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Xavier de Moulins, Le 19.45 et 66 minutes, ses secrets de fabrication

Alexandre Raveleau
Publié le 08/03/2013 à 18:54 Mis à jour le 26/03/2013 à 16:39

Xavier de Moulins présente « le JT préféré des moins de 50 ans » comme aime le rappeler M6. Aux commandes du 19.45 en semaine, il tient la formule gagnante qui permet à la chaîne de dépasser tous les soirs les 4 millions de téléspectateurs. Depuis la rentrée de septembre, il anime également 66 minutes tous les dimanches soir. Bilan à mi-saison.

Alexandre Raveleau : Le 19.45 est un succès pour M6, et plus particulièrement auprès du public des moins de 50 ans. Quel est votre secret de fabrication ?

Xavier de Moulins : Il est toujours difficile de répondre à ce genre de question. Globalement, c’est le succès d’une formule qui a fait ses preuves depuis bientôt quatre ans. Nous avons instauré une nouvelle manière de faire, avec un rythme, une hiérarchie, un choix éditorial, une forme... Si Le 19.45 est effectivement le premier Journal à être regardé sur la cible des moins de 50 ans, ça veut aussi dire qu’il s’imprime, entre guillemets, dans son époque.

Construisez-vous un JT en fonction d’un public visé ?

Non, ce n’est pas un journal qui recherche une cible puisque nous ne fabriquons pas l’actualité. Par exemple, la résignation du Pape ou la guerre au Mali ne sont pas forcément sur le papier très ménagères de moins de 50 ans.

Est-il possible que les ménagères ne soient pas insensibles à votre regard et votre voix...

Je ne peux pas affirmer une telle chose, mais c’est toujours gentil de le dire. Vous pouvez l’écrire très librement (rires). Je suis simplement en guerre avec moi-même pour faire, chaque soir, le meilleur JT possible, sur une base non négociable qui est l’actualité du jour. Elle n’est ni remaniée, ni traficotée pour parler à tel ou tel public. Depuis son lancement, Le 19.45 a changé des codes qui ont inspiré énormément de gens. Il y a de plus en plus de journalistes debout, moins de sujets, plus choisis... Il nous revient de ne pas nous reposer sur nos lauriers. On doit rester humble. C’est un combat. Nous le menons dignement.

« Il nous revient de ne pas nous reposer sur nos lauriers. On doit rester humble. C’est un combat. Nous le menons dignement »

Lorsque D8 a annoncé l’arrivée de ses JT avant 20 heures, avez-vous craint cette nouvelle concurrence ?

La concurrence est de toute façon colossale sur ce carrefour, encore plus cette année. Si on devait se remettre en question à chaque fois qu’il y a une nouveauté, au-delà du réel et du raisonnable, on passerait notre temps à ça. Ce serait de la déperdition par rapport à la mission qui nous a été confiée : parler de l’actualité du jour à un maximum de personnes. Je n’ai pas craint cette concurrence, ce n’est pas le bon mot. Et d’ailleurs, je crois que leur JT a rapidement basculé un peu plus tard. Ce qui se passe à l’extérieur ne me fait pas peur.

Partie 2 > Son arrivée à 66 minutes et l’évolution du magazine


À partir du 11 mars, le public découvrira votre nouveau Joker, Laurie Milliat-Desorgher. Un mot d’encouragement ?

C’est une fille bien dans ses baskets, une journaliste qui vient de i-Télé. Elle a déjà fait toutes ses preuves. Elle sera tout à fait à la hauteur pour prendre le Journal pendant mes vacances.

Cet été, M6 vous annonçait officiellement à Zone interdite. Quelques semaines plus tard, vous voici aux commandes de 66 minutes. Que s’est-il passé en coulisses ?

Au départ, il était convenu que je prenne Zone interdite. Il était hors de question à l’époque qu’Aïda Touihri aille sur France 2. Sa décision a été prise un peu tard. Pour moi, c’est un choix de logique éditoriale de choisir 66 minutes. Il était plus cohérent que je fasse le pont entre l’info news et l’hebdo, plutôt que de refaire une émission plus sociétale. Les histoires qui sont racontées le dimanche en access, elles ont aussi pris vie durant la semaine. En approfondissant certains sujets, je suis dans l’antifrustration. C’est un luxe intéressant.

« Je ne vois pas 66 minutes revenir en prime aujourd’hui. Cette lumière-là n’est pas pour moi un moteur, sinon j’aurais pris Zone interdite »

Actuellement, contrairement à son titre, 66 minutes dure deux heures trente. La formule en deux parties est-elle la bonne ?

Aujourd’hui, la formule proposée fonctionne. On fait des bons scores. Cependant, l’émission n’est pas figée. Dans sa durée, elle reste comme ça. Quant au titre, il est bon. C’est amusant de constater que la notion du temps a changé...

Un retour possible de 66 minutes en prime time est-il envisageable ?

La disposition des magazines d’actualité est assez claire sur la chaîne. Je ne vois pas 66 minutes revenir en prime aujourd’hui. Cette lumière-là n’est pas pour moi un moteur, sinon j’aurais pris Zone interdite.