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Wendy Bouchard : son aventure au coeur du GIGN

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Directeur de la publication
Publié le 17/11/2012 à 17:45 Mis à jour le 23/11/2012 à 23:32

En succédant à Mélissa Theuriau, Wendy Bouchard a pris les commandes d’un magazine emblématique de M6, Zone interdite. Et le public a plutôt apprécié l’arrivée de cette jeune femme puisque l’émission enchaine les succès. A l’occasion d’un numéro spécial consacré au GIGN, Wendy Bouchard a été en immersion sur la base de l’unité d’élite. Retour sur expérience.

Jérôme Roulet : Les magazines multiplient les reportages sur le GIGN. En quoi celui de Zone interdite se différencie-t-il des autres ?

Wendy Bouchard : On souhaite mettre en valeur la variété des missions du GIGN comme les interventions plus passives de protections rapprochées des ambassadeurs dans les pays en guerre. On veut aussi montrer pourquoi les épreuves de sélection et de formation sont si difficiles. Les journalistes ont ainsi passé plus d’un an dans le quotidien des hommes du GIGN.

Le GIGN vous a t-il ouvert toutes les portes aux caméras ?

Rien n’a été caché à l’équipe, mais tout n’a pas été filmé, car certaines choses devaient rester confidentielles. Il y a par exemple une cellule de créations d’objets de camouflages impressionnantes qu’on ne peut pas montrer, c’est la cellule appelée « farces et attrapes ». Ils ont des ingénieurs qui créent ainsi l‘attirail nécessaire pour partir en mission.

Vous êtes également allée directement à leur rencontre. Quel a été votre ressenti en côtoyant les membres du GIGN ?

Dans l’émission, les épreuves de formation sont le fil rouge. Je me suis rendue au camp d’entrainement de Satory, près de Versailles, pour voir avant toute chose comment s’organisait la sélection et pourquoi elle était si drastique. Ces hommes sont passionnés et heureux de susciter des vocations en nous montrant ce qu’ils font sur leur base.

Quelles sont les qualités requises d’un membre du GIGN ?

Il faut un équilibre psychologique hors normes et un mental d’acier pour s’affranchir de tout ce qui peut se passer autour de vous. Sur un terrain d’intervention, on doit être, malgré la fatigue, concentré sur son objectif. La capacité à vivre en groupe est très importante, et la confiance qu’ils s’échangent n’est pas un vain mot. Entraide, confiance partagée et esprit de groupe sont essentiels.

« Ça me paraissait important de vivre cette expérience pour être au cœur de cette réciprocité dont ils parlent beaucoup »

Vous avez effectué face caméra le « tir de confiance ». Comment avez-vous vécu ce moment où l’on vous tire dessus ?

Je ne me suis pas rendu compte de la chose jusqu’à qu’ils me mettent le gilet par balle, et que je vois à 15 mètres cet homme qui, avant de me viser, bascule son arme du haut du ciel jusqu’au milieu des yeux pour se caler. Là, il y a un frisson soudain (rires). J’avais tiré peu avant donc j’avais vu la secousse que cela provoquait, mais j’avais totalement confiance en lui. C’est une confiance partagée, il ne fallait pas que je bouge, car c’est un exercice à balles réelles. Ça me paraissait important de vivre cette expérience pour être au cœur de cette réciprocité dont ils parlent beaucoup.

Était-ce une envie personnelle ou vous a t-on poussé à le faire ?

On m’a proposé plusieurs choses. J’ai choisi le « tir de confiance » qui me paraissait moins difficile à vivre que l’épreuve de la poutre, en haut de la tour, où l’on est happé par le vide ! Ce qui m’a fait très peur a été de monter la tour à mains nues sans être assurée... Mais c’était formidable de faire ça, car c’est leur quotidien. On comprend que tout ça n’est pas de la fantaisie, ni de l’entrainement virtuel ou rigolard, ça avait du sens.


Vous ouvrez l’émission en disant « Ce gendarme va me tirer dessus ». N’est-ce pas quelque peu osé ?

C’est pour vous tenir en haleine. J’ai tout donné ! (rires)

Ne craignez-vous pas de franchir les portes de l’information spectacle ?

Non, car on est dans un documentaire de sensation. On est avec ces hommes, dans cet imaginaire collectif. On veut montrer que tout ce qu’on donne à voir est réalité, mais qu’on est forcément porté par quelque chose de dramatique qui nous tient en alerte. Je l’ai joué comme ça aussi. Mais je ne voulais pas que ce plateau soit une mise en scène de ma personne. Ce n’était pas le lieu, il fallait mettre en valeur ces hommes.

La réalisation des plateaux de ce Zone Interdite est quelque peu atypique. On a l’impression d’être dans une série façon « Prison Break ». Est-ce une vraie volonté ?

On voulait que les plateaux soient à la hauteur du film, du rythme et de l’ambiance. On est forcément plongés dans un côté un peu fictionnel avec ces hommes-là. Sans vouloir trop en faire, on souhaitait avoir une image belle et contrastée. Pour une fois, on n’est pas dans la fiction, mais dans la réalité et on voulait donner ce petit cachet travaillé.

Y’a t-il ce besoin aujourd’hui pour vous d’aller de plus en plus sur le terrain ?

C’est un besoin dès lors que c’est justifié. Je ne veux pas que ce soit accessoire. Il faut que ça prolonge un documentaire ou une séquence qui donne de l’information comme on l’a fait à Marseille. Cela doit avoir du sens. Zone Interdite, c’est à la fois du plateau quand c’est pédagogique et plus solennel, et de l’extérieur quand la matière l’impose.

« Les flic story, la délinquance, c’est traité de partout maintenant, il faut se démarquer intelligemment »

Quels sont les prochains sujets de Zone interdite ?

Nous irons bientôt en Ariège pour un sujet sur des petits villages qui recherchent des médecins désespérément. Puis il y aura également le trafic de semences, les ventres à louer en plein débat sur l’homoparentalité, les dessous de notre histoire de notre patrimoine... On aimerait bien aussi faire une immersion à l’Élysée. On veut sortir des sujets battus et rebattus. Les flic story, la délinquance, c’est traité de partout maintenant, il faut se démarquer intelligemment.

Quel premier bilan tirez-vous depuis votre arrivée dans cette émission en septembre ?

Je suis très heureuse et j’apprends aussi beaucoup. Je cherche mes marques, l’équipe fait tout pour que je sois à l’aise en remodelant un peu les choses. Je viens de la radio et j’en fais toujours, c’est difficile de quitter un style pour une autre dimension de média. Le bilan est très positif et ce n’est que le début d’une aventure...