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Au coeur de L’étoffe des champions

Olivier Sudrot
Publié le 06/07/2011 à 10:52 Mis à jour le 02/10/2011 à 16:55

Après avoir essuyé un revers en 2010 avec Mission Millenium, France 3 propose tout au long de cet été 2011 son nouveau jeu sportif, L’étoffe des champions. Trois personnalités du sport ont pour mission de coacher une équipe d’anonymes.

Le principe est simple : 18 sportifs amateurs sont sélectionnés par 3 coachs, à savoir l’ex-champion olympique de judo Thierry Rey, le célèbre entraîneur de perchistes au caractère bien trempé Jean-Claude Perrin et Raymond Domenech, élu homme le plus détesté de France après le fiasco de la Coupe du Monde. Tout au long de 27 épreuves uniques centrées autour d’un sport (handball, basketball, natation, kendo...) tournées à Luchon, chaque coach tentera de transmettre ses valeurs et de motiver ses troupes pour conduire son équipe vers la victoire. L’occasion pour la rédaction de découvrir sur place ces fameuses épreuves avec les autres journalistes.

Après un réveil musclé à 5h15, un vol d’une petite heure en direction de Toulouse et deux heures de route sinueuses pour rejoindre Luchon, on ne peut pas dire que j’étais dans les meilleures conditions pour endosser le rôle de « testeur d’épreuve officieux ». Qu’importe la fatigue, séduit par le décor champêtre, au cœur d’une vallée verdoyante et sous un soleil de plomb (contraste saisissant après la pluie ou la grêle qu’a subi la production), je me suis engagé sans concession dans l’épreuve avec mes consoeurs et confrères, quelques secondes après s’être gentiment moqués de l’aspect « cheap » des installations. Les quelques pompiers, présents pour assurer la sécurité, semblaient d’ailleurs de cet avis, décochant un « C’est nul leur truc » sans équivoque.

Sobrement baptisé « Les 3 zones », le jeu mettait en avant les qualités de cohésion, de rapidité et d’agilité. Dans un premier temps, il s’agit de récupérer un ballon de basket et de se faufiler (sans relâcher le ballon) entre des cerceaux le plus vite possible avant de le lancer à un autre candidat de notre équipe. Celui-ci doit alors slalomer entre des bottes de paille (et les adversaires) sur une distance de 10 mètres avant de le transmettre à un co-équipier qui devra marquer un panier. Bien sûr, chaque équipe tentera de gêner l’autre, au point de créer une certaine pagaille sur le terrain obligeant d’ailleurs Alexandre Ruiz, animateur de l’émission, à des rappels à l’ordre fréquents. Chaque zone est séparée par un no man’s land où il interdit de pénétrer ou de faire tomber le ballon.

D’abord renvoyés sous une tente pour regarder le match sur un écran, nous y assistons finalement avec l’équipe technique, quelque peu distante de prime abord. Durant une épreuve plus physique qu’il n’y parait et riche en gadins et autres accrochages, nous apercevons à notre grande surprise le faible niveau de jeu des candidats et plus particulièrement du grand Mahamadou, étrangement impuissant au tir du haut de son double mètre. La combativité du retraité Jean, à la limite de la bagarre avec Sabbri, a également participé à pimenter le match.


Après une attente interminable, un aparté avec Jean-Claude Perrin et un concours de paniers entre confrères, nous assistons enfin à l’épreuve d’élimination qui a suivi, aussi surprenante qu’aventureuse. Les candidats devaient d’abord récupérer un objet dans une ruche avant d’effectuer un parcours du combattant jusqu’à un pupitre où un puzzle restait à compléter. L’occasion de retrouver Mahamadou cette fois-ci gonflé à bloc par le coach Perrin, et de voir Solange se débattre après une attaque d’abeilles. Lucidité, maîtrise de soi et vitesse entraient alors en ligne de compte.

Pour le présentateur Alexandre Ruiz, habitué à commenter le football, ce concept permet de montrer les coachs sous un autre aspect, plus humain. Chaque coach devra ainsi trouver le message qui convient à chaque candidat, il s’agit également de « partager le vécu dans les moments de stress comme dans les moments de détente » déclare Jean-Claude Perrin.

Après une victoire, toute l’équipe part en stage détente, pour pêcher avec Thierry Rey, pour cuisiner ou pour une randonnée afin de resserrer les liens. Chaque séance de coaching est filmée afin de rendre compte au mieux de l’aspect stratégique. En dépit de la simplicité de l’épreuve, les coachs Raymond Domenech et Jean-Claude Perrin se sont pleinement investis dans le jeu, motivés par l’idée « de vivre quelque chose d’exceptionnel, loin des contraintes médiatiques » déclare le second. Domenech avoue que la présence de ses deux collègues a été déterminante dans son choix de participer à l’aventure, « j’avais envie de les rencontrer, de travailler avec eux. » Alexandre Ruiz confie même avoir découvert derrière le coach « un homme attachant et simple ».

La dernière épreuve, avant notre départ, n’aura pas non plus été testée. Baptisée « Le téléphérique » et située à 1600 mètres d’altitude, nous avons préféré passer notre tour et éviter les heures d’attente liées au dispositif de production.

Avec ses trois coachs de caractère, L’étoffe des champions apparaît comme le jeu de l’été pour France 3. Reste à savoir si le public sera séduit par l’idée de découvrir ces trois coachs d’exception entraîner ces sportifs du dimanche au jour le jour.