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Après Audrey Pulvar et Pujadas, Bruno Masure rejoint LCP

Mélanie Perrot
Publié le 10/03/2006 à 01:06 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

LCP-Assemblée nationale a vécu son lancement sur la télévision numérique terrestre comme une seconde naissance. Au scepticisme général qui avait entouré sa création a succédé une demande croissante de la part des téléspectateurs due à la visibilité offerte par la TNT. Ces dernières semaines, la chaîne a également bénéficié de l’ « effet Outreau ».

Grâce à la retransmission des auditions publiques de la Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire, nombreux sont les citoyens qui ont découvert l’antenne qui « cultive sa différence ». 9,2% des téléspectateurs présents devant leur poste de télévision, le 8 février aux alentours de 23 heures, assistaient à l’audition du juge Burgaud diffusée sur LCP.

Une fréquentation record que ses dirigeants sont bien décidés à pérenniser. Richard Michel, le président de LCP, souhaite « en faire une chaîne comme les autres ». Un désir qui passe d’abord par une « antenne vivante et incarnée » selon Christophe Mouton, directeur des programmes : « Nous sommes anti-robinet à images et privilégions la recherche de sens. » Eviter le mimétisme donc tout en rendant la politique attractive. Il n’est pas exclu de voir un jour des jeux à l’antenne, par exemple.

Mais pour l’heure, après Audrey Pulvar qui présente Parlez-moi d’ailleurs, c’est Bruno Masure qui rejoint les rangs de LCP, « ravi de revenir à ses premiers amours » (l’ex-présentateur du JT avait commencé en tant que reporter politique). Dans sa nouvelle émission bimensuelle intitulée Impertinences, il bousculera le traditionnel débat politique. Dès 19h30, les deux invités présents sur le plateau discuteront autour d’une question politiquement incorrecte telle que « L’Etat est-il un bon dealer ? », « Politique : faut-il imposer la retraite à 60 ans ? » ou encore « Faut-il passer par la case people pour faire une carrière politique ? » Le tout sans langue de bois - Bruno Masure pourra à tout moment interrompre son interlocuteur à l’aide d’un buzzer - sous l’œil et le crayon de Tignous, dessinateur qui sévit notamment dans « Charlie Hebdo ».

Les téléspectateurs découvriront aussi, dès le 25 mars, Permanence. Une série de portraits de députés réalisée dans des circonscriptions des quatre coins de la France. Cette collection mensuelle, diffusée à 20 heures, dévoilera le quotidien parlementaire de nos élus, loin des bancs de l’Hémicycle. Politique toujours dans Entretien avec... Un 10x3minutes dans lequel une personnalité décryptera la France d’aujourd’hui au-delà des enjeux du moment. C’est Raymond Barre qui essuiera les plâtres de ce nouveau programme, à l’antenne dès le 27 avril.

Richard Michel souligne « la qualité et la pertinence des rendez-vous et des signatures de LCP ». Deux maîtres mots que la chaîne compte aussi appliquer au traitement de l’affaire d’Outreau. Jusqu’au 7 juin (remise du rapport de la commission), les auditions seront retransmises dans leur intégralité. Un nouvel éclairage sera apporté sur ce fiasco judiciaire dans Regards sur Outreau. Un programme quotidien diffusé, dès le 13 mars, à 13 heures et 20 heures dans lequel des personnalités telles que Jacques Vergès, Marcel Ruffo, Patrick Dils ou encore Pierre Arditi livreront leur réflexion face aux images des auditions publiques.

Avec un budget de 11 millions d’euros pour 2006, LCP-Assemblée nationale désire s’imposer comme « la chaîne de tous les citoyens qui veulent vivre la République ». Mettant en place une politique d’achat et de coproduction ambitieuse à laquelle s’ajoute une volonté de se rapprocher des chaînes publiques, LCP ne lésine pas pour fidéliser les téléspectateurs qui l’ont découverte avec Outreau, et les autres. Des téléspectateurs qui seront sans doute, à la veille de 2007, particulièrement demandeurs d’une chaîne qui met un point d’orgue à « cultiver sa liberté de ton et son exigence de sens ».