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Après Greg le millionnaire, Marjolaine met le turbo

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Directeur de la publication
Publié le 02/03/2009 à 13:05 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

En 2003, TF1 lance sa nouvelle télé réalité de séduction, Greg le millionnaire. Au milieu des 20 prétendantes se trouve Marjolaine, une jeune femme vénale prête à tout pour remporter la mise. En vain. Un an plus tard, elle prend sa revanche avec Marjolaine et les millionnaires. Aujourd’hui, à 28 ans, c’est très sûre d’elle que Marjolaine avance dans le PAF avec, à la clé, plusieurs émissions et une société de production.

Depuis le 10 février, vous êtes aux commandes de Bullrun USA sur TF6. Quel est le concept de cette émission ?

Marjolaine : C’est un rallye automobile où chaque participant part avec son propre véhicule pour traverser les États-Unis. Tout au long de leur parcours, les conducteurs ont des défis et des cascades à effectuer, le tout sans trucage. Avec Camille (Laffite, ndlr), nous présentons les plateaux français en pilotant des voitures pour se prêter au jeu. Nous apportons une french touch à une émission très américaine.

Vos plateaux ressemblent pourtant davantage à un remake du film Fast & Furious qu’une présentation d’un docu-réalité sur une course de rallye...

L’esprit de l’émission est ouvert à tout public : jeune, professionnel ou débutant. C’est un programme de divertissement. On voulait démocratiser davantage l’image du rallye avec des combinaisons à la Kill Bill et faire comprendre que l’on peut s’amuser dans ce type de courses quel que soit le niveau.

D’où vous est venue cette passion soudaine pour le monde automobile ?

J’avais déjà été pilote sur les 25 heures de SPA, où j’ai rencontré Camille. C’était ma première expérience en la matière, cela m’a donné goût pour les courses automobiles. Pour les plateaux de Bullrun USA, nous avons eu la chance de pouvoir conduire une Ferrari f430 ou encore une Subaru. Ce n’est pas tous les jours que l’on a de tels véhicules entre les mains !

Le 7 janvier dernier, vous étiez sur le plateau de Ça se discute. Cette émission a fait depuis parler d’elle, particulièrement vis-à-vis de l’attitude de Jean-Luc Delarue. Quelle a été votre impression sur place ?

Jean-Luc était assez tendu par rapport à tout ce qui se passait dans sa vie personnelle. Il a perdu quelqu’un d’important (Claude Berri, ndlr) et était en surmenage suite à l’enchaînement de plusieurs tournages. C’était une période difficile pour lui. Ce soir-là, lors du clash avec Pascal Olmeta, j’avais envie de me lever et d’intervenir pour calmer la situation, mais j’ai eu peur de me prendre une claque (rires). Par la suite, il s’est reposé et j’ai pu discuter avec lui. Il va beaucoup mieux aujourd’hui.


Lors de l’émission, vous avez évoqué le rejet de certains membres de votre famille suite aux émissions de télé-réalité de TF1. Avec le recul, regrettez-vous d’y avoir participé ?

C’est un peu difficile au point de vue familial, mais je fais de tout ça mon métier aujourd’hui. Je suis désormais animatrice télé pour le groupe MTV (GameOne, ndlr) et sur TF6. Je monte actuellement ma boite de production pour créer ma sitcom. Il ne faut pas oublier que j’ai fait les cours Florent avant toutes ces émissions. Elles ont été pour moi un tremplin, grâce à Greg le millionnaire et Marjolaine et les millionnaires, je me suis fait des contacts, j’ai pu gagner du temps, avoir une notoriété et surtout brûler énormément d’étapes...

... ainsi que vos ailes en matière de crédibilité ?

Le quotidien d’un acteur est de passer dix castings par jour et d’attendre des années avant de, peut-être, avoir une chance de réussir. À la différence de certains, je n’ai jamais fait de la télé-réalité juste pour dire de passer sur les petits écrans. Pour moi, ces deux émissions m’ont permis d’accéder au milieu dont j’ai toujours rêvé.

Les procès autour des anciens programmes de télé-réalité se multiplient. Quel type de contrat aviez-vous à l’époque ?

Pour Greg le millionnaire, j’étais considérée comme intermittente du spectacle, à l’instar de toutes les autres candidates. En revanche, lorsque j’ai eu ma propre émission, j’étais une salariée de TF1. J’avais un salaire de cadre supérieur et étais en contrat d’exclusivité avec eux. C’était devenu un vrai travail.

Lors de ces émissions, receviez-vous souvent des directives ?

Nous avions un fil conducteur pour expliquer le déroulement de la journée, mais j’avais mon libre choix. C’était un peu comme une improvisation sur un tournage. Je savais que les candidats n’étaient pas millionnaires, mais je me suis prêtée au jeu car le concept le voulait.

Vous avez déclaré : « J’ai eu du mal à supporter le poids médiatique de ces expériences ». Quel a été le plus difficile à gérer : la notoriété soudaine ou l’image de femme vénale ?

Bien sûr, j’étais taxée de femme vénale car Marjolaine et les millionnaires reposait sur l’argent et l’amour dans un cadre luxueux. J’ai excellé dans ce domaine en donnant au public ce qu’il avait envie de voir. En réalité, je ne suis pas plus intéressée par ça que la majorité des Français. Il s’agit simplement d’un concept, si demain je participe à La ferme célébrités je ne vais pas devenir une vraie fermière pour autant...

Vous évoquiez tout à l’heure votre projet de sitcom...

Je crée ma boite de production pour autofinancer ma série. C’est un véritable investissement, mais si ce projet fonctionne, je pourrais faire d’autres choses par la suite. Je suis d’ailleurs en train de recruter l’auteur pour écrire les premiers scénarios.


Votre ambition est aujourd’hui d’être actrice. Est-ce réellement cohérent avec l’animation de programmes sur des chaînes du câble et satellite ?

En réalité, ce n’est pas anodin. Aujourd’hui, j’ai les contacts auprès des chaînes pour pouvoir proposer mon projet. Plusieurs d’entre elles ont des trous dans leur grille et cherchent des programmes courts. A partir du moment où j’ai un pied dans le groupe MTV et sur TF6, je serais bête de ne pas en profiter...

On a l’impression que vous souhaitez toucher à tout. En 2004, vous sortiez un single intitulé Geisha...

Ma passion reste la comédie et l’animation télé. J’ai fait un single car on me l’a proposé. J’ai eu l’occasion d’avoir une proposition de Sony Music. J’avais signé un contrat avec un producteur pas forcément honnête et aujourd’hui, légalement, je ne peux pas continuer dans ce milieu-là.

Le clip vidéo de cette chanson a été vivement critiqué à l’époque pour sa succession de clichés asiatiques et, au final, peu représentatif de la culture geisha...

L’image de la geisha est trop complexe pour être traitée le temps d’un clip vidéo. Je ne suis pas à l’origine du concept, tout était programmé par la maison de disque en amont. Pour ma part, je n’ai fait que me prêter au jeu, mais j’étais jeune. À l’époque, je débarquais dans le milieu, je n’avais pas la prétention de m’imposer. Aujourd’hui j’ai de l’expérience et je peux me permettre de donner mon avis. Après 5 ans, je connais les ficelles de ce métier, je sais ce qui me plaît ou pas.

Qu’est-ce qui peut vous déplaire ?

Vos questions (rires). Je me suis heurté à beaucoup de gens et d’avis. Quand on me dit que je n’arrive pas à quelque chose, cela me pousse encore plus à réussir. Oui, je ne connais rien au fait de monter ma propre structure, mais j’apprends vite. Quand j’ai commencé à recruter des auteurs pour ma sitcom, on m’a dit que la démarche n’était pas la bonne, mais ma vie n’est pas linéaire comme la plupart des gens. C’est un vrai challenge et c’est ça qui est intéressant.