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Angela Lorente > Secret Story, Koh-Lanta et ses ambitions pour TF1

Robin Girard-Kromas
Publié le 26/03/2012 à 19:04 Mis à jour le 27/03/2012 à 07:45

« Maitre ès » télé-réalité, Angela Lorente a pris la direction de l’unité dédiée à ce genre de programmes sur TF1 il y a maintenant six ans. Secret Story, Koh-Lanta, Angela Lorente revient sur ces deux programmes phares de la Une et fait le point sur L’amour est aveugle et Qui veut épouser mon fils ? avant de parler des nouvelles formes d’écriture et de l’avenir du genre...

Robin Girard-Kromas : Dix ans après son lancement, Koh Lanta continue de faire le bonheur de TF1. Le format est-il vraiment inusable ?

Angela Lorente : C’est un programme dans lequel on retrouve des valeurs de dépassement de soi, et je pense que ça, c’est inusable, cet espèce de tête à tête avec soi-même dans des circonstances très difficiles. Nous avons conservé à chaque fois tous les fondamentaux du programme tout en y apportant des évolutions, ce qui fait qu’il y a des surprises pour les aventuriers, mais aussi pour les téléspectateurs. Koh Lanta est un kaléidoscope de la société : les années se suivent, mais l’émission se renouvelle avec son casting, qui représente la population française.

Après l’échec de Famille d’explorateurs, une nouvelle télé-réalité d’aventure est-elle envisagée sur TF1 ?

Pour l’instant, nous ne travaillons pas sur ce genre de format. Après, c’est l’occasion qui fait le larron ! Nous ne sommes pas à la recherche d’émissions d’aventure, mais si on trouve un très bon format, assez puissant, pourquoi pas. Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle.

Babes on the bus est annoncé pour cet été. Beaucoup ont évoqué L’amour est dans le pré pour présenter ce nouveau programme. TF1 lorgnerait-elle vers la télé-réalité « feel good » qui semble trouver un public de plus en plus large ?

TF1 s’intéresse depuis longtemps à ce genre de programmes. Je suis ici depuis six ans et on a déjà fait toute sorte de télé-réalité et de mélanges des écritures. Par exemple, on a fait Baby Boom qui est un documentaire avec une dimension artistique de fiction. C’est un nouveau programme et je crois que c’est ce qui se fait de plus « feel good » car ça concerne la naissance. On a également une émission sur des mariages (4 mariages pour 1 lune de miel, ndlr). Donc ça fait un moment que nous nous sommes ouverts à d’autres programmes que de la télé-réalité d’enfermement. La palette que nous offrons est très large.

La voix française de Meredith Grey a été utilisée dans Baby Boom. Est-ce une expérience que vous avez trouvée concluante ?

Oui, depuis 2 ou 3 ans, tous les codes ont explosé et il y a un vrai mélange des écritures donc on peut faire plein de choses ! Baby Boom, format anglais au départ, a été adapté par Shine et TF1. C’est un mélange de trois choses : un documentaire sur la naissance, capté comme une télé-réalité d’enfermement et avec une dimension artistique supplémentaire qui fait un clin d’œil à la fiction.

Il a été évoqué dans la presse qu’une maternité avait refusé d’accueillir les caméras de Baby Boom. Qu’en est-il vraiment ?

C’est faux. Nous sommes actuellement au début du casting et nous allons tourner dans la même maternité que la saison 1.

Avez-vous l’intention de reprendre le format de Baby Boom pour traiter d’autres sujets ?

Le format est intéressant et on peut explorer beaucoup d’autres univers de la même façon. Après, c’est très difficile de trouver des domaines aussi émouvants et forts que celui de la naissance. Pour l’instant, ce n’est donc pas à l’ordre du jour.

La saison 2 de Qui veut épouser mon fils arrivera-t-elle un jour à l’antenne ?

Elle a été tournée et nous sommes actuellement en montage. Elsa Fayer sera de retour à la présentation.


Quant à L’amour est aveugle, le show a conclu sa seconde saison en baisse en 2011. Comptez-vous commander de nouveaux épisodes ?

On y réfléchit. On a de nouveaux formats, de nouveaux programmes donc après on ne peut pas tout faire. Avec Jean-François Lancellier (Directeur des antennes et des programmes, ndlr) et Fabrice Bailly (Directeur des programmes de flux, ndlr), on se pose des questions. Le retour de l’émission n’est pas exclu, mais aucune décision n’est arrêtée pour le moment.

Selon Le Parisien, Secret Story devrait revenir plus tôt qu’à l’accoutumée avec un lancement fin mai. Confirmez-vous cette information ?

Non, on ne le sait toujours pas à l’heure actuelle. Les équipes d’Endemol travaillent encore sur l’émission. Le casting est loin d’être fini. Mais d’après les premières personnes que j’ai vues, je pense que ça va promettre !

Chaque année, Secret Story s’éloigne un peu plus du format de télé-réalité « à l’ancienne » et de son live 22h/24. L’émission suivra-t-elle, une nouvelle fois, cette dynamique ?

Je pense que le live 22h/24 ne manque pas du tout aux téléspectateurs, comme le montrent les grosses performances de l’émission l’an dernier aussi bien sur TF1 que sur le net. Nous sommes passés dans une nouvelle ère, le « 24/24 » est un peu révolu.

4 mariages pour une lune de miel a fait son retour sur TF1 le 5 mars dernier. Que pensez-vous des premiers résultats ?

Nous sommes contents, les audiences montent bien et on a atteint 32% sur les ménagères de moins de 50 ans récemment. On est leader et on dépasse le Diner presque parfait de près de 10 points sur les ménagères, donc nous sommes ravis.

Les mariages, les gites ou les dîners chez la concurrence : ce type de programme attire massivement les ménagères devant leur petit écran. Réfléchissez-vous déjà à la prochaine émission de ce genre ?

Pourquoi pas, mais on ne s’attache pas vraiment à un format particulier, on s’interroge plus sur « est-ce que le programme est intéressant ? Est-ce que les téléspectateurs peuvent s’identifier ? Est-ce qu’ils peuvent être surpris ? ». On examine tout et on ne s’interdit rien.

M6 a fêté récemment ses 25 ans. Vous faisiez partie de l’aventure Loft Story en 2001, qui a bouleversé durablement la télévision. Y a-t-il eu depuis, selon vous, un programme aussi marquant ?

Je pense que Loft Story a révolutionné la télévision comme Koh Lanta, avec une nouvelle façon de filmer, un avant et un après. Aujourd’hui, j’ai envie de parler de The Voice, qui est quand même un changement avec tout ce qu’on a vu auparavant en variétés. C’est un énorme succès. Et si je m’en tiens à l’audience, c’est déjà un évènement très important qui marquera la télévision. C’est très rare un programme qui démarre aussi fort. Je citerai aussi les nouvelles écritures, qui sont intéressantes à suivre...

Les séries-réalité fleurissent sur la TNT. Les Ch’tis de W9 battent des records en fin d’après-midi et les Hollywood Girls de NRJ12 ont réalisé un démarrage honnête. Suivez-vous également ces programmes ?

Je les regarde depuis longtemps, bien avant qu’ils soient arrivés en France. Sur TF1, on a un peu inauguré ce genre d’écriture avec Qui veut épouser mon fils ?. Après, cela a fait des « petits » notamment sur la TNT. Les petites chaînes commencent à faire des programmes qui sont inspirants pour nous. On ne joue pas dans la même cour de toute façon donc on ne regarde pas ça comme une menace. Au contraire, il faut être intelligent, il y a de très bons producteurs qui font des choses intéressantes. On est donc en relation avec eux aussi et on essaye de monter des projets ensemble. Notre époque est riche avec tous ces mélanges !