Armelle (Pékin Express) : « On ne sait pas si on sera à la hauteur »
Exit les pauses café à répétitions, Armelle enfile cette fois une tenue bien moins confortable que son tailleur pour se confronter sans mine confite à l’aventure de Pékin Express en tant que passager mystère. La Khâgneuse utilise désormais son savoir à appréhender l’altérité et sa curiosité d’esprit à la volonté d’élargir son champ de vision.
Clément Gauthier : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez été contactée pour être passager mystère à Pékin Express ?
Armelle : Ça m’a beaucoup amusée, car ce n’est pas, spontanément, quelque chose auquel on m’associerait. C’est toujours très agréable et très touchant quand les gens pensent à vous. Au départ, je n’y connaissais rien (rires). On m’offre donc la chance de découvrir et d’être surprise par cette aventure.
Avez-vous suivi les précédentes éditions ?
Je connaissais vaguement, car on sait que Pékin Express existe. On m’avait proposé il y a quelques années d’y participer avec Alain Bouzigues, (Pékin Express 6 : Duos de choc, ndlr) mon camarade de Caméra-Café, mais je n’étais pas disponible. Du coup, Jeanne Savary a pris ma place et lors d’une petite soirée chez elle, j’ai pu apprécier la diffusion avec commentaires à l’appui. En Inde, c’était difficile, je salue leur courage.
Quelle différence faites-vous entre votre rôle de passager mystère et celui de candidats ?
Quand on est passager mystère, la donne est différente, car on se greffe à un binôme pour lequel on peut être ou non un fardeau. La dimension humaine est complexe. On ne sait pas si on sera à la hauteur.
Comment vous êtes-vous adaptée pour devenir un plus en tant que passager mystère ?
Mon mot d’ordre a été d’être positive. C’est une règle dans la vie de tous les jours pour ne pas être abattu au moindre obstacle.
Quelles sont les principales difficultés à surmonter au cours de cette étape ?
La fatigue physique. Il est quasi impossible de récupérer normalement. De fait, on recommence le lendemain avec moins de force que la veille. C’est un premier paramètre. La deuxième chose c’est le fait de devoir raconter la journée, à chaud, face caméra juste à la fin d’une épuisante épreuve. On est fatigués, vidés, et l’envie manque. C’est tout de même chouette de se livrer à l’instant pour authentifier ses impressions. On s’en remercie en visionnant le tournage.
« Mon mot d’ordre a été d’être positive »
L’épuisement physique vous oblige-t-il à mettre de côté votre personnage télévisuel ?
C’est ce qui m’intéressait. Je suis comédienne, c’est mon métier. Dans Pékin Express, je ne joue pas un personnage. Je suis une personne qui doit trouver des solutions.
Avez-vous porté un nouveau regard sur les destinations traversées ?
Oui, car l’intérêt c’est d’être confronté au pays, mais surtout aux habitants pour le comprendre. On plonge tout de suite dans la dimension humaine. C’est très intéressant de percevoir la tendance d’une région, le mode de vie et l’état d’esprit des habitants.
Humainement parlant, qu’en tirez-vous ?
La mise en place de l’aide et de l’entraide. C’est super touchant et ça rend très heureux. De se dire que des gens vous ont aidé, gratuitement, pour rien, juste pour le plaisir, ça change votre vision du monde. Pour l’avoir vécu, j’aurai forcément de l’empathie pour des gens en pareille situation, je comprendrais ce que ça signifie.
Avec le recul, quelles qualités faut-il posséder pour participer à ce genre d’émission ?
On a besoin comprendre et saisir ce qu’il se passe, l’environnement, etc... Il convient de cerner la personne en face de soi et savoir ce qu’elle peut nous offrir ou non. Il faut être en interaction avec les autres. On ne peut pas être dans la toute-puissance. Ça reflète l’Animal politique d’Aristote. Politique veut dire qu’on a besoin des autres, autant qu’ils en ont de nous. C’est comme lorsqu’on est petit et que quelqu’un vous fait vos lacets.