Toutelatele

Ariane Massenet, du Grand journal à la Grosse émission

Emilie Lopez
Publié le 21/01/2009 à 12:52 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Révélée au public par son rôle de bras droit de Marc-Olivier Fogiel, Ariane Massenet fait, depuis trois ans, les beaux jours de l’incontournable Grand journal de Canal+, aux côtés de Michel Denisot. Grâce à ses expériences, son humour ravageur et sa bonne humeur constante, la chaîne Comédie ! a décidé de lui confier les rennes de la culte Grosse émission. A cette occasion, Toutelatele.com a rencontré celle qui a modifié la page Wikipédia d’Elvis afin d’annoncer son prochain concert (« pour montrer que Wikipédia était un outil formidable mais qu’il ne fallait pas donner le bon Dieu sans confession ! »).

Emilie Lopez : Vous présentez la Grosse émission sur Comédie ! Comment vous êtes-vous retrouvée aux commandes de ce programme ?

Ariane Massenet : L’année dernière Comédie ! fêtait ses 10 ans et ils ont remis au gout du jour la Grosse émission, en proposant quelques numéros. Je crois qu’ils ont été contents, et se sont rendus compte que cette émission avait beaucoup compté pour la chaîne, de la même façon que Nulle part ailleurs a pu compter pour Canal. Ils ont donc décidé de la relancer et me l’ont proposée tout de suite. Je refuse pas mal de choses, car je n’ai pas le talent de pouvoir faire un truc qui ne me correspond pas ou que je ne sens pas, mais là j’ai dit oui tout de suite. J’aime beaucoup ce côté un peu « n’importe quoi », le décor à la « Late show » américain, son ambiance...

De nombreuses pointures de l’humour se sont succédé à la présentation de cette émission : Dominique Farrugia, Alain Chabat... N’avez-vous pas eu quelques appréhensions avant d’accepter ?

J’avais un atout qui faisait la différence : cette émission a toujours été présentée par des mecs comiques. Or je suis une nana, et je ne suis pas comique ! Ce n’est pas mon métier, même si j’aime rire. Je pense que cela aurait été compliqué si j’avais voulu faire des vannes à tout prix. Je suis plutôt là pour ambiancer le plateau, mettre en valeur l’invité et les comiques, jouer avec eux s‘ils en ont envie. Bien sûr cette émission est culte, mais je ne pourrais pas être à la hauteur de ces gens-là, en tous cas je ne serais pas sur le même registre, donc la comparaison sera moins évidente.

Après François-Xavier Demaison, vous accueillez, pour cette seconde émission, Marianne James. Comment s’est déroulé le tournage ?

On s’est vraiment bien marrées, on n’a même pas fait gaffe au temps finalement, ni elle, ni moi, ni la production ! On a tourné 2h15 sans s’arrêter, et d’un coup je me suis dit « Mon Dieu il est quelle heure ?!? J’ai le Grand journal !!! » (rires).

Avez-vous un droit de regard sur les invités ?

Bien sûr, je donne mon avis ! On l’écoute ou on ne l’écoute pas, mais je le donne ! Les invités sont très importants dans une émission, il faut qu’ils soient contents d’être là et qu’ils jouent le jeu, d’autant plus que la Grosse émission n’est pas une émission de pure promo, mais une émission détendue, sur laquelle on s’amuse. Donc c’est primordial !

Vous avez avoué rêver de rencontrer Jacques Chirac. La Grosse émission pourrait être une occasion toute trouvée !

Je ne crois pas que La Grosse émission soit l’émission idéale pour recevoir Jacques Chirac ! (rires) Même si je suis sûre qu’il est très drôle, il a cette réputation. Mais j’adorerai, dans un autre contexte, pouvoir l’interviewer, ou, du moins, le rencontrer, et papoter un peu avec lui.

Entre le Grand journal et la Grosse émission, 2009 semble un bon cru pour vous...

J’espère... puisque c’est la crise ! (rires) J’ai toujours eu beaucoup de mal à faire comprendre aux journalistes, et même aux gens du métier, que je voulais faire avant tout des choses qui me plaisent. Les gens me disent souvent « Arrête t’aspires qu’à une chose, si tu fais de la télé, c’est d’avoir ton émission à toi ! » Et bien non, tout ce que je veux, c’est faire un truc qui m’intéresse ! J’ai ce luxe-là aujourd’hui, et c’est rare.


Dans votre parcours, on trouve une autre émission que vous avez présentée seule : Petites confidences entre amis sur Paris Première. Pour quelle raison a-t-elle été arrêtée ?

Je la présentais depuis un an, puis Canal+ m’a appelée pour faire le Grand journal. J’ai eu la permission de le continuer encore pendant un an, car j’avais juste une exclusivité hertzienne. Pour la deuxième année, ils m’ont demandé une exclu totale. Ce sont des contraintes économiques qui nous dépassent, et je trouve ça dommage parce que j’aimais vraiment beaucoup ce programme.

A l’époque du lancement de ce programme, vous avouiez ne pas vouloir être surexposée, mais craindre en même temps que les gens vous oublient si vous ne passiez pas à la télévision. Pensez-vous avoir trouvé le juste milieu à présent ?

Oui. Je fais le Grand journal, la Grosse émission, ainsi qu’une rubrique tous les mois dans La Parisienne, le supplément féminin du Parisien. J’aimerais faire aussi un peu de radio, mais là, pour le coup, je n’ai pas le temps... Je me sens parfaitement en harmonie avec ce que je fais, et ce que je fais est ce que je suis aujourd’hui.

Petite, vous rêviez également d’être comédienne...

Oui, mais pas pour le cinéma, car je savais que c’était long. Or je suis quelqu’un de relativement impatient. C’est d’ailleurs pour ça que j’adore le direct. Donc c’était plutôt le théâtre, j’en faisais quand j’étais à l’école, je trouvais ça très bien. Mais c’était une envie qui a été vite étouffée par mes parents, qui estimaient, à juste titre, que c’était un métier extrêmement difficile, où 90 % des comédiens avaient du mal à vivre de leur job. Donc j’ai mis un gros mouchoir dessus

Le Grand journal réalise, depuis la rentrée, de véritables cartons d’audience, et Michel Denisot a été élu par nos lecteurs « Personnalité télé de l’année 2008 ». Comment expliquez-vous un tel engouement ?

A chaque fois que j’entends les gens me parler de cette émission, on me dit : « On a envie d’être avec vous ». C’est, pour moi, un truc un peu magique, une sorte d’alchimie où personne ne marche sur les platebandes de personne, toutes les personnalités sont légitimes et à leur place, et toutes les huit minutes, il se passe quelque chose. Il y a du fond, de la forme, de l’humour, de la politique, de la société, de la culture, et on a réussi à faire un mélange de tout.

A l’arrivée de Pauline Lefèvre, vous auriez avoué, au cours d’une interview, regretter Louise Bourgoin...

Je n’ai pas dit ça, c’est ce que le journaliste a interprété ! On ne me demandait pas mon avis sur Pauline Lefèvre, on me disait « Ce que fait Pauline est un peu en dessous de ce que faisait Louise ». J’ai répondu qu’il faut lui laisser du temps. C’est très difficile de prendre la succession de quelqu’un, surtout quand c’est un peu le même profil : des filles très jolies, rigolotes, qui font la météo. On aurait pris un mec, pas beau et pas drôle pour faire la météo, on n’aurait même pas comparé ! Là forcément... Et je disais que j’avais le souvenir de Louise, les trois premiers mois, qui avait essuyé des bides, mais je trouvais qu’elle était sur la bonne route. Et le journaliste a fait le raccourci en disant « Ariane Massenet regrette Louise Bourgoin ».

Saviez-vous qu’au cours d’une interview, lorsqu’on lui a demandé quel objet (sic) il emmènerait sur une île déserte, Yann Barthès a cité votre nom...

Oui, il me prend pour une femme-objet ! (rires) Comme je dis que je suis ouverte à tout, il pense que je suis une fille facile. Ce petit con va me le payer, de toute façon ! (rires)

A votre tour de répondre à cette même question : L’emmèneriez-vous sur une île déserte ?

Ce petit objet ? Cette petite chose avec sa bouche en cul de poule, sa petite bouille et ses yeux qui tombent ? Oui, ça m’amuserait, ce serait comme emmener un Playmobil ! (rires)