Toutelatele

Face à Desperate Housewives, France 2 croit fort en Greco

Anne-Sophie Hojlo
Publié le 11/05/2007 à 00:37 Mis à jour le 11/05/2007 à 12:06

Ce 11 mai, la soirée de polar de France 2 accueille un nouveau venu : Greco. Et les habitués de la case pourraient bien être surpris : s’il est flic comme les héros de PJ ou Central Nuit, ses enquêtes à lui ne commencent pas par la découverte d’un cadavre comme c’est le cas d’habitude, mais plutôt par l’apparition d’un fantôme.

Le capitaine Grecowski, dit Greco (Philippe Bas), très gravement blessé lors d’une intervention, reste plusieurs semaines dans le coma. Après avoir frôlé la mort, il a désormais des visions : il voit des silhouettes qui semblent réclamer son aide. Il comprend bientôt qu’il s’agit de morts qui demandent que la lumière soit faite sur leur disparition. Entouré du lieutenant Danica Miller (Audrey Lunati) et du commissaire Vanderwalk (Maxime Leroux), d’abord très sceptiques, il enquête sur ces affaires parfois très anciennes. Dans ce but, une brigade expérimentale est même créée.

Mais ce don l’a profondément changé : l’ex-tête brûlée est devenu meilleur, mais aussi plus torturé, voire dépressif. C’est l’autre caractéristique de la série : au-delà des enquêtes, la vie privée des personnages est largement abordée. Le téléspectateur découvre peu à peu que chaque personnage a ses failles et ses secrets. Le quatrième épisode est ainsi centré sur la jeune coéquipière de Greco, l’impulsive Danica, qui en apprendra davantage sur sa famille. Quant au délicieusement suranné commissaire Vanderwalk, il est hanté par la disparition de son fils, qui pourrait être au centre de plusieurs épisodes de l’éventuelle saison 2. Pour cela, Greco devra séduire les téléspectateurs avec ses 6 premiers épisodes.

Cette nouvelle série s’inscrit en tout cas dans une tendance : celle du renouveau de la fiction sur France 2. Nouveau format, puisque les séries en 52 minutes deviennent la norme : Greco se veut rythmé et rapide. Nouveaux héros récurrents, avec les internes du Cocon ou David Nolande. Et une nouvelle orientation, le paranormal, peu habituel dans les séries hexagonales. Si Greco peut évoquer Medium, Ghost Whisperer ou Tru Calling, il n’y a guère que David Nolande qui ait déjà exploité ce genre d’atmosphère en France.

Lire l’entretien avec Philippe Bas, héros de la série


Entre deux prises, Toutelatele.com est parti à la rencontre de Philippe Bas, le héros de Greco. Après la série de France 2, il tourne actuellement pour M6 une adaptation du roman de Marc Lévy, Où es-tu, avec Elsa et Cristiana Reali.

Anne-Sophie Hojlo : Greco incarne t-il le renouveau de la fiction sur France 2 ?

Philippe Bas : Sans vouloir se comparer à tout prix aux autres séries, c’est vrai qu’on a essayé de faire quelque chose d’un peu différent, qui tranche par rapport à ce qu’on peut voir d’habitude.

Anne-Sophie Hojlo : La série peut faire penser à Medium...

Philippe Bas : Un journaliste m’en a parlé pendant le tournage, et j’avais un peu honte, parce que tout le monde connaissait, et je n’avais pas vu la série. J’ai donc acheté les DVD, et j’ai aimé, même si ce n’est pas tout à fait le même propos.

Anne-Sophie Hojlo : Qu’est-ce qui vous a séduit avant tout dans le personnage et la série ?

Philippe Bas : Il y a une spiritualité, une profondeur qui se dégage de cette histoire, qui m’a parlé. L’accident et la blessure de Gréco changent fondamentalement son rapport à l’existence : ils l’obligent à dépasser ses souffrances pour essayer d’aider les autres. Au cours de ses enquêtes, il va dénouer des choses très lourdes pour les victimes, qui font écho à ses propres souffrances : il est orphelin, sa femme a disparu... Avec ce don, il est obligé de faire face à ses difficultés, et cela l’oblige à avoir un certain recul sur lui. C’est un personnage qui est en évolution permanente : progressivement, il va comprendre qu’il a un vrai rôle à jouer. Dans le dernier épisode de la première saison, on aura déjà des pistes à ce sujet... Et ce qui m’a plu aussi, c’est le côté polar, avec du suspense.

Anne-Sophie Hojlo : Comment avez-vous abordé l’aspect paranormal et fantastique de la série ?

Philippe Bas : J’ai eu la chance de lire un livre qui s’appelle Les messagers de l’au-delà et cela m’a nourri, et m’a aidé à avoir une certaine ouverture sur le sujet. Puis, une personne est venue nous voir sur le tournage. Elle a écrit un livre sur l’expérience de mort imminente et a ainsi pu nous conseiller. C’était très enrichissant. Mais le plus fort, c’est qu’avant de savoir que j’allais faire cette série, j’ai rencontré quelqu’un qui a des points communs avec Greco. Pendant le tournage du film de Régis Wargnier, Pars vite et reviens tard, j’ai fait la connaissance d’un chef de groupe de la brigade criminelle à Paris, qui m’a présenté un de ses collègues, qui a connu des expériences similaires. Je ne crois pas au hasard...