je
suis proche de gens comme Dubosc, avec lequel j’ai
fait le conservatoire de Rouen. Si Besson m’appelle,
je suis preneuse ! Je voudrais faire du cinéma, mais ne
refuserais pas une pièce de boulevard, un genre que
j’adore !