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Victoria Abril (Clem) : « Aborder les sujets sociétaux est nécessaire »

Claire Varin
Publié le 08/04/2013 à 20:38

Depuis trois saisons, Victoria Abril est au générique de Clem, la comédie familiale diffusée sur TF1. Lors d’une rencontre avec la presse, l’actrice espagnole a partagé sa vision de la série.

Comment jugez-vous l’évolution de Clem ?

Victoria Abril : Pour moi, c’était important d’aller vers des sujets sociétaux. Le premier épisode de Clem était génial. Il m’a tellement plu que j’ai quitté un film de cinéma pour pouvoir le faire. C’était super parce qu’il a été suivi par des millions de téléspectateurs. La première saison était aussi très bien parce qu’on a développé cette histoire autour de la maternité adolescente. On a tiré le sujet sur trois épisodes. Mais après, j’ai dit attention, soit on commence à développer chaque membre de la famille, soit on tombe dans la redite.

Avez-vous posé vos conditions ?

Non, car tout le monde était d’accord. Cette saison, je me suis demandé si je continuais à dire non au cinéma. Je suis aussi très prise par ma musique. Il fallait que les scénaristes me donnent des choses intéressantes à jouer. Petit à petit, ils m’ont donné des choses, ce qui me permet de ne pas être que la mère de Clem ou la grand-mère de Valentin. Là, je suis une épouse, j’ai un amant, je gagne plus d’argent que mon mari après avoir passé quinze ans à ne pas travailler. On explore des thèmes sur toutes les phases par lesquelles les femmes peuvent passer. À chaque film de 90 minutes, il faut qu’il y ait un début et une fin. Ce sont des films à part entière qui doivent avoir leur point spécifique, leur raison d’être et surtout leurs thèmes sociaux.

Vous attendez la lecture des scénarios avant d’accepter. N’êtes-vous pas sous contrat ?

Non parce que sinon on devient des fonctionnaires. Je signe un par un. À chaque saison, la qualité des histoires et des dialogues m’a toujours retenue. Ça oblige aussi tout le monde d’écrire de bonnes histoires. C’est l’antidote contre la facilité. Pour la saison 4, je n’ai pas encore lu les scénarios, mais nous avons parlé des thèmes. Je suis contente, je pense que nous avons encore des choses à dire avec Clem.

« Je pense que nous avons encore des choses à dire avec Clem »

En tant qu’actrice, faites-vous une différence entre le cinéma et la télévision ?

Le format dans lequel les gens récupèrent les histoires, je m’en fiche. Que ce soit à la télé, en VOD, sur l’iPad, dans le cinéma de quartier ou dans l’avion, je m’en fiche. Aujourd’hui, les enfants ne regardent plus la télévision, tout ce qu’ils voient passe par internet. Jusqu’à 50 ans, je n’ai fait que du cinéma parce qu’une offre comme celle-ci pour la télévision ne s’était jamais présentée. Il faut dire aussi qu’on ne m’avait pas dit ce que serait une série. Si on me l’avait dit, j’aurais dit non parce que j’ai toujours peur de me faire attraper et de ne pas pouvoir être libre si jamais quelque chose de fantastique arrive et de ne pas pouvoir le faire parce que j’ai signé.

Comment avez-vous vécu le changement d’acteurs pour le rôle de Jean-Paul (Laurent Gamelon a remplacé Jérôme Angers) ?

C’était nécessaire. [silence]

Avez-vous d’autres projets à venir ?

Cette année, nous faisons cinq épisodes de Clem a lieu de trois. Je serai prise de mai à novembre. Je n’ai pas le temps pour d’autres projets, donc je vais me contenter de chanter fin avril à l’Européen. Duke Ellington Orchestra fête son dixième anniversaire et ils m’ont invité. J’en suis très heureuse.