Toutelatele

Au coeur de Taratata avec les Black Eyed Peas

Claire Varin
Publié le 04/06/2011 à 00:00 Mis à jour le 20/12/2019 à 14:54

La Plaine St Denis. Studio 128. Après avoir retrouvé Caroline, l’attachée de presse, et réussi à passer l’entrée me voilà muni d’un bracelet. Prête à le dégainer, telle une Bioman, dès qu’un responsable de la sécurité fera barrage. Autant dire de nombreuses fois. Près des loges, beaucoup de gens s’affairent. Sur les murs, le planning de la journée est affiché, visiblement la régie générale est là depuis 6 heures du matin et les premières balances ont commencé à 10 heures. Deux Taratata vont être enregistrées ce soir.

18h30. Il est déjà temps de se rendre sur le plateau. Une femme vient l’annoncer « Tous ceux qui veulent y aller, c’est maintenant ! » Le public, venu assister à Taratara, est déjà installé sur les gradins en bois noir. Le plateau est petit, l’éclairage feutré. Un piano, des micros, des câbles, des instruments, des caméras, dont une montée sur grue... À l’évidence des musiciens vont jouer ici et le concert sera filmé. On sent bien que la musique domine l’émission de télé, et non l’inverse. Néanmoins, il apparait nécessaire de coacher le public.

Bruno, le chauffeur de salle, prend vite les choses en main. Il a toute l’attention du public et donne quelques indications d’attitudes. Cacher les bouteilles d’eau, qui ne doivent pas apparaitre à l’écran. Applaudir, rire, crier, réagir. Se lever est encouragé, tout comme taper des pieds. On comprend alors l’intérêt des gradins en bois. Certes, ils ne sont pas très confortables, mais leur résonance met l’ambiance. L’homme prend soin de son public et sait les faire patienter : « Qui vient de loin ? Qui veut passer à la télé ? Qui ne veut pas ? Hawaii, Colombie, Nouvelle-Calédonie »... Les mains se lèvent et se baissent.

Puis, Nagui apparaît et s’adresse aux spectateurs pour expliquer le déroulement de l’enregistrement. Les Black Eyed Peas sont les invités principaux et ceux que « l’on va libérer en premier ». Le tournage démarrera donc par la fin. L’animateur échange quelques blagues avec Bruno et le public. Les remarques de Nagui ne sont pas toutes inédites, si j’en crois la réaction de la personne assise à côté de moi, « Oh il l’a déjà fait celle-là », qui est une habituée de l’émission.

Tout le monde se met en place. Nagui lance un « Baissez la clim, tout s’envole. On se croirait chez Jean-Pierre Foucault ! » Ce qui amuse une partie du public. Et alors qu’il prépare son lancement, Will-I-Am pianote déjà. Visiblement en très grande forme, l’animateur s’amuse de la gène, en s’exclamant « Les Français n’ont pas la côte avec les Américains en ce moment. » (Allusion à DSK, qui venait d’être arrêté à New York.) Les Black Eyed Peas font leur entrée et démarrent donc leur mini-concert par les morceaux « Can’t Get Enough » et « Pump it ». Le public est debout et hurle. Le ton est donné, l’ambiance sera survoltée.


Nagui appelle tous les artistes de l’émission à le rejoindre sur le plateau. Et le public - qui fait semblant d’être content de sa soirée - applaudit chaleureusement Les Black Eyed Peas, Stromae, Sinclair et ses choristes, Irma et Cocoon. Sourires et complicités face aux caméras, puis tous repartent en coulisse.

La fin de l’émission est dans la boîte. Après un léger flottement - au cours duquel les techniciens ont enlevé le piano, tandis que Nagui recevait ses raccords maquillage -, le tournage reprend dans l’ordre chronologique de l’émission. Les Black Eyed Peas reviennent. Le public se déchaine sur le sample de la chanson culte de Dirty Dancing « The Time » et sur le mash-up inédit avec Stromae (« Alors on danse »). Enfin, les spectateurs, qui n’en attendaient pas tant, profiteront pleinement de « The Time », une seconde fois, après le moment « interview » de l’émission, car Will-i-am s’était trompé dans les paroles la première fois.

Durant l’interview, Nagui s’intéresse en particulier au leader Will-i-am. Et l’interroge sur sa créativité et ses œuvres de charité. Avec Fergie, l’animateur préfère les allusions sexuelles et aboyer, tel un chien, en remuant le postérieur. Au cours de l’enregistrement, la jeune femme n’a pas trahi son image de chanteuse « bimbo », mais l’humour de Nagui lui a visiblement fait ressentir le besoin d’affirmer qu’elle aussi œuvrait pour de nobles causes (lutte contre le cancer). Pendant ce temps, de l’autre côté du plateau, une vingtaine de techniciens changent les installations. Sinclair, Irma et Cocoon vont suivre...

Le présentateur de Taratata remercie le public de ses réactions chaleureuses et espère que l’ambiance sera la même pour les autres artistes. Sinclair plante le début de sa chanson, « le retour est 100 fois trop fort dans mon casque. » Puis avec Nagui, le chanteur parle de sa rencontre avec Irma et raconte son retour, après plusieurs années sans envie de chanter. Durant la discussion, le duo Cocoon se met en place. Ils interprètent leur reprise d’ « American Boy », avant de rejoindre à leur tour les tabourets pour une interview.

Cette première émission est terminée. Les gens se lèvent pour partir ou pour simplement prendre l’air. Il est maintenant 21 heures passées. Vers la sortie, une foule attend de pouvoir, à son tour, pénétrer l’entre du studio afin d’apprécier le live d’autres artistes...