Au coeur de Slam, le jeu de malice qui fait du bien à son public

Depuis octobre 2009, Cyril Féraud est aux commandes de Slam. Au fil des saisons, le jeu de France 3, mêlant mots fléchés, rapidité et culture générale, a su trouver son public. Il a ainsi rassemblé jusqu’à 1.2 million de curieux et 15.8% de part de marché le 8 mars dernier. « Sur notre créneau, de 16 h 40 à 17 h 30, nous sommes le plus souvent leaders, y compris devant TF1. C’est une vraie satisfaction pour moi, car lancer un nouveau jeu avec un jeune visage inconnu n’était pas gagné » déclarait récemment l’animateur sur le site du Figaro.

En février dernier, Toutelatele s’est rendu sur le plateau de Slam à l’occasion de l’enregistrement de la finale du Trophée des champions (diffusée le 13 avril). Alors qu’on répète l’entrée des trois candidats, une finaliste lâche un « c’est pas humain la pression que vous nous faites subir ». Une plaisanterie ou presque. 3000 euros et un voyage sont en jeu et visiblement le stress se fait ressentir. L’adrénaline fait monter la pression, confie un autre concurrent, heureux et surpris d’avoir réussi à se qualifier. Celui-ci assure être là pour le plaisir du jeu. Et après une dizaine de minutes consacrée à la mise en place, Cyril Féraud apparaît et communique sa bonne humeur, en ayant des mots sympathiques pour tout le monde.

Le tournage de Slam surprend alors par sa convivialité. La moyenne d’âge des personnes dans le public est au dessus de 55 ans, mais, on ne s’endort pas. Ce public est même très actif. Réponses, propositions et interjections se murmurent - ou s’exclament - comme si l’on regardait la télévision dans son salon. Sur le gradin, une femme est là depuis la veille. À côté d’elle, un candidat de réserve commence à trouver le temps long. Spectatrice assidue des enregistrements d’émissions, cette fan de Slam avoue qu’elle ferait une mauvaise candidate. Mais, elle apprécie l’ambiance familiale du jeu et surtout son animateur.

Alors que la partie s’arrête momentanément à cause d’une interférence, Cyril Féraud s’approche et vient plaisanter avec le public. La fidèle souligne combien le présentateur est « proche des gens ». « Il fait le pitre. A la télé, c’est différent. Il a l’air plus sérieux », fait-elle savoir. Cette impression de communion est également partagée par l’équipe de techniciens. « Ca, c’est Cyril » déclare Denis, le greffier, chargé de comptabiliser manuellement l’avancée du jeu pour prévenir toute perte en cas de plantage technique.

Cyril Féraud ne cache pas sa satisfaction à avoir la meilleure audience de France 3 sur les moins de 50 ans. Et après plus de 750 émissions, le plaisir est intact. « Je me régale. Je me marre avec les candidats et le public » affirme l’animateur de 26 ans, avant de préciser que « chaque jour, c’est une nouvelle histoire et trois nouvelles personnalités. » Pour lui, le challenge est d’aller chercher les candidats les plus réservés. « Je n’ai pas peur de me heurter à un mur », s’amuse t-il. Lors de cette partie, il a trouvé un « bon client » parmi les finalistes. Fort de ses quinze ans de théâtre, Jarno fait le show. Et au terme de l’enregistrement, il nous avoue avoir mis en avant son sens de l’humour pour se détourner de sa nervosité.

Mais, Slam, qu’est-ce que c’est ? C’est « un jeu de malice, fait pour les gens qui aiment les mots fléchés, mais pas seulement, parce que ce jeu mélange quizz et mots fléchés, pour les amateurs des deux » explique Cyril Féraud, avant d’ajouter que « les gagnants souvent les candidats les plus rapides et les plus malins. » En effet, ce jour-là, le champion des champions était le plus rapide. Lors de la dernière manche, seul face à la grille de mots fléchés, le finaliste a complété les cases à grande vitesse. Impressionnés, les techniciens et le public se sont levés pour applaudir, laissant échapper des « Bravo ! »

Une fois le jeu terminé, le gagnant savoure sa victoire. Le réalisateur vient le féliciter. Puis, le public envahit le plateau pour prendre des photos avec lui et Cyril Féraud. Tandis que l’enthousiasme n’a pas encore quitté les perdants. Leur préoccupation principale semble de savoir quand ils pourront revenir. Mais, la réponse peut être décevante. Car, la grande famille de la télé ne réinvite « ses membres » qu’au bout de deux ou trois ans...