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Vincent Broussard : ce qui vous attend sur TMC et NT1

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Directeur de la publication
Publié le 30/09/2012 à 23:56 Mis à jour le 09/10/2012 à 10:55

Le 4 juin dernier, Vincent Broussard a fait son arrivée dans le groupe TF1 en qualité de directeur général adjoint Antennes, programmation et programmes de TMC-NT1. Un challenge que ce passionné de 44 ans, qui a démarré sa carrière au service communication dans le Groupe M6, prend très à cœur. Et les premiers résultats sont déjà visibles en cette rentrée. Rencontre.

Jérôme Roulet : Après ce succès estival (3.7% de part de marché en moyenne), quelle est la clé de voûte de la rentrée de TMC ?

Vincent Broussard : Nous renforçons les fondamentaux avec la soirée divertissement du mercredi qui s’enrichit de nouveaux rendez-vous avec Les 100 plus grands..., Les 30 histoires, des prime avec Christophe Dechavanne et le retour d’émissions que l’on connait comme Fan des années, Zone paranormale et les bêtisiers.

Les100 plus grands, Les 30 histoires..., on a l’impression que TF1 a dit «  On n’en veut plus, on va mettre ça sur TMC »

(rires) Ca ne se fait pas comme ça ! À un moment donné, on n’est pas les seuls sur le marché à avoir une réflexion autour des marques. C’est la course pour avoir des marques un peu mythiques et qui ont encore du potentiel. On ne voulait pas les laisser sortir du groupe. De plus, on souhaitait upgrader l’offre de divertissement du mercredi soir. La barre est haute, car on dépasse souvent le million de téléspectateurs, il faut être au niveau. Et avec TF1 qui a le plus beau portefeuille de marques du marché, ce serait stupide de ne pas s’en servir. On est loin d’être dans une démarche négative de déstockage. On va faire évoluer ces marques-là en les produisant différemment.

Allez-vous installer de nouveaux magazines sur l’antenne ?

Oui, nous lançons C’est grave docteur ?, un magazine mensuel sur la santé qui va arriver au cours de la saison. Le but est d’aborder des sujets ni légers, ni trop lourds, des problèmes handicapants au quotidien sur lesquels on va apporter une vraie expertise. C’est un magazine nouveau dans la forme, car on va faire quelque chose de différent et complémentaire.

« TMC est la seule chaine aujourd’hui sur la TNT à présenter une fiction de 52 minutes inédite par semaine »

Qu’en est-il en matière de fictions ?

La production de fictions est un autre axe important pour TMC. On avait initié la série Les Mystères de l’amour. Nous avons signé pour une saison 3 inédite avec 26 épisodes. On poursuit dans cette veine là avec Sous le soleil de Saint-Tropez, dérivée du célèbre Sous le soleil. Cela prouve notre implication en matière de fictions françaises. On est la seule chaine aujourd’hui sur la TNT à présenter une fiction de 52 minutes inédite par semaine.

Adeline Blondieau va faire son retour dans la série alors que son personnage est mort dans l’ancienne version. Comment est-ce donc possible ?

Vous savez même dans Dallas des personnages ont ressuscité (rires). Rien n’est impossible en télévision. Il y aura donc une petite astuce pour expliquer tout ça.


Êtes-vous contraint de vous appuyer sur des anciennes marques de TF1 pour atteindre vos objectifs ?

C’est un réflexe de chaîne TNT. Ce sont des raccourcis en notoriété et il nous semble que ces marques peuvent encore avoir un beau potentiel. Et il y a une très forte demande du public. On l’a constaté sur Les mystères de l’amour. On le voit également à travers les messages du public.

Les mystères de l’amour a du mal à rassembler un large public et attire plutôt des cibles jeunes. Est-ce suffisant pour TMC qui est une chaine familiale ?

En terme de part de marché, la série marque des points sur les publics féminins particulièrement. En TNT, il faut être patient en terme de programmation. C’est une offre complémentaire, ce n’est pas évident d’imposer des nouvelles marques, car il y a une très forte offre de la concurrence. C’est compliqué, mais pour nous c’est positif, c’est pour ça que l’on persévère. Et puis, TF1 ayant été le diffuseur d’origine de ces séries, elles étaient positionnées à l’époque comme des programmes fédérateurs. En arrivant sur la TNT, elles ne deviennent pas des séries de niches. Elles sont grand public...

Côté achat, Downton Abbey est-elle l’une des grandes fiertés de la chaîne ?

C’est un gros événement, car c’est une fiction de prestige. C’est une des plus belles marques sur le marché depuis deux ou trois ans. On a une confiance inébranlable en cette série. Et le succès est retentissant.

Le retour du Bachelor est annoncé depuis plusieurs mois. Mais cela semble toujours au point mort. Qu’en est-il ?

On travaille avec les équipes de TF1 Productions et de Warner. C’est un projet extrêmement ambitieux sur lequel on communique peu pour le moment, car on n’est pas dans une phase ou tout est abouti. Le programme arrivera, on l’espère, dans la saison.

« NT1 propose l’offre TNT la plus riche et la plus fraîche en matière de séries »

Quel est le positionnement de NT1 en cette rentrée ?

On a la volonté d’avoir une offre de séries inédites extrêmement large avec les productions les plus récentes comme Falling Skies, Walking Dead ou Vampire Diaries. J’ai d’ailleurs souhaité mettre à l’antenne la 3e saison, qui s’est achevée en mai dernier aux États-Unis, très rapidement. C’est aujourd’hui l’offre TNT la plus riche et la plus fraîche en matière de séries.

Vampire Diaries est passée du samedi soir au vendredi soir. Quelle en est la principale raison ?

Nous avons souhaité créer un bloc le vendredi soir avec une promesse extrêmement claire du début à la fin : des séries fantastiques en première et seconde partie de soirée. Vampire Diaries en prime time et True Blood en seconde partie de soirée. On voulait une cohérence, et elle était possible le vendredi. On pensait également que le public jeune n’était pas toujours disponible le samedi pour cette typologie de séries. Désormais, cette case du vendredi se veut la vitrine des séries fantastiques de NT1.


Vous vous appuyez également sur des séries américaines bien connues du grand public comme Les Frères Scott...

Oui, on va diffuser pour la première fois sur NT1 l’intégrale des Frères Scott, une série parfaitement en raccord avec le côté générationnel de la chaîne. Nous allons proposer également la saison 5 de Chuck, la 7e de How i met your mother, valeur sûre de NT1. Une nouvelle sitcom familiale inédite en France fera son arrivée, Ma femme, mes enfants et moi. On a également remanié la case du samedi soir avec la typologie « Action » avec Nikita, dont nous diffuserons les inédits en première diffusion.

Côté séries françaises, le succès n’est autre qu’une série abandonnée par TF1, Soeur Thérèse.com. Est-ce un passage obligé de piocher dans le stock de la chaine mère ?

Vu les succès des fictions françaises sur la TNT, si on ne le fait pas, d’autres le feront pour nous. Soeur Thérèse est une grande marque qui n’avait pas d’exploitation en TNT. Je ne subis pas Soeur Thérèse.com, c’est un beau cadeau qui n’est pas incompatible avec le reste. On fait une chaine généraliste, il y a une offre de fictions françaises de 90 minutes en prime. À partir du moment où y’a 1.2 million de personnes qui regardent le mercredi soir c’est qu’il y a une attente et le public a raison !

Reste que Soeur Thérèse.com a été stoppée par TF1, car elle ne séduisait plus les ménagères et les jeunes et vous la reprenez sur NT1 qui vise les 15/35 ans. Comment le justifiez-vous ?

Je ne vais pas vous dire que Soeur Thérèse est aussi forte que Vampire Diaries sur les 15/34 ans. Mais on a aussi besoin de cette puissance là. Ça peut paraitre paradoxal, mais on a besoin d’un public large. On court après deux axes : les 4 ans et plus et le public ciblé. Et puis, le but est d’avoir une offre complémentaire avec les chaines du groupe. Et le mercredi, c’est le cas avec Soeur Thérèse.com.

« NT1 fera une première incursion dans le domaine de la fiction courte avec la série VDM »

Sur le plan des productions propres, sur quoi va miser NT1 cette saison ?

On va créer la surprise avec un docu-réalité Les vraies housewives de Los Angeles. Il s’agit de l’adaptation d’un format existant, une création et non d’une version doublée. On a suivi pendant plusieurs mois de riches françaises installées à Los Angeles. Elles ont une très forte personnalité et le résultat donne une collection de docu-réalité que l’on diffusera dans l’année. Et puis, nous ferons une première incursion dans le domaine de la fiction courte avec la série VDM, inspiré du site à succès. Elle arrivera dans notre case quotidienne de fictions courtes que l’on souhaite développer progressivement. Parallèlement, les magazines Tous différents, En mode Gossip et Ma vie à la télé reviennent cette saison.

Avec cette immersion dans la série ou le docu-réalité, NT1 pourrait-elle accueillir des concepts comparables aux Ch’tis (W9) ou aux Anges (NRJ12) ?

Tout est possible, mais nous privilégions une veine un peu plus large avec une promesse différente. Cela ne nous intéressait pas d’arriver avec le énième projet comme d’autres le font très bien. Ce n’est pas notre axe. On voulait notre réponse à nous.


La saison dernière, vous avez testé le format You can dance. Une saison 2 est-elle envisageable ?

Nous avons rencontré les producteurs de l’émission. On réfléchit à cette faisabilité. Ce n’est pas encore tranché. C’était un événement à l’époque sur la chaîne. Le programme a eu son succès et a permis un coup de projecteur sur la chaîne.

Qu’en est-il du programme, mené par Christophe Beaugrand, Love song ?

L’émission est abandonnée...

Pourquoi avez-vous souhaité parer NT1 d’un nouvel habillage ?

Il vient entériner des choix qui ont été faits en matière de programmation. Il y avait un décalage entre le positionnement et l’habillage qui commençait à dater. Maintenant ,on a un habillage en phase avec l’identité de la chaîne et le type de programmes proposés. Il y a encore beaucoup de choses à faire sur NT1, mais c’est une forme d’aboutissement.

En quoi diriez-vous que TMC et NT1 sont complémentaires ?

TMC, c’est la grande chaine familiale au public large, une chaine de divertissement qui s’adresse à la famille. NT1 vise plus particulièrement aux jeunes adultes.

Un programme de TMC ne pourrait-il pas se retrouver sur NT1 ?

Non, les chaines sont clairement définies en amont. Après pour diverses raisons, on peut en effet passer un programme sur une chaîne ou sur l’autre, mais le but est d’avoir des contenus spécifiques sur les antennes.

« On va apporter des choses nouvelles sans complexe sur TMC et NT1 »

Côté concurrence, y’a t-il une appréhension avec le lancement de la nouvelle version de Direct 8 de l’arrivée de six nouvelles chaines le 12 décembre ?

Y’a t-il une appréhension de nos concurrents ? (rires) On est vigilant sur chacune des deux chaines. On a encore beaucoup de travail pour faire vivre et évoluer ces antennes. On va le faire avec du sang froid, de la méthode et de la passion. On va apporter des choses nouvelles sans complexe.

À en croire le communiqué du groupe pour annoncer votre arrivée, une de vos missions sera de « renforcer l’offre éditoriale et d’affirmer plus encore le positionnement » des deux chaines. Cette mission avance t-elle comme vous le souhaitez ?

Oui je suis ravi d’arriver à une période où les deux chaînes sont en chantier. On a TMC, la leader du marché, 5e chaine nationale, aimée des téléspectateurs et NT1, celle qui progresse le plus depuis un an, et qui est dans une phase ascendante. Les chantiers sont différents. C’est passionnant, car les chaînes sont très complémentaires dans le travail quotidien.

En quoi diffère la gestion d’une antenne comme celle de France 4, que vous avez dirigée pendant un an, avec celle de NT1 et TMC ?

Y’a des différences de cultures de groupe, de process et de cahier des charges. France 4 est une chaîne de service public avec des obligations. Après le coeur du réacteur, celui de choisir des programmes, de les mettre en grille, et de faire progresser les antennes, est le même, la manière d’y arriver est seulement différente...